L'aube était souveraine. Dans mon dos, la forêt parlait Ce n'était plus la grande conversation de la nuit, celle qu'elle s'autorise quand les hommes dorment, c'était le murmure sybillin du matin, fait de mille chuchotements : feuilles qui frémissent, becs qui chantent, herbes qui dansent. Une couverture sur mes épaules, un café chaud dans mon bol, j'attendais. Il venait enfin ce soleil, il explosait derrière la crête et c'en était fini de la douceur.
On ne perçoit pas consciemment comment certaines personnes vous manquent avant de les connaître, on devine juste, une fois qu'on les a rencontrées, qu'on ne pourra plus jamais vivre sans elles.