Citations sur S.P.Q.R. (41)
L'ironie de l'histoire tient justement au fait que la seule religion que Rome essayât jamais d'éradiquer fut justement celle dont le succès n'eût pas été possible sans son empire, et qui connut la totalité de son expansion au sein du monde romain (p. 529)
L'empereur Caligula fut peut-être assassiné parce qu'il était un monstre, il est également possible qu'on ait fait de lui un monstre justement parce qu'on l'avait assassiné (p. 404)
Le pouvoir d'Auguste, ainsi qu'il le formule lui-même, se signale par la conquête militaire, par son rôle de protecteur et de bienfaiteur du peuple de Rome et par son œuvre de bâtisseur - constructions et reconstructions- à grande échelle. C'est au regard de ce programme que chaque empereur fut jugé au cours des 200 années qui suivirent. P. 376
Au IVe siècle Av. J.C., il y avait une obligation que Rome imposait aux vaincus : lui fournir des hommes pour ses armées. Ce système d'alliance se transforma en un mécanisme efficace de conversion des vaincus en membres à part entière de la machine militaire, toujours plus puissante, des Romains. Dynamique autosubsistante de l'expansion militaire romaine en Italie. En outre, en accordant la citoyenneté romaine à des populations sans lien territorial direct avec la ville de Rome, ils brisèrent le lien entre citoyenneté et cité, statut politique déconnecté de la race ou du territoire, au fondement de l'Empire romain ! p.167
Les césariennes qui, en dépit d'un mythe moderne , n'ont rien à voir avec Jules César , servaient uniquement à extraire le fœtus encore vivant du corps d'une femme mourante ou déjà morte. (p.320)
c'est un mythe dangereux que celui qui veut nous faire croire que nous sommes de meilleurs historiens que nos prédécesseurs . Nous ne le sommes pas .
Sylla fut le premier des dictateurs, au sens moderne du terme ; Jules César le deuxième. Cette expression singulière du pouvoir politique reste l'un des plus funestes héritages de la Rome antique (p. 248)
La notion d'identité culturelle est toujours hasardeuse, et nous n'avons aucune idée de la manière dont les Romains de l'époque archaïque réfléchissaient à leur propre caractère en tant que peuple, et à ce qui les différenciait de leurs voisins. Néanmoins, cette idée du caractère inflexible des Romains et de l'austérité romaine, qu'on s'empressait à Rome de projeter sur les pères fondateurs, et qui est restée jusqu'à nos jours profondément ancrée dans les esprits en tant que définition même de la "romanité", fut le produit d'un affrontement culturel, à l'époque de l'expansion, autour de la question de savoir ce que cela signifiait d'être romain dans ce monde nouveau auquel donnait accès un empire grandissant, et dans un contexte où le champ du possible était si vaste. Pour le dire autrement, la "grécité" et la "romanité" étaient d'autant plus liées entre elles qu'elles formaient des pôles opposés.
Moment triomphale de l'histoire romaine, certainement en partie mythique, on racontait que les dieux Castor et Pollux avaient été vus en train de se battre aux côtes des Romains, et plus tard en train de donner à boire à leurs chevaux sur le Forum, ce qui leur avait valu l'édification en ces lieux d'un temple en leur honneur. Quoique reconstruit à plusieurs reprises, ce temple reste à ce jour l'un des monuments insignes du Forum, souvenir perpétuel du bannissement des rois de Rome.
On peut estimer de façon très approximative que les esclaves présents en Italie au milieu du Ier siècle av. J.-C. étaient entre 1,5 et 2 millions, ce qui veut dire qu'ils représentaient peut-être 20% de la population totale. Ils avaient tous pour caractéristique commune d'être la propriété d'un maître. Mais hormis cela, ils avaient des origines et menaient des existences aussi variées que les citoyens libres. Il n'y avait pas un seul type d'esclave. Parmi ceux de Cicéron, certains avaient été réduits en esclavage à l'étranger, à la suite de défaites militaires. D'autres étaient le fruit d'un commerce impitoyable qui tirait profit du trafic d'êtres humains aux marges de l'empire. D'autres encore, avaient été « sauvés » dans les dépotoirs où on les avait abandonnés à la naissance, ou bien ils étaient nés esclaves, mis au monde par des femmes esclaves dans la maison de leur maître.