Ils durent se hâter, un trolleybus était en vue.
« Pourquoi courez-vous? demanda Cristina. C'est un trolley qui vient de Rome! Ce n'est pas le nôtre!»
Les deux cousins ralentirent. Le trolleybus s'arrêta, deux voyageurs en descendirent.
L'un d'eux, à la vue des jeunes gens, marqua un arrêt puis s'éloigna à grandes enjambées. Ni Michel ni Daniel n'avaient prêté attention au personnage, jusque-là. Ce fut son attitude qui les fit se tourner vers lui.
« Mais..., s'exclama Daniel, on dirait Aurelio, le valet de l'hôtel!
- C'est lui! affirma Michel. Pourquoi file-t-il aussi vite? On jurerait qu'il s'enfuit! »
L'hommme en effet marchait si rapidement qu'il n'y avait guère de différence entre son allure et celle d'une course éperdue.
« Il habite peut-être par ici? suggéra Cristina.
- Courons le rejoindre! proposa Michel.
- Pour quoi faire? protesta Daniel. Nous allons manquer notre trolleybus!
- Il y en aura d'autres! Moi, je voudrais savoir ce que cet homme-là peut bien faire dans le quartier du signor Temporelli! Il a une tête qui ne me revient pas! »
Sans plus attendre, Michel se précipita. Daniel le suivit à contrecœur et Cristina ferma la marche.
Aurelio venait de disparaître à l'angle d'une rue dans laquelle les jeunes gens s'engouffrèrent à leur tour.
La rue était vide; ils stoppèrent net.
« Disparu! maugréa Michel. Il ne peut pourtant pas être bien loin.
- Où est-il? demanda Cristina, qui arrivait à son tour, essoufflée.
- Envolé! répondit Daniel.
- Volatilisé! renchérit Michel.
- Il se cache, oui, dit Daniel.
- C'est bien la preuve qu'il ne tient pas à ce que nous lui posions des questions sur les raisons de sa présence dans ce quartier! poursuivit Michel.