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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Steven est un garçon qui aime les risques… ou qui ne les mesure pas. C'est que sa famille et son entourage ne sont guère aidants : entre sa grand-mère qui le rudoie sans cesse, sa mère qui lui accorde à peine un regard et ses pairs qui le brutalisent à l'école, il a peu de répit. Derrière ce malaise, un disparu étend ses tentacules sur les vivants, les contraignant à vivre dans une chape de brume et de non-dit : lorsqu'il avait 12 ans, l'oncle de Steven a été tué par un serial killer, emprisonné depuis. Alors Steven va lui écrire pour tenter de retrouver le cadavre de son oncle et, ainsi, espère-t-il, apaiser sa famille pour toujours. Ce faisant, il va déclencher un engrenage qui le dépassera très vite…

« Sous les bruyères » est un policier écrit par Belinda Bauer, « une auteure et scénariste anglaise installée au pays de Galles ». Pour ce premier roman, elle a obtenu en 2010 le Gold Dagger Award. Il s'agit là d'un roman magistral qui coupe le souffle par sa puissance évocatrice et la chape de souffrance qu'il dépeint. Il est écrit à hauteur d'enfant et c'est là toute sa force : un enfant fragile, marqué par la souffrance de sa famille et qui, pour l'en délivrer, décide de passer à l'action ; un enfant pugnace et obstiné également, qui passe son temps libre à creuser la lande, cherchant sous les bruyères, tel un Sisyphe d'aujourd'hui, le cadavre qui libérerait sa famille du sceau de l'attente. Mais la lande est aussi obstinée et mutique que sa grand-mère et sa mère et c'est finalement vers le meurtrier emprisonné que Steven va se tourner. Car Steven a beau être fragile, c'est aussi un enfant doué de rêves et d'espoir, même si sa candeur risque bien de se retourner contre lui.
« Sous les bruyères » est un roman de la libération porté par une écriture poignante, ciselée à l'extrême, dont la respiration épouse à merveille les rythmes différents. le final est trépidant et accéléré, les pas se heurtent sur la lande, les êtres exhalent sur un rythme saccadé, le style devenant exaltant, la poésie en creux des mots : « Souffle et lande foulée, souffle et lande foulée. Exmoor sous son pire aspect. Racines tortes qui attrapent et étranglent, bruyère mouillée qui fouette, épines d'ajoncs qui giflent. Boue qui glisse et enlise. La brume est un épais voile blanc. Ou un suaire. Elle glace les paupières, s'immisce par les narines, s'amasse dans la bouche béante – ses doigts détrempés caressent les sens de souvenirs d'enfance de bord de mer et de présages de mort. Mais par-delà tout cela, souffle et lande foulée, souffle et lande foulée. Qui tendent vers un but ! » (p. 283.)
Un très beau policier qui ne verse jamais dans les clivages, porté par un suspens haletant, jusqu'au bout !
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