AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Le vent léger (17)

Ceux qu’elle croisait étaient en général comme elle à bonne distance de leur jeunesse, 45
« Beaucoup d’hommes se pressent vers la lumière non pas pour mieux voir, mais pour mieux briller (Nietzsche). » 43
«  Bien que ce soit un jour de pleurs, de souffrances et d’imposante tristesse pour nos cœurs et nos esprits, a-t-elle déclaré en se tournant vers nous, ce n’est pas une raison pour ne pas aimer vivre. Aussitôt que nous serons chez nous, je préparerai une tarte. » 19
« Mais comment est-ce possible ? On dirait que la tristesse n’a pas de prise sur eux.» Papa, initié par Nietzsche aux subtilités philosophiques, répondait : «Oh, fie-toi sur moi : ils peuvent être tristes, plus tristes qu’un jour de pluie. Seulement, la beauté les guérit de tout. » 23
Quand il quittait des yeux son ouvrage et qu’il levait un peu la tête, il disait : «Oh, regardez, les enfants ! », et par la fenêtre barbouillée de sciure on voyait la lune dans son vieux complet démodé. De la nuit montait toujours une grande crue de douceur, avec au loin, il me semble, les rires de ces gens de métier appelés en renfort pour restaurer le papier peint de nos cœurs. Parfois vous n’avez pas le choix : il faut pour parler avec un maximum d’exactitude s’exprimer en termes plus ou moins poétiques. Je ne veux pas laisser croire qu’à mon avis le langage courant est insuffisant, soyons sérieux. Mais on sent bien à certains moments que le réel cherche un passage, et que par quelque interstice du temps et de l’espace quelque chose de plus vaste veut sourdre. 37 / 38
Commenter  J’apprécie          170
Je ne sais trop comment le dire, mais je songe parfois, en y repensant aujourd’hui, à Ernest Hemingway, dont les fréquents recours à la litote servaient admirablement son constant souci de dire moins pour laisser entendre davantage. Parfois aussi nous nous taisions carrément, et alors on pouvait entendre au milieu du silence de la campagne le chœur des moineaux domestiques répéter ses grands succès. À la maison, ce qui nous rendait le plus heureux, c’était lorsque notre père rentrant de son travail chez Steinberg avec des livres que son patron lui avait offerts à notre intention. « Ils ont été achetés en solde, mais c’est de la qualité, disait papa. Ça vient de la librairie Dussault, à Montréal.  » 17 / 18
Commenter  J’apprécie          120
En regardant vivre les enfants que nous étions encore, elle s'étonnait, pourtant, de trouver dans ces jeunes corps secoués de clartés et de présages l'allégresse inquiète qui déjà annonçait les adultes à venir, toujours soucieux du temps qu'il fait, sans cesse émerveillés par la moindre fleur. C'est elle qui en tout cas nous a appris à écouter si attentivement ce bruissement nocturne avec lequel nous aimions renouer, les soirs de juin, et qui tout l'été hantait notre invraisemblable bonheur. Beaux étangs bariolés de poissons, belles nuits piquées d'astres, prenez soin de cette femme qui dort. C'est ma mère enterré sur le bord de son corps et de mon inépuisable passé.
Commenter  J’apprécie          30
Ensuite je me suis assis autour du petit cercle de pierres noircies, et devant les flames j'ai observé une dernière fois le ciel rose lentement secouer sa grande bâche pleine d'étoiles pâlies.
Commenter  J’apprécie          30
Bon sang, qui étais-je ainsi quand je dormais ? Un cueilleur, peut-être, qui dans le sommeil se baissait pour ramasser ce que son cœur avait semé durant le jour.
Commenter  J’apprécie          20
Une vie réussie est une vie dans laquelle il y a des enfants, des songes dont on sort difficilement, d'inconsolables peines, de la grandeur, des erreurs profondes comme des graines enfouies dans le sol, une tour, une rue paisible, de la clairvoyance et le sens de l'Histoire, assez de place pour le mystère, de la bonté et quelqu'un à qui parler.
Commenter  J’apprécie          20
Elle nous apprenait aussi à ne craindre ni les mots ni les émotions. C'est pourquoi nous étions si portés aux confidences, et au partage en général : nous comprenions que l'agencement sensible des mots exprimant un chagrin, un bonheur ou une inquiétude pouvait être au moins aussi beau et apaisant qu'un bouquet de fleurs qu'on dispose dans un vase. C'était l'exemple que nous avions chaque jour sous les yeux.
Commenter  J’apprécie          10
Comment savoir si nous devons oui ou non obéir à la nature, et prendre la direction qu'elle nous pousse à prendre ? Et si nous étions les seuls à décider ?
Commenter  J’apprécie          10
Faites de votre mieux, commença-t-il. Mais si les circonstances vous forçaient un jour à choisir, réussissez votre vie plutôt que votre œuvre. Avant d'investir dans votre carrière, embellissez autant que possible l'existence, développez votre générosité et votre attention aux autres, ne vous laissez pas contaminer par la vilenie et l'indignité partout présentes, résistez, résistez.
Commenter  J’apprécie          10
Papa disait vrai: résister, c’est la grande affaire. Il n.y a pas d’avenir qui vaille sans ça. Résister au cynisme, cette maladie des gens fatigués de vivre, résister à l’insignifiance ambiante , au découragement, à l’argent qui dévore tout, à la violence et surtout au chagrin.
Commenter  J’apprécie          10






    Lecteurs (153) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Testez vos connaissances en poésie ! (niveau difficile)

    Dans quelle ville Verlaine tira-t-il sur Rimbaud, le blessant légèrement au poignet ?

    Paris
    Marseille
    Bruxelles
    Londres

    10 questions
    1228 lecteurs ont répondu
    Thèmes : poésie , poèmes , poètesCréer un quiz sur ce livre

    {* *}