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Citations sur Aurais-je été résistant ou bourreau ? (21)

Chaque vie est une succession de bifurcations, plus ou moins nettement visibles, qui dessinent devant nous une multitude d'itinéraires virtuels [...]
Et où se seraient révélées peut-être d'autres personnalités potentielles que nous portons en nous et qui nous demeurent à jamais dissimulées.
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une « mystérieuse contrainte intérieure qui fait que le sujet n'a pas le choix et se trouve pour ainsi dire dépossédé d'une décision qui s'impose à lui malgré tout et emporte ses réticences»
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« En cela, ces actes d'opposition – qu'ils soient le fait de héros ou de Justes – ne se limitent pas à résister, au sens de dire non. Ils impliquent de frayer à chaque fois une voie originale qui ne se présentait pas comme telle avant d'être inventée et qui fait après coup apparaître que le sujet disposait bien en réalité d'un choix, même si celui-ci était invisible.
Mais cette ouverture des possibles ne peut conduire à rien si le sujet n'est pas prêt à rompre avec soi et à s'extraire du cadre qu'il constitue pour lui-même. » (p. 118)
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« "Pourquoi", demande l'un des tracts de la Rose blanche, "tant de citoyens, en face de ces crimes abominables, restent-ils indifférents ?" Je ne crois pas pour ma part que tant de gens soient indifférents devant les crimes collectifs. Le sentiment qu'ils donnent de l'être et de détourner les yeux tient au fait qu'ils sont figés par la peur et que celle-ci va jusqu'à les empêcher de penser, et de penser de façon personnelle à ce qu'ils pourraient concevoir comme une action minimale de contestation.
Cette méconnaissance de la place de la peur conduit souvent, dans un après-coup réducteur, à diviser de manière artificielle la population des pays sous dictature entre les résistants et les soutiens du régime, en ignorant le nombre considérable de personnes qui désapprouvent ce qui se passe, mais ne trouvent pas pour autant en elles la force, comme l'ont eue les Scholl, de briser les barrières de la peur. » (p. 94)
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Quelle que soit la part essentielle de mystère qui détermine in fine l'engagement, les figures de résistance évoquées ici délivrent par leur exemple un enseignement précieux qui mérite d'être transmis. L'un des thèmes majeurs est la capacité de désobéissance, si bien illustrée par Sousa Mendes, ou, plus largement la capacité à sortir du cadre imposé par l'ensemble de la société.
Cette capacité à sortir du cadre, qui n'est pas seulement un cadre administratif mais un cadre inconscient de pensée, permet d'inventer, par un véritable travail de création, des bifurcations qui ne se dessineraient pas en temps normal. En cela, il y a davantage ici qu'une échapée du cadre, il y a remaniement de l'ensemble de la réalité, un remaniement qui la fait apparaître comme différente de ce qu'elle était, puisque ouverte à des transformations invisibles jusqu'alors.
Cette capacité n'implique pas seulement une re-création du monde, traversé de nouvelles lignes de force qui en remodèlent le paysage, elle signifie aussi une re-création de soi. L'acceptation de perdre implique nécessairement une modification du sujet et de son rapport au monde, et surtout à soi, que seuls certains priviligiés sont en mesure d'assumer.
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Nous sommes d'autant plus portés à éprouver de l'empathie pour quelqu'un que nous nous identifions à cette personne. (p.79)
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A l'image de la situation dans laquelle ces hommes se sont trouvés, chaque vie est ainsi une succession de bifurcations, plus ou moins nettement visibles, qui dessinent devant nous une multitude d'itinéraires virtuels conduisant à des existences parallèles que nous ne connaîtrons pas, où nous aurions vécu d'autres expériences, fait d'autres rencontres, aimé ou haï d'autres gens. Et, où se seraient révélées peut-être d'autres personnalités potentielles que nous portons en nous et qui nous demeurent à jamais dissimulées.
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Dans les exemples donnés ici, et quand il y a conflit, conflit psychique et conflit éthique sont étroitement mêlés. Mais les sujets étudiés par Milgram ne sont pas séparés entre ça et surmoi, même si certains peuvent éprouver du plaisir à infliger de la souffrance, ils le sont bien plutôt entre surmoi et surmoi, c'est-à-dire entre deux systèmes de valeurs - l'obéissance à l'autorité et le respect de la personne humaine - qu'ils ne parviennent pas à concilier.
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La question de savoir comment je me serais comporté dans ce monde possible où je suis né trente ans plus tôt ne présente en effet qu'un intérêt limité, sinon parce qu'elle est la meilleure manière à mon sens de réfléchir - à partir de moi-même et non pas dans l'abstrait - sur les modalités de l'engagement.
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Je ferai cependant le pari que la fiction peut être utile à la réflexion théorique. (p.14)
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