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3,87

sur 486 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Roman graphique autobiographique d'une jeune femme née dans l'Amérique profonde des années 60-70. On se penche surtout sur sa relation avec son père, froid et distant, en recherche maniaque de la perfection.
 
A découvrir pour ses multiples références littéraires (Homère, Joyce, Colette, Proust...) et sa description minutieuse d'une famille qui fait tout pour sembler "normale".
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Je me suis rendue compte l'autre jour que je ne vous avais pas parlé de Fun Home, un roman graphique d'Alison Bechdel, l'autrice de L'essentiel des gouines à suivre que j'ai adoré. Un oubli qu'il est temps de réparer en vous en parlant enfin !
Fun Home est un roman graphique assez intense en terme d'émotions et c'est une véritable catharsis pour l'autrice. Dans ce livre, Alison nous raconte la mort de son père, Bruce, à l'âge de 44 ans, jugé comme un malencontreux accident de la route mais qu'elle pense plutôt être un suicide. Afin de nous permettre de comprendre sa conclusion, elle revient sur la vie de Bruce, souvent présentée sous le prisme de ce qu'elle a vécu – son père choisissant la décoration de sa chambre, ses tenues, etc.
J'avoue avoir eu un peu de mal à lire ce roman graphique. Non pas que Fun Home est mauvais, bien au contraire, il est très bon ! C'est juste que le sujet est difficile mais c'est bien raconté, malgré quelques redondances. On se retrouve plongé dans la vie d'une famille américaine avec sa routine ainsi que ses secrets. On connaît l'inéluctable puisque Alison Bechdel en parle dès le début, et pourtant on ne peut rien faire pour prévenir de cet événement ; ce n'est pas le genre d'histoire où quelqu'un finit par être sauvé contre toute attente. Ce n'est donc pas forcément le genre de lecture que je recommande à l'approche des fêtes de fin d'année car les gens ont souvent envie de légèreté, et Fun Home est tout sauf une lecture distrayante, mais c'est pour moi une valeur sûre si vous cherchez un roman graphique fort, centré sur la famille.
Aussi, pour celles et ceux qui connaissent le travail d'Alison Bechdel par le biais de L'essentiel des gouines à suivre, vous ne serez pas perdu.e.s quant à l'univers de l'autrice, qu'il s'agisse de son humour mordant (bien qu'ici moins présent) ou de son style graphique. Toutefois, Fun Home n'étant pas une série de strips, on remarque assez facilement une approche visuelle différente, avec l'encre bleue qui apporte du relief aux pages (la couleur n'est pas anodine), et des dessins plus précis. Alors, si vous aimez ceux dans Les gouines à suivre, vous aimerez encore plus ceux dans Fun Home.

Fun Home est un roman graphique réussi qu'il faut découvrir. C'est vrai, ce n'est pas une lecture facile, mais Alison Bechdel est parvenue à rendre son histoire palpitante et, au final, on ne ressort pas de cette lecture sans avoir ressenti quoi que ce soit – c'est impossible de ne rien éprouver en lisant Fun Home. Alors accrochez-vous bien et bonne lecture.
Lien : https://malecturotheque.word..
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Finalement, j'ai acheté cette bande dessinée sans faire attention à la quatrième de couverture et du coup un petit mot sur le livre comme « prétexte à revisiter l'une des plus grandes révolutions du xxe siècle – celle des genres sexuels. » Je ne suis pas sûre que le xxe siècle ait vu une réelle « révolution des genres sexuels », ça a commencé avant selon moi, bien qu'on en entende peu parler, et si ça avait été une véritable révolution, elle aurait mis fin aux discriminations. Ce n'est définitivement pas le cas, donc autant ne pas s'emballer.

J'ai trouvé cette BD d'occasion en fouillant dans les bacs des stands présents lors du Festival del Disc et de la Bande Dessinée à Perpignan (oui, il fallait bien que quelque chose de positif en ressorte). Je connaissais Alison Bechdel seulement pour le test Bechdel qui consiste à donner une base très, très basse, pour analyser le traitement des personnages féminins dans les films. Pour réussir le test Bechdel, il est nécessaire de répondre positivement à trois questions :

Y a-t-il au moins deux personnages féminins portant des noms ?
Ces deux femmes se parlent-elles ?
Leur conversation porte-t-elle sur un sujet autre qu'un personnage masculin ?
Comme je disais, cela établi un minimum de construction des personnages féminins, mais ce qui est véritablement affligeant c'est de réaliser que l'écrasante majorité des films (grands classiques compris) ne réussit pas ce test. J'ai un peu honte mais je n'en savais pas plus sur Alison Bechdel, alors qu'elle est auteure de BD. Je me devais donc d'acquérir Fun Home pour découvrir ça !

Et ce fut un plaisir. Que je me souvienne, c'est seulement la seconde autobiographie en BD que je lis, et la première lecture fut un véritable échec (je ne me souviens d'ailleurs ni du titre ni de l'auteur, mais j'avais absolument détesté…). Fun Home relève de loin mon appréciation de ce genre. Alison Bechdel y parle principalement de sa relation avec son père, un homme qui semble tout faire pour maintenir les apparences, notamment dans la décoration de son intérieur qu'il prend très, très au sérieux. Ayant récupéré le funérarium (d'où le Fun Home) familial, Bruce Bechdel passe en fait son temps à masquer, décorer et embellir ses pièces et les corps des défunts sur lesquels il travaille. Au fur et à mesure de la lecture de la BD, on se rend compte à quel point cela en dit long sur sa personnalité.

Alison Bechdel parle essentiellement de son enfance, adolescence et de sa vie de jeune adulte, on pourrait donc mettre en doute ses souvenirs de cette période, mais elle explique s'être appuyée sur ses journaux intimes écrits à ces différentes époques. Bien sûr, cela ne signifie pas que la totalité de ses souvenirs y est retranscrite avec la plus grande honnêteté et une autobiographie peut être romancée, mais finalement ce n'est pas ce qui importe. le plus intéressant est ce qu'Alison Bechdel souhaite raconter et transmettre.

D'ailleurs, elle va plus loin que ça : elle explique aussi ce que représentait son journal intime et sa relation avec l'écriture de soi à l'époque, ce qui est vraiment fascinant. Par exemple, elle raconte (et montre) qu'elle craignait d'inscrire des vérités absolues dans son journal, comme si les écrire les gravait dans le marbre et empêchait toute interprétation différente ou possibilité de rectification. Ainsi, elle rajoutait au début des « peut-être » à certaines phrases, jusqu'à un stade où elle en avait fait un glyphe (^) qu'elle gribouillait sur des mots, des paragraphes ou même des pages entières. le rapport à l'écriture s'accompagne de celui de la lecture : la littérature a un grand rôle dans la croissance d'Alison et dans sa découverte d'elle-même.

Le travail de mémoire s'étend aussi à des visuels, comme des photos prises par son père, retrouvées au milieu des albums familiaux. Ces photos étaient pourtant très personnelles puisqu'elles révélaient les relations « cachées » que Bruce Bechdel entretenait avec la gente masculine. On découvre alors le paradoxe qui consiste à sauver les apparences, à se cacher et à laisser des photos d'hommes nus au sein des photos de famille. L'autobiographie traite donc aussi des genres, de la sexualité et de la découverte de cette dernière pour Alison Bechdel. Sont abordés également ses questionnements et sa confusion quand elle apprend, après avoir révélé son homosexualité à ses parents, que son père avait eu des relations avec des hommes – peu importe qu'il soit bi ou homo.

Le seul défaut que je trouve à cette bande dessinée est la construction assez étrange. le récit est divisé en plusieurs chapitres qui ne se suivent pas chronologiquement, et qui reprennent parfois des moments déjà évoqués dans les chapitres précédents, sans que ces répétitions soient expliquées. La page Wikipédia nous apprend que l'écriture et l'illustration de Fun Home fut assez laborieuse et s'étala sur sept ans, ce qui peut expliquer cette discontinuité. Pour tout dire, j'avais l'impression de lire des chapitres qui avaient été sérialisés : les rappels et les retours en arrière me faisaient penser à une lecture par épisode. Il n'en est rien dans la version originale mais, merci Wiki, je trouve fascinant que la version française ait commencé par une publication sérialisée dans Libération. le récit se prête vraiment à ce mode de lecture.

Quoi qu'il en soit, j'ai beaucoup aimé, et je vais m'intéresser de près aux autres publications d'Alice Bechdel, dont L'Essentiel des gouines à suivre qui vient de sortir en français aux éditions Même pas mal ; BoDoï en fait d'ailleurs une chronique très intéressante.
Lien : https://deslivresetlesmots.w..
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superbe autobio avec une auteure qui découvre la double vie de son père et qui explique en partie, son ressentie de quand elle était enfant... beaux dessins en N&B. Par contre je ne m'explique pas le nombre de fautes d'orthographe que compte cette BD : tjrs la même = pas de "s" à la fin de bcp de verbe à l'imparfait 1ère personne : je marchai, je comprenai, je découvrai ...) !?!?
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J'avais de grandes attentes envers Fun Home d'Alison Bechdel. Peut-être trop d'attentes. J'affirme que c'est extrêmement bien fait mais je n'ai pas accroché totalement. Après réflexion, je crois que c'est surtout dû à la "voix off" qui raconte l'histoire. Je préfère lorsqu'on découvre l'histoire à travers les dialogues et les dessins. J'aime deviner les sentiments du personnages princinpal par les expressions de son visages, ses paroles, etc. J'ai réalisé ce fait car j'avais le même ressenti au cours de ma lecture de Couleur de peau : miel de Jung qui possédait aussi une "voix off". Mais, ce sont seulement mes goûts personnels. Ça n'a rien à voir avec la qualité de l'album, loin de là.

Je suis vraiment impressionnée qu'Alison Bechdel puisse prendre autant de recul pour raconter sa propre existence. La réflexion qu'elle nous offre sur sa vie (et quelle vie quand même!) et celle de sa famille est bluffante. Il et rare d'arriver à un tel niveau de réflexion. L'auteure fait preuve de beaucoup de d'humilité, et d'authenticité aussi. C'est un personnage auquel on s'attache facilement.

Alison étant une littéraire comme son père, fait d'abondants liens entre sa vie et les oeuvres de Fitzgerald, Proust, Joyce, Wilde et compagnie. Malheureusement, n'ayant pas lu la plupart de ces fictions, je ne pouvais saisir toutes les allusions. Je crois avoir perdu beaucoup de la subtilité de l'album.

J'espère ne pas vous décourager car, malgré mes quelques réticences, je considère c'est un album superbe. C'est un monument de bande dessinée aux États-Unis apparemment. Je ne regrette absolument pas sa lecture.
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Auto-biographie dessinée ? Autofiction sous forme de roman graphique ? Roman graphique d'apprentissage ?
Peu m'importe comment qualifier ce livre, ce que je suis sûre que c'est un excellent livre
la suite sur le blog : http://lepandemoniumlitteraire.blogspot.com/2010/10/fun-home-une-tragicomedie-familiale.html
Lien : http://lepandemoniumlitterai..
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Un bon rythme de narration, beaucoup d'humour, un dessin simple et gracieux (avec, pour changer un peu du sacro-saint noir et blanc, une bichromie blanc/bleu gris assez classe). Quelques références littéraires (et pas des moindres : Proust, Joyce, Fitzgerald...), une voix-off bien écrite et une bonne dose de sensibilité. Voilà les ingrédients d'un roman graphique réussi.
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