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Inès est professeur de philosophie dans un lycée où la matière n'attire guère l'attention des élèves. Pourtant, elle est plutôt appréciée. Alors pourquoi brutalement se retrouve t-elle mise à pied, à la suite de la plainte d'une mère qui l'accuse d'avoir fait l'apologie du terrorisme, juste après les attentats au siège de Charlie hebdo ? Quels mécanismes suffisamment pervers font que la suspicion est plus forte que toutes les preuves antérieures d'une aptitude parfaitement adaptée en classe, et d'un réel talent pour enseigner ?

La délation aussi méprisable soit-elle est terriblement dangereuse. le raisonnement panglossien, qui consiste à rapporter un faisceau d'arguments a posteriori pour soutenir une thèse, se met immédiatement en branle et plus rien n'arrête le processus. La présomption d'innocence est vite bafouée pour être remplacée par la suspicion de culpabilité.

Au - delà de cette situation précise, l'auteur met bien en évidence la difficulté du dialogue sur des sujets aussi polémiques et qui n'ont surtout pas de solution idéale. En parler est nécessaire mais risqué.

Le débat s'élargit à d'autres situations : Amira la revendicatrice passionnée, Mathilde qui déchante après une émigration en Israël, Chaima, Marion, Yann, autant de cas que de discours pour argumenter. .


Ce court roman inspiré d'un épisode autobiographique démontre avec beaucoup de talent les contradictions qui sont notre lot quotidien dans une société qui peine à trouver un équilibre sans exclure la diversité.


202 pages Lattès 23 août 2023
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Ce premier roman met intelligemment en lumière le pouvoir dangereux de la délation et les conséquences d'un tel acte à une époque où chaque mot, chaque phrase, chaque discours est analysé sous toutes ses coutures et où tout peut être très souvent sorti de tout contexte.

Inès est professeur de philosophie dans un lycée. Même si ce n'est pas une matière dont les élèves raffolent, elle est appréciée par ces derniers et a une vie somme toute banale. Pourtant, tout bascule, lorsque quelques jours après les terribles attentats de Charlie Hebdo, elle est accusée – par la lettre d'une mère d'élève – d'apologie au terrorisme. Mise d'abord à pied dans son lycée, c'est au ban de la société qu'elle se retrouve en moins de temps qu'il n'en faut…

Alors que le système pénal belge ou français (contrairement à d'autres) est sujet notamment au principe fondamental de la présomption d'innocence, il n'est pas rare qu'il soit bafoué, tout comme dans la société civile où la présomption de culpabilité prend alors dangereusement le pli.

L'autrice, Aïcha Béchir, s'est inspirée d'un épisode dont elle a été elle-même victime. Ne se limitant pas à la communauté musulmane par la présence d'une flopée de personnages dont l'attachement (que ce soit à une communauté, à une religion,…) est une pièce maîtresse. Toute personne « différente » peut aisément s'identifier à ce qui y est vécu, là où le mépris et la haine des autres sont monnaie courante.

A l'heure actuelle où les discriminations par rapport à la nationalité ou à la religion sont exacerbées par les conflits qui touchent le monde, ce livre engagé et sans concession aura encore plus sa place dans les mains des intransigeants de la diversité, des racistes, des étroits d'esprit…
Lien : https://www.musemaniasbooks...
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Bien que le pitch de départ, l'accusation d'apologie du terrorisme à l'encontre d'une enseignante soit trop peu développé à mon goût, Aïcha Béchir est incontestablement une autrice à suivre, et ce malgré une narration confuse.

Inès, jeune professeur de philosophie d'origine maghrébine, est accusée d'apologie du terrorisme. Aïcha Béchir nous présente toute une galerie de personnages pas forcément à l'aise avec leur identité.

J'ai aimé la description de cette recherche d'identité : comment réagir aux attentats de janvier 2015 quand on est musulmane ? Les papiers d'identité qu'il faut toujours avoir sur soi en cas de contrôle policier (qui arrivent… souvent). L'éloignement des parents qui ont eu une vie si différente.

J'ai apprécié qu'il n'y ait pas de haine envers la personne à l'origine de la dénonciation.
En revanche, j'ai trouvé la narration confuse, allers-retours entre présents et passés, entre personnages, bref une lecture tout sauf fluide. J'ai aussi regretté que le thème de l'accusation ne soit pas plus développé. Mais ce serait dommage de passer à côté du livre de cette autrice qui a beaucoup de choses à dire.

Lien : https://dequoilire.com/laccu..
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Le point de départ de L'accusation est intéressant : une professeure de philosophie d'un lycée est accusée d'apologie du terrorisme après les attentats de Charlie Hebdo de 2015. J'ai aimé suivre Inès, essayer de comprendre comment elle prenait cette accusation, quelle était la place de la religion dans sa vie et l'impact de celle-ci dans la plainte déposée par un parent.
Aïcha Béchir parle de son expérience personnelle pour en faire un livre et montrer la bêtise de certains, perdus qu'ils sont dans leurs petites vies et d'autres qui en subissent les conséquences. On part un peu rapidement sur d'autres personnes qui ont un lien avec Inès mais on n'y reste pas très longtemps, en quelques pages, leur portrait est bouclé. La place de la religion dans la vie de ces hommes et femmes sont mis en avant. Certains portraits sont captivants à suivre mais on s'éloigne un peu du sujet original, l'accusation suite aux attentats de Charlie Hebdo, ce qui est un peu dommage.
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« Son arabité malheureuse était un terrain vague où s'accumulaient les déchets toxiques prêts à exploser à la moindre étincelle. »

Inès est professeure de philosophie en banlieue parisienne, elle est d'origine marocaine et née en France. Un combo explosif qui lui vaut d'être accusée d'apologie du terrorisme au lendemain des attentas de Charlie Hebdo.
Elle est alors suspendue et une enquête est en cours. Pendant ses quelques mois de suspensions, nous découvrons à travers son quotidien une galerie de personnage qui ont en commun d'être englués dans une quête identitaire tiraillée.

Bien loin des clichés, Aïcha crédibilise ses personnages grâce à des faits concrets. Il s'agit uniquement de personnes racisées. Leur mode de vie, sexualité, orientation religieuse sont au coeur des amalgames : Amira femme voilée, tatouée et percée détonne, Marwan qui préfère les hommes aux femmes au grand damne de son père pratiquant et violent, Sophie qui devient Samia en épousant Karim.

D'une part Aïcha Béchir décortique ce qu'a signifié être Charlie au lendemain des attentats que l'on s'appelle Yann ou Mounir. D'une autre part, elle traite de sujets multiples qui ont tous pour point commun l'identité quand les origines sont puisées dans différents pays. le racisme d'Etat est aussi très largement exploité en passant par la déchéance de nationalité et le communautarisme, ce qui confirme l'engagement pris par l'autrice dans « l'Accusation ».

Aïcha Béchir nous confronte en nous mettant face aux choix faits par sa galerie de personnage, des choix pour être intégrés tout en gardant l'essence de leurs origines.
L'Accusation m'a énormément bousculé, a suscité beaucoup d'interrogations au fil de la lecture. L'autrice dessine une toile de fond historique à titre de rappel. Un livre coup de poing qui apporte de la nuance à des sujets radicaux.
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Inès El Amrani est une professeure de philosophie d'origine marocaine qui pense s'être extirpée de sa condition de fille de travailleur émigré et avoir réussi son intégration sociale.

Mais après les attentats de Charlie Hebdo en 2015, elle se rend compte qu'elle n'est qu'une « française de papier » lorsqu'une lycéenne l'accuse d'apologie du terrorisme, à la suite de l'un de ses cours.

Si l'accusation dont elle est victime est le fil conducteur de ce roman, il est surtout prétexte à soulever tous les problèmes de cette génération d'enfants d'immigrés dont elle fait partie, qui ne se sentait pas arabe avant d'être suspectée de complaisance avec le terrorisme.

Tout y est traité pêle-mêle :

La vie dans les quartiers sensibles

Les différentes pratiques de la religion musulmane

La réussite sociale des enfants d'émigrés

La condition des femmes musulmanes

La vie laborieuse des travailleurs émigrés

Le rejet des populations juives

Leur installation en Israël

Le retour au pays des populations migrantes

Les sites de rencontre musulmans

Le déchainement du front national

…et j'en passe. A être autour de tout, on n'est au coeur de rien.

Aïcha Béchir s'inspire de sa propre expérience pour parler de la situation des 3ème et 4ème générations d'enfants d'immigrés maghrébins et elle se perd dans la diversité des incidences.

Ce sujet de la suspicion de terrorisme pour l'ensemble des musulmans est d'actualité et méritait bien un roman. Mais il ne pouvait inclure une étude sociétale d'une telle ampleur sans noyer le récit.

Je m'y suis un peu perdue et au final, mon avis sur ce roman reste mitigé.
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Aicha Béchir s'inspire de sa propre vie pour nous raconter l'histoire d'une jeune prof de philo accusé d'apologie du terrorisme dans une société secoué par Charlie Hebdo et l'Hyper Casher... Un sujet lourd, intense, ancré dans le présent traité avec une plume directe, sans sensibleries mais pleine de justesse. Elle n'hésite pas à égratigner, à creuser et à rouvrir certaines plaies pour aller voir ce qui se cache derrière. Elle offre une galerie de personnes représentatives d'une société en perte de repères et d'identités. Sans concession, elle offre un roman coup de poing qui pousse le lecteur à se poser des questions et à ouvrir les yeux sur certains aspects de notre société.
Il sera peut-être difficile pour certains de s'identifier ou de prendre en empathie les personnages qui, en dépit d'une galerie éclectique, sont très marqués par certains communautarismes.
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Après les attentats de janvier 2015 à Charlie Hebdo, Inès, prof de philo, tout en condamnant les attentats a tenté de mettre en garde ses élèves contre les réactions à chaud et la nécessité en toute circonstance d'analyser l'ensemble des données. L'émotion n'empêche pas la réflexion. Mais un message anonyme va jeter l'opprobre sur cette professeur. Une professeur dont on ne retiendra que sa nuance... Cette nuance qu'elle voyait "comme le seul moyen de faire place à la parole de l'autre, de conjurer la guerre au coeur de la cité."
Cette nuance qui va lui valoir d'être accusée d'apologie du terrorisme...
Elle est suspendue de ses fonctions...
Et alors, elle sombre...
Au travers de portraits de ceux qu'elle rencontre dans son errance de cette suspension, Inès nous entraine dans les affres du déracinement...

"Les accusés se sentent coupables d'un crime qu'ils n'ont jamais commis et qu'ils ne pourront jamais effacer parce que ça ne s'efface pas le soupçon"
Je crois que ces mots sont la parfaite conclusion de cette lecture.

Comme tous les romans de cette maison d'édition, L'accusation est un roman percutant et engagé qui met en avant les communautés juives et musulmanes et le racisme dont elles sont victimes. Un roman d'autant plus puissant qu'il est inspiré de l'expérience personnelle de l'autrice.
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Inès est professeure de philosophie dans un lycée de banlieue parisienne. Inès n'aime pas la façon traditionnelle d'enseigner et tente de nouvelles choses pour intéresser les élèves. Malheureusement, cela lui attire les foudres de ces collègues. Elle va devoir affronter les terribles accusations dont elle est victime.Suite à un cours, elle a été accusée d'apologie du terrorisme par une mère d'élève.
J'ai trouvé ce roman confus et je reste sur la faim.
Inès est d'origine arabe, elle a vécu dans une cité. Elle se croyait parfaitement intégrée jusqu'à ce que, du fait de ces origines, elle subisse cette terrible accusation.
Le livre se concentre sur cette accusation et raconte le parcours de tous les acteurs qui ont joué dans cette histoire. La mère paranoïaque, la stigmatisation des personnes d'origine maghrébine et musulmane.
Montre les divers impacts et conséquences des attentats.
C'est intéressant mais n'a pas su capter mon attention, je me suis vite perdue entre tous les personnages qui s'entrecroisent. J'ai eu du mal à suivre le fil.
Bref, je vous invite à vous faire votre propre opinion.
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L'accusation d'Aïcha Bechir, présentation
Inès, professeur de philosophie, est convoquée par sa hiérarchie.

Après un burn-out et une reconversion, elle enseigne et préfère les classes techniques, soit les plus difficiles à intéresser au niveau des cours dispensés. Elle n'est pas forcément aimée par ses collègues de travail.

Avis L'accusation d'Aïcha Bechir
Le premier Masse Critique de la rentrée et je remercie Babelio pour cet envoi. J'ai pu faire ma sélection parmi les livres proposés et j'ai reçu celui-ci, lu très rapidement.

Après un burn out et une reconversion, Ines est devenue professeur de philosophie dans un lycée. Elle est reçue par le proviseur qui lui annonce avoir reçu une lettre accusant Ines d'avoir faire l'apologie du terrorisme dans un cours, après les attentats de Charlie Hebdo. C'est le coup de massue pour Ines qui est suspendue le temps de l'enquête.

Elle va rencontrer, via les forums, une jeune femme entièrement voilée, qui lui présentera un avocat qui défend toutes les personnes qui sont accusées de cette façon. Avec eux, Ines va se défendre et cela va être également le temps pour elle de s'interroger sur ses origines.

Ce livre retrace la vie de nombreuses personnes, qui ont croisé à un moment donné la vie de Christine, des personnes de toutes confessions et de tout bord politique. Mais cela retrace également toutes les réactions après les attentats de Charlie Hebdo. La communauté musulmane, qu'ils soient jeunes ou anciens, a été montrée du doit parce qu'elle n'était pas Charlie. Certains adolescents n'ont pas voulu participer aux hommages demandés en classe.

Ce livre retrace, également, les Français d'origine musulmane qui ne veulent pas entrer dans le moule de leur religion, qui ont, ainsi dire, renié leurs racines. Pourquoi ? Parce qu'ils ont vu leurs parents travailler tant et plus, ne pas avoir d'argent pour vivre dignement ou tout envoyer dans leur pays. Certaines de ces personnes sont d'ailleurs reparties dans leurs pays pour y finir leurs jours. Les musulmans n'ont pas été forcément bien intégrés en France. Ils font face au racisme à tous les niveaux et encore plus avec l'extrême-droite de plus en plus présente. Inès ne sent ni musulmane, ni marocaine. Mais avec cette accusation et tout ce qu'elle expérimente avec les personnes qu'elle rencontre, elle veut retrouver ses racines et son père. Car Ines est ambivalente dans ses relations personnelles. Elle ne veut pas forcément s'attacher. Elle doit aussi faire plus d'efforts pour comprendre les autres.

Nombreux sont ceux à avoir dû faire face à ce type d'accusations, d'apologie du terrorisme. Alors que ce n'est pas le cas, ils ne se sont pas prononcés, tout simplement. Ils n'ont pas apprécié, non plus, les caricatures de Charlie Hebdo et malgré la liberté de la presse, cela les a atteint au plus profond de leur être, de leur religion. Par conséquent, c'est un véritable rejet même s'ils ne cautionnent pas les attentats.

Un livre de contradictions, un livre d'expériences, un livre de vie, un livre de ce que l'on peut rencontrer dans la vie.

Lien : https://livresaprofusion.wor..
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