Je viens de lire "
Visites" de
Michael Lonsdale qui évoque son admiration pour
Samuel Beckett. Alors quelle jubilation de l'entendre lire ces deux textes, "L'expulsé" et "Le calmant", qui sont tirés du recueil paru aux éditions de minuit intitulé "
Nouvelles et textes pour rien".
En écrivant ces nouvelles en français dans les années 40, la langue de son pays adoptif,
Beckett entre dans une aire linguistique d'écrivain bilingue.
Les textes sont surprenants et nous mènent dans un univers parfois glauque d'un entre-deux indéfini. Mais les mots sont ceux qu'il a choisis.
“L'expulsé” évoque l'exclusion et le déracinement. C'est l'histoire d'un homme qui se fait expulser par son logeur. Il erre dans la ville en
compagnie d'un cocher qui l'héberge quelques heures, avant que le narrateur recommence son errance qui semble sans fin.
« le calmant » est l'histoire d'un homme mort vivant ou le contraire, un vivant qui va mourir. Sa longue route est celle de l'errance et de l'exil. Mais sa quête le mène aussi à des rencontres incongrues.
Ces textes courts, au style vif et acéré, montrent ce qui compose une vie, avec une relativité dans l'importance des événements qui ne sont pourtant pas toujours facile à décrypter.
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