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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'essaye d'emprunter ce livre à la bibliothèque depuis des mois et j'ai enfin réussi ! A priori, je ne suis pas le seul qui avait envie de découvrir ce témoignage. Pas étonnant car l'auteur a fait le tour des plateaux télé et radio.

Ouissem Belgacem est arabe, musulman et gay. Il vient d'une cité. Bref, on peut dire que sa vie ne s'annonce pas comme un long fleuve tranquille. Très jeune, il quitte sa cité pour rejoindre un centre de formation de foot. Il découvrira alors la dureté et les exigences énormes de ce milieu. Il découvrira surtout à quel point sa sexualité est un problème dans ce milieu machiste et devra vivre caché et dans la honte ... Je vous laisse découvrir le reste de son histoire.

Je suis souvent inquiet en lisant un témoignage car, à mes yeux, ça sonne souvent un peu creux et les auteurs ont tendance à faire de leur cas une généralité. Il faut donc lire cet ouvrage comme une autobiographie. D'ailleurs une bonne partie de ce livre est consacrée au monde du football avec des détails techniques qui risquent d'ennuyer ceux qui n'aiment pas ce sport. Moi j'ai apprécié de découvrir l'envers du décor des centres de formation qui nous ont fait rêver quand on était ado.
On sent que Ouissem est toujours partagé entre décrire ce qu'il a dû subir et le fait de ne pas blesser ses amis, ex entraineurs, sa famille, sa religion et son " clan" de la cité. du coup, finalement, l'homophobie (et le racisme) est décrite rapidement, on ne s'y attarde pas vraiment car on ne veut blesser personne. ça n'enlève rien à la force du discours et du message qui est tellement rare ! Qui parle d'homosexualité (et donc d'homophobie) dans le foot ? Personne, si ce n'est pour une polémique parce qu'un joueur refuse de porter un brassard arc en ciel.
Pour ce discours et son message de tolérance, ce livre est à lire et à diffuser dans les écoles, dans les centres de formations pro, etc.

Deux petits regrets :
- Par pudeur je pense, Ouissem ne parle jamais de ses histoires d'amour. J'ai trouvé ça dommage, car l'homosexualité est avant tout une histoire d'amour entre deux personnes de même sexe. On peut l'oublier à la lecture ...
- L'auteur insiste plusieurs fois sur le fait (et on en sent une fierté) que pour lui son homosexualité ne se voit pas à son attitude, à sa façon de parler. Bref, lui il est viril. On sent aussi plusieurs fois un rejet pour les personnes dites efféminées, qui ne correspondent pas à son stéréotype de la masculinité. Mais dans la dernière partie du roman, il s'en excuse et avoue qu'il lutte contre ses propres préjugés donc cela est noble.

En résumé, cela reste une autobiographie qui se lit très facilement pour qui aime le monde du sport. Un message fort et courageux.

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"Adieu ma honte", c'est l'histoire de Ouissem, jeune homme originaire des cités, musulman, footballeur et gay. Incompatible ? Certainement, mais on ne choisit pas qui l'on est ou d'où l'on vient.
Ouissem Belgacem va se livrer dans cette autobiographie en nous racontant, dans l'ordre chronologique, son enfance, son adolescence puis sa vie de jeune adulte, tourmentée entre sa passion, sa culture et ce qu'il est.

Je ne suis pas du tout footeux mais j'ai beaucoup apprécié en apprendre plus sur cet univers. Un système qui "broie" les jeunes espoirs dès le plus jeune âge, qui fait espérer monts et merveilles pour ensuite jeter comme des chiffons sales les jeunes qui finalement ne sont pas assez "bons" pour aller plus loin et se retrouvent en fin d'adolescence sans projets d'avenir et avec leurs désillusions.

J'ai beaucoup apprécié également la dernière partie du roman sur sa vie d'après, à Londres, ou il va apprendre à mieux se connaître et s'accepter.
J'ai été étonné qu'il fasse des recherches sur l'Islam et l'homosexualité pour finalement trouver des réponses qui lui conviennent, sans pour autant lire le Coran ou remettre en question d'autres points de vue de l'Islam comme l'interdiction de manger du porc...

J'ai trouvé ce livre très bien écrit, bien rythmé. Bravo à Ouissem mais également à la co-autrice Eleonore Gurrey qui a fait un travail remarquable.

Ouissem Belgacem semble être quelqu'un d'authentique et son combat contre lui même, pour s'accepter, est admirable. le poids des traditions, l'homophobie ordinaire dans le monde sportif ou encore son cercle familial et amical ont été un réel frein dans sa quête identitaire.
Pour autant, à la lecture de ce texte, il me semble que sa carrière sportive s'est arrêtée pour diverses raisons et non uniquement à cause de l'homophobie présente dans le milieu du foot ou la non acceptation de soi.

Contrairement au livre de Fatima Daas, "la petite dernière", qui m'avait laissé sur ma faim, ici le texte semble plus sincère, l'auteur nous fait part de ses questionnements sans détour, et j'ai suivi avec plaisir son parcours de vie atypique et beau.
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J'ai envie de féliciter Ouissem Belgacem qui livre là, avec courage, une grande partie de son vécu. le monde en général, et le monde du sport en particulier est d'une rare sauvagerie envers les individus différents, qui plus est, quand cette différence est liée à une appartenance sexuelle autre que celle préconisée ! J'ose croire que ce genre de témoignage contribuera à modifier regards, langage et pratiques.
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" Adieu ma honte " est un livre intéressant il traite de l'homophobie dans le monde du football quoique parfois superficiel.

J'ai trouvé ce récit courageux et certains passages sont réalistes et émouvant décrivant bien l'homophobie dans notre société et à l'intérieur même de la communauté gay et la souffrance que peut ressentir une personne homosexuelle.

c'est dommage que Ouissem Belgacem aborde le thème de l'homosexualité et de sa vie d'une manière trop superficielle se perdant parfois dans des passages sans intérêt.

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Irrationnelle.
L'homophobie n'a pas de base raisonnée ni raisonnable donc on a souvent l'impression de se heurter à un mur informe, sur lequel on n'a aucune prise, mais bien réel lorsqu'on s'y heurte. Avec ce témoignage, on a la démonstration parfaite de ce fait.
Comme il est impossible ne serait-ce que d'évoquer l'homosexualité de manière neutre dans le monde du football, il est impensable de se déclarer comme tel. Difficile alors d'être à 100% dans sa vie, quelle soit personnelle ou sportive, lorsqu'une partie de son énergie est utilisée pour dissimuler ce que l'on est. C'est ce que décrit la première partie, avec un enfant puis un adolescent écrasé par le milieu où il veut faire carrière ainsi que par la culture familiale et de la cité.
Comme la question "Quel problème avez-vous avec l'homosexualité ?" ne peut pas être posée, comme cette discussion est inabordable, Ouissam Belgacem reste seul avec cette sexualité qu'on lui a appris à détester. Etonnamment, lorsqu'on se déteste, réussir ses projets est illusoire et même, comme il le dit lui-même, s'il ne faisait pas partie des tous meilleurs joueurs, il est passé à côté de son rêve.
Dans une deuxième partie, tournée vers des études brillantes à Londres, une vie plus libérée et une volonté sans faille, l'acception de soi nécessaire est possible et on termine avec un homme en accord avec lui-même au prix de sacrifices, particulièrement familial.
Si je n'ai rien à dire sur le témoignage en lui-même (enfin, à chaque fois qu'il parle de l'islam comme gay-compatible, j'ai beaucoup de mal à être d'accord avec lui), j'ai deux bémols sur la forme. Parfois, des personnes apparaissent pour la première fois dans le récit mais il nous est dit qu'ils sont présents depuis plus longtemps. C'est une façon maladroite d'écrire une histoire d'autant plus que ça n'apporte rien, à part un peu de confusion. Plus regrettable, c'est le passage à l'allusif à chaque fois qu'il aborde sa vie sentimentale et sexuelle lorsqu'il s'agit d'hommes. Je peux comprendre sa pudeur mais, sans avoir besoin ni envie de plonger dans des détails superflus, on n'a pas cette retenue avec les femmes et il nous manque alors une partie de son évolution pour tout à fait comprendre son parcours.
Néanmoins, ce livre reste nécessaire et utile.
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Comment vivre alors qu'on ne peut pas être qui l'on est ?
L'histoire de Ouissem m'a beaucoup touchée et j'ai du mal à me dire que c'est la réalité.
Comment est-ce qu'un sport peut nous obliger à nous oublier ?
J'aime bien regarder quelques matchs de foot à la télé mais je ne m'y suis jamais réellement intéressée, sauf qu'ici j'ai fait un plongeon dans cet univers et beaucoup de chose m'ont choqué même si je le savais déjà. le foot n'est même plus vu comme un sport où on prend du plaisir, où on se défoule, non, le foot est aujourd'hui une part exclusive de la société
où on stigmatise, on enferme les joueurs dans des cases, leur carcan se refermant toujours plus sur eux-mêmes. le foot est un idéal où les joueurs sont obligés d'être tous les mêmes : virils, forts, combattants, courageux, en gardant toujours ce sourire sur leurs visages tel un masque qui leur collerait trop à la peau. Et surtout, surtout, les joueurs doivent montrer leur masculinité et plaire aux femmes.
Comment un sport peut nous obliger à changer, à nous cacher ?
Heureusement des langue se délient, et les choses s'améliorent avec le temps. Ici Ouissem nous compte son histoire, tout ce qu'il a vécu et on ne peut que comprendre sa souffrance à travers ses mots.
Comment un sport, une passion, peut conduire à la destruction de nous-mêmes ?
Le foot, en voulant coller des étiquettes, en voulant se restreindre qu'à un seul moule, fait du mal et les maux que nous découvrons dans ce livre ne peuvent que nous briser le coeur, à nous aussi. La vie de Ouissem n'est pas facile et pourtant il a réussi à s'en sortir, à sortir de la boucle infernale et à se retrouver mais beaucoup n'ont pas encore cette force, et c'est grâce à ce genre de témoignage que le basculement se fera, j'en suis certaine. le silence est la pire des barrière contre l'évolution des mentalités. Alors merci d'avoir écrit ce livre, car il peut changer les choses même si ça ne paraît rien au début, il peut tomber dans les mains de quelqu'un qui a besoin de le lire et c'est cela qui va l'aider, c'est cela qui renversera tout.

Merci aux éditions pocket et à Babelio pour l'envoi de ce livre !
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Je n'aurai pas lu ce livre spontanément car le foot ou le sport en général n'est pas ma tasse de thé.
Et pourtant sans Masse critique, je serai passée à côté d'un bon livre intéressant.
Bien plus qu'un témoignage sur l'homophobie, c'est l'aspect sociologique qui m'a plu : les relations humaines, ce que grandir en cité puis dans un centre de formation sportif signifie et participe à construire l'homme adulte.
J'ai également appris beaucoup de choses sur l'univers sportif et financier où j'avoue avoir eu beaucoup de préjugés.
L'auteur nous livre un témoignage pudique et touchant de son rapport à sa sexualité, sur son acceptation et celle des autres.
Bref une belle découverte.
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Alors que le Foot est encore au centre de scandales, cette fois, politiques, au coeur de la coupe de l'Euro, est sorti il y a quelques semaines la biographie de Ouissem Belgacem, footballeur de haut niveau, qui a renoncé à sa carrière, en raison de l'homophobie dans l'univers des tapeurs de ballons. Je me suis délecté de ce livre, car, pour une fois, un joueur ose à travers une démarche littéraire, faire son coming-out. le texte est bien écrit, et, même si je ne connais pas grand-chose à ce sport, qui dans mon enfance m'a autant attiré que me jeter d'une falaise, je dois avouer que si l'on m'avait mieux expliqué certaines tactiques et stratégies, j'y aurais peut-être porté un regard moins dédaigneux.

Ouissem Belgacem a cumulé les étiquettes souvent inconciliables qui forment son identité. Il est français d'origine tunisienne, musulman, a grandi dans une citée et est gay. Cette intersectionnalité n'a pas été évidente pour lui à gérer, mais sa curiosité lui a permis de s'interroger dans toutes les directions. Il cite volontiers Didier Eribon dans certains chapitres et remercie Édouard Louis pour son soutien. Il aborde ses questionnements relatifs à l'Islam et nous fait découvrir une image modérée et tolérante, contrairement à ce que les partis racistes dépeignent dans les médias, ou que les radicaux sanguinaires nous font subir. Il parle du foot comme d'un sport, avec passion et stratégie, mais et c'est avec beaucoup de pédagogie qu'il nous emmène dans l'univers du ballon rond, qui l'a accompagné de l'âge de 5 ans jusqu'au moment où il quitte le CFA.

Ouissem Belgacem, finira par abandonner le monde du football pour s'octroyer le droit de vivre librement sa sexualité, loin de la ponctuation verbale homophobe qui agrémente les joueurs et progressivement, s'affranchira de la rigidité hétéro-normée dans laquelle il a toujours baigné. A la façon d'un coach, il partage son mental d'acier et sa détermination. Je lui souhaite de trouver un bonheur inconditionnel à l'avenir. Je souhaite au football de faire preuve davantage d'inclusivité et de respect des minorités en dehors des enjeux de frics. Si les joueurs sont aujourd'hui black blanc beur, ils pourraient aussi être libre d'êtres gays, bi, pan… Une biographie poignante.
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L'homosexualité est contre nature? Grossière erreur! On recense à ce jour quelque quatre cent cinquante espèces animales au comportement similaire où des mâles ne s'intéressent qu'à d'autres mâles. le professeur Nobuyoshi Ishii a prouvé avec ses expériences sur des couvées de cailles que l'homosexualité masculine ( la féminine ne semble pas avoir encore révélé ses secrets, pas plus que la bisexualité) s'explique par un pic dans la concentration de testostérone à un moment très précis du développement de l'embryon. Passé ce pic, il n'est plus possible de changer quoi que ce soit à l'orientation sexuelle du poussin.
L'homosexualité est un choix? Ce qui précède démontre scientifiquement que non, mais supposons que le savant nippon ne convainc pas. Alors disons qu'on ne choisit pas plus d'être homosexuel qu'on choisit d'avoir la peau basanée ou les yeux bleus. Car enfin, si l'homosexualité était un choix, alors ceux qui font un tel choix seraient de véritables masochistes tant notre société, pourtant supposée moins obscurantiste et plus tolérante (mariage pour tous, ....) multiplie encore et toujours les rejets contre qui se déclare comme tel.
C'est ce dernier aspect qu'expose très bien Ouisssem Belgacem dans son livre poignant et édifiant. Footballeur talentueux, il a très vite compris que le moindre soupçon quant à sa vraie nature signifierait aussitôt l'ostracisme définitif. Alors il s'est tu. Pire, il a fait semblant, s'enfermant dans un placard dont les murs s'épaississaient au fil des années jusqu'à ce qu'il n'en puisse plus et a failli perdre la raison tout en étouffant dans le corset de la conformité qu'on attendait de lui. Mais encore une fois, conformité à quoi?
. Son grand saut dans l'inconnu lui a valu bien des déconvenues mais en définitive, il lui a rendu sa dignité dont il n'aurait jamais dû être privé. Il lui a fallu renoncer au football professionnel qui ne veut plus de lui de toute façon (ce qui en dit long sur ce milieu!) et s'emploie depuis avec intelligence, délicatesse et courage, à faire évoluer les mentalités, notamment chez les jeunes.
Un témoignage indispensable que le sien dont la lecture ne peut laisser indifférent.
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