ZOLTAN POLLOK
– Entrez, entrez, mizz Cholé ! Si zé bien compris, ma zolie, zé qui vous intérezze, zé avant tout ma peinture révoluzionnaire ?
– Oui, Maître. Elle bouscule les lignes, pulvérise les normes. Et elle est toujours pleine de mystère… de paradoxes.
– Zé toi, le paradoxe, ma zolie !
– Euh… Pourquoi, par exemple, au beau milieu de vos toiles, souvent végétales voire sauvages – votre « jungle sécrète » a écrit le grand critique Hans Ulrih Obrist – pourquoi cette signature calligraphiée à l’ancienne ? Pourquoi ? C’en est devenu votre marque de fabrique, n’est-ce pas ? Dites-moi tout, please, les lectrices de Madame Figaro veulent tout savoir. Absolument tout.
– Vraiment tout ? Tout voir ? Hé hé, zé suis à toi tout de zuite, ma zolie. Entre ! Fais comme zé toi.
Le peintre prend gentiment ma main et m’entraîne vers son atelier. Mon cœur bat la chamade lorsque je pénètre dans le Saint des Saints.
Etc.
ODE AU CUIR PLEINE FLEUR
À mes baskets fétiches.
Avec émoi et reconnaissance.
Berthe
Rutilante NIKE©
Au strap extensible,
Toi si souple, si profilée !
Avec ton cuir sur la languette
Ton doux chausson intérieur
Ton amorti si réactif
Ô ma NIKE adorée
Quels frissons tu donnes
À ta petite comtesse
Aux pieds nus
Qui se pâme et à toi s’abandonne.
PUMA© d’ébène
De fin reptile gaufré !
Avec ta garniture or,
Ta double tige en croco,
Tes tirettes pourpre sur la languette
Ô mon unique, nique, nique
Ma belle PUMA d’amour etc.
HASHTAG SALUTAIRE
J’ai quarante ans.
Je vais mal.
Très mal.
Très très mal.
Chômeuse, dyslexique, anorexique, bipolaire, insomniaque et trans désabusé•e…
J’en passe et des pires.
Mais pourquoi contre moi,
depuis tant d’années,
le sort s’est-il acharné ?
Pourquoi n’ai-je rien vu venir,
surfant sur la Toile nuit et jour,
alimentant mon blog,
harcelant mon smartphone,
engraissant mon analyste…
Oui, pourquoi n’ai-je rien vu venir ?
Etc.