Citations sur Téléréalité (41)
- Je lis et je ne lis pas. Des pages aux hasards. Je pense que la culture doit se confondre avec la vie, ou bien elle ne vaut rien. Je n'aime pas les musées et les bibliothèques. Je préfère piétiner un livre, plutôt qu'être piétiné par lui.
- Vous diriez que la télévision est un art majeur ? osa Sébastien.
- C'est incontestablement le grand art d'aujourd'hui. Pour elle, nous avons accepté, nous autres chanteurs, de nous mettre à la variété - la variété qui n'est que la soumission de la chanson à ses impératifs esthétiques.
C'est rare, dans une vie, de voir un art nouveau apparaître.
Tout cet amour qu'ils reçoivent, c'est rien, encore, par rapport à l'amour qu'ils ont pour eux-mêmes. Au bout d'un moment ils se trouvent géniaux même quand ils commandent au resto ou qu'ils donnent une adresse au taxi. Et ça c'est la première étape. Après vient le moment où ils refusent de parler au taxi, où il leur faut un assistant pour ça. Et puis un chauffeur. À ce stade c'est irréversible. Faire des crises, c'est leur façon de demeurer humains, d'avoir encore des interlocuteurs, de ne pas se prendre pour Dieu. Le niveau de notoriété des stars de la télé aujourd'hui, personne, à aucun moment de l'histoire, personne ne l'a jamais eu - et pourtant je suis certaine, parfois, que cela préfigure aussi pour eux l'enfer.
Tu verras, c'est la partie la plus dure, mais aussi la plus fascinante du métier : il n' y a pas un animateur dont l'âme soit en repos, et ils ont tous une façon spéciale d'être insupportables, et une façon encore plus mystérieuse de rester adorables, d'être adoré de leur équipe comme du public.
S'il y a bien une chose qui n'a jamais manqué , à la télé, ce sont les concepts. Les idées, c'est moins sûr.
La littérature a vu naître et mourir presque tous les arts. Sans cesse, elle s'est vue dépassée, oubliée et défaite, toujours elle est réapparue pour reprendre son interminable récit.
Les vieux téléviseurs continuaient à diffuser, une fois éteints, une pâle lueur blanche; certains affichaient même pendant quelques minutes, quand leurs cathodes avaient surchauffé, des sinusoïdales colorées qui se déplaçaient lentement au milieu de l'écran comme des aurores boréales, perdant peu à peu en intensité avant de s'éteindre définitivement: tout cela finirait par mourir...
(page 134)
"Il est monté dans l’ascenseur de TF1, avec l’audimat désastreux de la veille affiché à côté des boutons, comme on monte à l’échafaud. »
Il voulait que la télévision soit morale, exemplaire, ouverte à la critique, quand son objet, comme activité commerciale et comme levier politique, était évidemment ailleurs. L’activiste était au fond tombé sur de meilleurs activistes que lui et, vexé, ne s’en était jamais remis, au point de dénoncer comme un scandale ce qui relevait, au mieux, de l’ordre naturel des choses : les puissants étaient puissants, et les masses, en tant que masses, étaient faciles à manipuler.
— Tout le monde sait cela, non ?