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EAN : 9782764451533
184 pages
Les Éditions Québec Amérique (01/08/1900)
4.06/5   49 notes
Résumé :


À l’automne de l’année mille-neuf-cent-soixante-et-onze, une famille composée de six enfants délurés et de leurs parents vit une existence paisible à la campagne. La mère, bientôt malade, est l’objet de l’attention tendre et des soins empressés du père et de ces enfants aimants, à la fois graves et légers, introspectifs et expressifs. À leur récit de ce passage obligé par le malheur et le chagrin s’enchevêtrent divers événements ponctuant l’histoire ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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Finalement, c'est bien Jean-François Beauchemin qui parle le mieux de son dernier livre, le vent léger :

« Ça n'était pas un récit palpitant et très de son temps, sarcastique ou nihiliste, raconté dans un style convulsif avec beaucoup de repères modernes. Mais il y avait là des gens qui vivaient de leur mieux les uns auprès des autres. »

Voilà, on pourrait s'arrêter là. Et se méfier. Pourtant, étonnement et comme pour le Roitelet, je me suis encore fait prendre dans les filets de ce court roman qui dégouline d'amour, de nature et de bons sentiments. D'aucuns en feraient un best-seller feelgood. Beauchemin en fait un moment de pure grâce littéraire.

Dans les années 70, l'harmonie de la famille Cosson forte de six enfants va se trouver brisée par la longue maladie de la mère, à la fin inéluctable. En pleine conscience, elle s'y prépare, en équilibre entre l'avant et l'après :

« Car elle hébergeait une âme non pas décousue, mais, comment dire, disséminée, comme on le dit de certaines graines transportées par le vent léger, et qui restent longtemps ainsi transportées, suspendues entre ciel et terre. »

Elle avait atteint « cette étape de la vie (…) qui fait que la conscience est en paix relative, et désormais assez détachée du monde pour enfin s'y intéresser lucidement, sans trop de prudence ni trop de légèreté. »

Le père et les enfants s'y préparent également : « Je vote pour que nous commencions dès aujourd'hui à développer je ne sais comment notre courage, car je sens que nous en aurons besoin. »

Leur force, ce sont toutes ces valeurs aujourd'hui has been : l'amour mutuel, la curiosité, la bienveillance…

« Nous avions dès notre plus jeune âge développé une sorte de méthode, une façon de vivre inexplicablement basée sur une théorie du bonheur. » où les épreuves et même la mort « ne prenaient jamais complètement le pas sur la joie, la force, l'amour qui sauve, l'espoir, le rire et la vie. »

En parallèle du bruit du monde qui ne s'arrête pas pour respecter la peine, Beauchemin nous raconte ces mois particuliers qui inquiètent et soudent une famille. C'est beau. C'est triste mais c'est beau. C'est simple mais jamais simplet. À l'image de ce grand-père fantôme qui réapparaît parfois pour souffler quelques vérités :

« Je pense qu'il est seulement venu nous rappeler que même si les gens meurent, ça n'est pas une raison pour ne pas aimer vivre. »
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🍃Chronique🍃

Comment résister à la peine. Je n'y met même pas de point d'interrogation tellement il me paraît difficile ou propre à chacun d'y répondre. Car est-ce qu'on le peut. Et qui le pourrait. Est-ce qu'on y résiste en s'accrochant de toutes nos forces à la joie. Est-ce qu'on y fait face comme on fait face au soleil de l'hiver. Décris-moi ton paysage avec un être cher en moins. Décris-moi ton émotion avec une partie de toi qui s'en va. Décris-moi les mots quand la mort s'invite à ta table. Est-ce qu'un coeur est capable d'arrêter sa combustion. Je cherche mais je ne trouve pas les réponses et il n'y a pas de questions. Les choses sont là. Pour rien. Et c'est le plus dur d'encaisser une réalité terrible avec ce rien qui rôde. Et si l'heure est au rapprochement, la famille Cresson était déjà unie, heureuse, épanouie. Tout en simplicité. Tout à la joie de n'être qu'avec ceux que l'on aime. Ils avaient déjà cette force là. Ça, et cette propension à la joie. Ils la gardent, jusqu'au bout. Malgré le déséquilibre que le vent léger emmène, ils restent ces êtres émerveillés, dans l'émerveillement perpétuel, encore et toujours en capacité de s'émouvoir, avec leurs cinq sens, aux merveilles. C'est extraordinaire. S'émerveiller de l'ordinaire. D'un chapitre à l'autre, l'auteur nous raconte la vie de cette cellule familiale faite d'un couple et de leurs six enfants, et tout est beau, d'une simplicité formidable, d'un ordinaire commun. Et pourtant. Il faut avoir les mots et les émotions pour embraser nos coeurs ainsi. le mien n'y a pas résisté. Imagine. Imagine avec quelle candeur je m'y suis adonnée. Pour la raison simple que la simplicité est fascinante. Que le bonheur est léger, aussi léger que le vent. Que toutes ces petites choses qui font une vie, forment un tout cohérent et sublime. Les peines et les joies sont des états éphémères mais nécessaires pour apprendre à grandir, à mûrir et laisser place. La résistance doit se situer ailleurs et si vous écoutiez le vent léger vous saurez à quoi elle peut être utile. Alors là, je vous dirai que j'y mettrai toutes mes forces. Mais c'est une autre histoire. Et si je vous ramène à celle-ci c'est parce qu'elle est piquée de poésie. La poésie est multiple, grande et si délicate. Elle est graine, fleur, arbre. Tout comme nous. Il faut avoir le coeur ouvert pour la comprendre, la suivre dans le vent léger. Je crois intimement et dans le secret, que Jean-François Beauchemin est cet être voisin qui m'a soufflé de le suivre. Et non seulement, j'ai aimé le tour, mais plus encore la philosophie. Je ne crois pas que questionner quoi que ce soit serve vraiment à grand-chose, en revanche c'est bel et bien dans la lumière du ciel que je trouve toutes mes réponses…À l'instar de la famille Cresson…
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Un auteur récemment découvert avec le sublime Roitelet va entrer dans mon Panthéon. Encore un roman court et dense comme je les aime et une plume agréable par sa simplicité et sa poésie.
Le vent léger se situe en 1971 au début, et le récit sera ponctué de références à l'actualité mondiale mais tout se passe dans la famille Cresson: un couple aimant et leurs six enfants: Enzo, Léonard (le narrateur) Zelda, Elliot, Arthur et Zénon.
Sans oublier Ringo, le bouc familier et l'ami: le fermier Bertin.
Premier deuil: le grand-père maternel tant aimé. La mère qui adorait son père dit cependant: "Bien que ce soit un jour de pleurs, de souffrances et d'imposante tristesse pour nos coeurs et nos esprits, ce n'est pas une raison pour ne pas aimer vivre".

Baudelaire, Nietzsche,Sartre, plus curieusement Piaget occupent les esprits mais aussi des célébrités du monde du spectacle: Luis Mariano ténor, mort le 14 juillet, Martine Carol, comédienne, les Moody Blues avec Nights in white satin ; des faits historiques: mort du général De Gaulle, celle de Khrouchtchev...et pourtant
Joie, émerveillement ,prédisposition pour le bonheur, beauté qui guérit tout...mais tout de même plombé par une terrible nouvelle annoncée par la maman:"La maladie s'appelle la leucémie aiguë lymphoblastique...il n'y a pas de traitement possible, il est trop tard".
La mort va s'installer dans les esprits; les enfants vont d'abord s'occuper de leur père dévasté puis se serrer les coudes pour conserver la joie ne serait-ce que pour leur mère dont l'agonie sera bien longue." Maman qui n'aimait pas voir les gens malheureux, avait insisté pour que le cancer ne change pas notre habitude de la légèreté et de la joie"
Elliot: " je crois que le chagrin est une sorte de chat sauvage, de couleur grise, et plutôt retors. Il faut se mettre à plusieurs pour en venir à bout. Car tout seul on y arrive mal."Nous allions devoir nous rapprocher encore un peu plus les uns des autres. Ils sont athées: pas de consolation divine (même si le père chante à l'église le dimanche à cause de sa belle voix.)
De temps en temps Léonard, le narrateur, adulte, s'interroge sur la nécessité d'écrire cette histoire."je m'en veux tout-à-coup de raconter une histoire pareille alors que ce que je cherche toujours à faire, c'est apporter de la joie aux gens".
C'est toujours plein d'humanisme sincère.La dernière page et la dernière phrase sont à méditer.
J'espère trouver les autres en médiathèque ou en librairie, Tout particulièrement La fabrication de l'aube mais aussi ceux qui sont sortis entre le Roitelet et le Vent léger: La Source et le Roseau et Trois ans sur un banc..




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Le vent léger
Ce livre qui se veut comme le suggère l'auteur, ‘'…une visite guidée de la
mémoire d'un homme'', raconte l'histoire d'une famille qui se trouve confrontée
à la maladie incurable d'une mère. On suivra jusqu'à la fin l'évolution du mal et
le cheminement du père et des enfants face à ce drame. Mais qu'on ne s'y
trompe pas ; il ne s'agit pas ici d'une histoire sombre, loin de là. C'est plutôt vers
la lumière que nous entraîne l'auteur Jean-François Beauchemin, dans une
remarquable esquisse de ce que peut être la vie, même dans ses moments les
plus graves, et ces visions opposées qui, au final, s'enrichissent l'une l'autre.
Comment Beauchemin a-t'il pu, avec un sujet, somme toute, aussi lourd,
insuffler à son récit un tel envol, une telle brillance, une si vaste espérance ?
Comment, dans une descente inexorable vers la mort, cet auteur a-t-il pu
révéler tant de vie et de lumière ? Voilà précisément l'immense talent de Jean-
François Beauchemin.
Chacun des nombreux chapitres, courts et incisifs, lié aux actualités des années
soixante, porte en lui une réflexion authentique sur la vie, la mort, la douleur ou
la beauté, l'entraide et le soutien, avec une poésie qui s'envole avec nous sous
son aile, et souvent un humour qui éclate, sourire en coin:
‘'Zelda étudiait les composantes du moteur avec une attention d'hygiéniste
dentaire.''
‘'Peu à peu nous mettions nos pas dans ceux de notre avenir.''
‘'…alors son âme apparaissait comme un noyau dans un fruit entrouvert.''
‘'C'est le temps et le hasard qui déblaient pour vous le chemin. Car, tout seul, on
y arrive mal.''
Des larmes, oui, bien sûr, mais pas sans nos larmes mêlées, nos étreintes, notre
douleur partagée.
Le vent léger est un livre à la fois compact et aéré comme la vie, comme la
nature qu'il sait si bien décrire, avec ses animaux aussi, témoins silencieux de
nos vies et qui sont d'ailleurs partout présents dans son oeuvre.
Une âme qui se déchire laisse éclater sa force et sa lumière, elle libère son
contenu, et c'est de mille façons que ce livre nous apprend à demeurer sensibles
à la beauté des choses.
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Une famille de six enfants vit au Québec.
Les deux parents leur inculquent la joie de vivre et l'amour de la beauté et de la nature.
C'est une famille heureuse.
Mais en 1971, terrible nouvelle.
La mère âgée de 40 ans à un cancer inguérissable.
Elle s'étiolera au fil des mois.
Le père et les enfants tentent chacun à leur manière de faire face à cette implacable fatalité.
C'est un récit tout en douceur, très certainement autobiographique.
L'écriture très poétique est émouvante.
Certes je l'ai trouvé parfois un peu lent et répétitif, mais ça demeure très beau.
J'ai très envie de lire « Le roitelet » du même auteur.
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critiques presse (2)
LaLibreBelgique
12 février 2024
Continuer à s'émerveiller quoi qu'il advienne, tel est le credo de l'auteur québécois Jean-François Beauchemin. Bienveillance, empathie, altruisme sont an centre de ses ouvrages. "Le vent léger" et "Archives de la joie" n'y dérogent pas.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
LaPresse
06 novembre 2023
Ce 26e roman vient couronner 25 ans de carrière pour Jean-François Beauchemin qui, d’une plume toujours aussi habile et même face aux sujets les plus sombres, parvient à insuffler de la luminosité, légère comme le vent qui souffle paresseusement sur les pages de cette histoire familiale.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
En regardant vivre les enfants que nous étions encore, elle s'étonnait, pourtant, de trouver dans ces jeunes corps secoués de clartés et de présages l'allégresse inquiète qui déjà annonçait les adultes à venir, toujours soucieux du temps qu'il fait, sans cesse émerveillés par la moindre fleur. C'est elle qui en tout cas nous a appris à écouter si attentivement ce bruissement nocturne avec lequel nous aimions renouer, les soirs de juin, et qui tout l'été hantait notre invraisemblable bonheur. Beaux étangs bariolés de poissons, belles nuits piquées d'astres, prenez soin de cette femme qui dort. C'est ma mère enterré sur le bord de son corps et de mon inépuisable passé.
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Une vie réussie est une vie dans laquelle il y a des enfants, des songes dont on sort difficilement, d'inconsolables peines, de la grandeur, des erreurs profondes comme des graines enfouies dans le sol, une tour, une rue paisible, de la clairvoyance et le sens de l'Histoire, assez de place pour le mystère, de la bonté et quelqu'un à qui parler.
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Elle nous apprenait aussi à ne craindre ni les mots ni les émotions. C'est pourquoi nous étions si portés aux confidences, et au partage en général : nous comprenions que l'agencement sensible des mots exprimant un chagrin, un bonheur ou une inquiétude pouvait être au moins aussi beau et apaisant qu'un bouquet de fleurs qu'on dispose dans un vase. C'était l'exemple que nous avions chaque jour sous les yeux.
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Ensuite je me suis assis autour du petit cercle de pierres noircies, et devant les flames j'ai observé une dernière fois le ciel rose lentement secouer sa grande bâche pleine d'étoiles pâlies.
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Faites de votre mieux, commença-t-il. Mais si les circonstances vous forçaient un jour à choisir, réussissez votre vie plutôt que votre œuvre. Avant d'investir dans votre carrière, embellissez autant que possible l'existence, développez votre générosité et votre attention aux autres, ne vous laissez pas contaminer par la vilenie et l'indignité partout présentes, résistez, résistez.
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