Le chien fou de ma nuit
Est revenu dans l'arène de l'enfance
Il n'y eut pas de corps à corps
Mon âme en pièces
Ses mâchoires démises
L'aube avait tendu entre nos énigmes
La corde des répits
1994
une prière d’eau monte avec le soir
celui qui porte une flamme autour du cou
passe dans la rue
une ombre se penche à la fenêtre
sur la main tendue tombe une goutte
oubliée par une mémoire de pluie
p.53
1993
avons-nous jamais su
pourtant ardents à retourner les ténèbres
quel archange pèse sur la porte du sommeil
et si la serrure se brisait
aurions-nous la force de maintenir
nos yeux ouverts
p.11
1994
la main du temps a poussé la fenêtre
la cantilène du voyage s’éloigne
le ciel glisse vers le silence
je n’entends plus les battements de ton coeur
loin sur la terre
où la neige tombe avec la nuit
une syllabe de ton feu refuse de mourir
p50
1994
ne chante plus ma mère
laisse ta peine dormir
dans le berceau de laurier
l’aurore est belle
sur les paupières jointes de l’enfant
p.49
1993
il n’y a pas de bonne porte
seulement des hasards de voyage
et des éclats de mémoire
range dans la besace des aumônes
ton rêve de miracle
la cène de toutes les gloires
poursuis ta route
d’un crépuscule à l’autre
la main sur la douleur de l’œil
p.38
1993
tu frappes à chaque porte
tu demandes le seuil de la blessure
ta langue est une lampe
agitée par un souvenir de vent d’épines
parfois
ta main effleure une épaule
une ombre qui n’est pas la tienne marche
près de toi
p.35