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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
« Je pourrais dire que la maison a pris la parole en premier, qu'elle m'a raconté, ce matin-là, sa solitude insupportable, ses petits maux et ses grandes douleurs. Je l'ai écoutée gémir, subjuguée, interdite. Je ne m'attendais à rien de semblable ».

A la mort de sa mère, Paloma reçoit un héritage surprise : une énorme bâtisse de schiste cévenole dont elle ne soupçonnait pas l'existence, une ancienne magnanerie délabrée, toit de lauze à refaire, chaos de végétation, châtaigniers à perte de vue ; et un carnet dans lequel sa mère s'adresse directement pour se raconter et lui demander pardon de l'avoir si mal et peu aimé. Interdite puis subjuguée, Paloma prend les Cévennes en plein coeur et décide d'y refaire sa vie.

On comprend très vite les enjeux existentiels qui vont agiter Paloma. On devine aussi trop vite le cheminement qui sera le sien avec une issue très prévisible et convenue. Tout est très joli dans cette rencontre improbable entre une infirmière parisienne très seule, réfugiée derrière une approche très sarcastique de la vie, et un couvreur local droit et digne ( le Jacques du titre ), deux personnes en jachère qui avaient fait une croix sur l'amour et se retrouvent tout surpris que cela leur tombe dessus à nouveau. Rajoutez à cela des personnages très sympathiquement pittoresques, et on n'est pas loin du feel-good empli de bienveillance, ce qui n'est pas un défaut en soi mais ne correspond pas vraiment à mes attentes livresques.

Heureusement, l'évident talent de conteuse de Bénédicte Belpois évite que le récit ne s'enlise dans un trop plein de glucose. Derrière la jolie histoire d'amour et de solidarité villageoise se dessine une réflexion sensible sur la transmission générationnelle. En lisant le carnet de sa mère, Paloma découvrent le poids de l'atavisme familial ou comment des liens tacites tissés entre générations font reproduire les mêmes traumatismes. Elle doit lutter pour conjurer la malédiction familiale qui lui feraient porter les gènes des femmes malheureuses, abimées ou abandonnées. Une fois les secrets révélés, son chemin de reconstruction doit l'amener à se débarrasser des choses laides pour vivre heureuse.

Et c'est cette libération que raconte fort bien ce roman empathique, avec douceur et humanité, dans une simplicité touchante à défaut d'être marquante. Si les personnages de Paloma et Jacques m'ont laissé assez insensible, celui de la vieille Rose, passeuse d'une vie à l'autre, est fort réussi.

Lu dans le cadre de la sélection 2022 des 68 Premières fois #15
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Un gentil roman familial auquel on pardonne plusieurs invraisemblances, qui trace habilement des portraits de plusieurs générations de femmes, souvent en difficulté, souvent frustrées, d'amour, de sexe, de plaisir, de vie tout simplement. En cela, c'est un livre plutôt dramatique mais rédigé avec un certain humour qui enlève le poids des vécus de ces femmes, mères très jeunes, ou privée de maternité pour l'une d'elles, amoureuses, aimantes ou non.

En peu de pages, Bénédicte Belpois accompagne aussi ses lecteurs vers d'autres détresses, celles du grand âge, de l'hôpital pour lieu inéluctable de fin de vie, mais là encore, l'humour et la légèreté de l'écriture sauve l'humain dans ce qu'il a de positif.

Finalement, les vies des cinq héroïnes auront été peuplées d'un peu de bonheur, très bref bien souvent, illusoire quelquefois. C'est sans doute la plus jeune qui, libérée des carcans des deux tiers du vingtième siècle, connaîtra un bonheur qui n'est toutefois pas racontée dans ce roman.

Une petite lecture de plage sympathique à faire si possible dans le Gard ou au plus près du mont Aigoual.
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Les fils sont blancs, très blancs, cousus serrés, dévoilant une histoire convenue dont on connait l'issue.
Paloma hérite fortuitement d'une ruine dans les Cévennes où chacun va se reconstruire – grande famille d'adoption d'êtres cabossés – de la fille mal aimée de sa mère à l'homme viril dont le coeur tendre et le manque d'assurance se camouflent sous les silences, le voisin homo, la bonne copine, l'ado sympa, la voisine âgée de laquelle se tirent des leçons, le stagiaire attachant … Ils ont tous un passé compliqué et se ressourcent les uns avec les autres dans cette belle et grande maison où l'on mange, discute, trinque, où les coeurs se rafistolent et le happy end se dessine ni mieux, ni pire que celui d'un bon feel-good édité ailleurs que chez Gallimard. Voilà, c'est dit.
Mais !
Mais, Bénédicte Belpois est une conteuse et c'est avec plaisir que l'on suit les tribulations de ses personnages. Oui, moi l'allergique aux « happy books », j'ai lu ces 160 pages sans lever au ciel mes yeux atterrés, sans soupirer à chaque nouveau « formidable » évènement ou sans me crisper quand tout est « trop » – trop kitch, trop gros ; too much ! J'ai lu, tourné les pages et apprécié ce coup de frais soufflé au creux du moral balayant la morosité de ces jours de confinement, bien que j'aurais apprécié davantage de profondeur chez les personnages dont la psychologie reste survolée. le ton est vif, la plume enthousiaste teintée d'une jolie poésie si particulière à l'auteure.
Une lecture sympathique.
Lien : https://aufildeslivresbloget..
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La dernière page tournée, je m'interroge.Qu'est-ce qu'aimer un livre? Et est-ce que j'ai aimé celui-ci? Drôle de question me direz-vous.Et pourtant, N'est-elle pas en filigrane de toutes nos lectures? N'amorce-t-elle pas le désir de partager les vagues intérieures produites par notre lecture d'un roman, d'un roman graphique, d'un essai, d'un poème (liste non exhaustive). Qu'est- ce que ma réaction intime à une lecture me révèle de moi-même, en tant que personne et en tant que lectrice? Pour faire plus concis, je développerai uniquement ce dernier aspect.En tant que lectrice, suis -je contente d'avoir lu ce livre, et pratiquement d'un trait? Et pourquoi l'ai- je lu aussi vite? J'ai repéré de puis longtemps que je suis restée habitée par la lectrice boulimique que j'étais, enfant, puis adolescente. Jamais rassasiée de mots, d'images évoquées par les mots, d'histoires, de personnages, d'émotions, de paysages , de cultures et d'époques inconnues ,qui se révélaient à moi par la lecture.Cette bibliophagie faisait encore peu de cas du style, et du travail de création littéraire. Je ne connaissais que la lecture plaisir, celle qui fait tourner les pages la nuit. Et puis vint, par la grâce de rencontres avec d'autres lecteurs, des etudes aussi, la decouverte du travail d'écriture, des livres qui resistaient à la première lecture, la lecture ,oserai-je l'écrire, douloureuse, par l'aridité des thèmes traités, par la complexité de la langue, la lecture travail, la lecture qui met au travail. Celle qui dessine, progressivement les contours de nos goûts en matière de style, de genre littéraire.
Alors je peux dire que ce roman a comblé en moi la lectrice bibliophage, et a constamment interrogé la lectrice peut-être moins facile à séduire. Je ne renie aucun des deux aspects de cette rencontre, j'aime le romanesque des personnages, le talent de conteuse de Bénédicte Belpois, mais il est possible que cette rencontre de lecture soit sans lendemain.
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Une histoire d'amour, de transmission familiale, de relations mère-fille mal vécues, de vies loupées, de rencontres et de résiliation.

Des histoires de vies…

C'est simple et très fort, des émotions justes sans trop de mélo

Si, quand même… pas mal de mélo, mais c'est bon et bien fait
Lien : https://www.noid.ch/saint-ja..
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Un sucre d'orge à sucer un jour de pluie! Une bluette qui se laisse lire avec plaisir.
Du drame et des bons sentiments à la Gavalda de la grande époque, mais nous avons vieilli depuis!

L'écriture est efficace et agréable, elle vous embarque sans faire d'escales.
L'usage à tire larigot de métaphores, de chansons,de films finit par vraiment lasser .

S'il pleut et qu'une envie de guimauve vous saisit..

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Dès que l'on commence à se plonger dans les premières lignes, on n'a pas trop le choix de continuer à tourner les pages. On rencontre la narratrice, Paloma, qui va nous parler de sa vie. Bénédicte Belpois utilise des mots simples, des phrases courtes et construit un personnage qui pourrait être quelqu'un de notre entourage. On s'attache très vite à elle. Cette femme vient d'apprendre que sa mère vient de mourir et qu'il faut aller assister à son enterrement. Pourtant, l'émotion ne semble pas présente. La pression familiale l'oblige à s'y rendre. Après des heures de trajet, elle doit parler à sa soeur dont elle n'est pas proche et faire bonne apparence devant des inconnus. A la lecture du testament, rien d'étonnant que les choses avec le plus de valeur reviennent à la frangine. Mais émerge un mystère qui va être développé tout au long du roman. Pourquoi elle a t'elle eu le droit à une bâtisse de schiste cévenole isolée dont personne n'a entendu parlé? Pourquoi a t'elle le droit à un cahier secret manuscrit? Les réponses arrivent progressivement. Malgré les apparences, la petite femme fragile mue et s'ouvre à des gens qui ont le coeur sur la main. le destin va t'elle la condamner à la souffrance? La réalité est tout autre. L'auteure nous insuffle le doute, le plaisir, le bonheur... On est ravie pour ces personnages qui prennent un nouveau départ et donne un autre sens à l'amour, l'amitié, la confiance, le partage... Et Comment ne pas refermer cette petite pépite avec le sourire aux lèvres? Nous aussi nous avons envie de croire en soi, en les autres. Nous avons envie de partager avec nos proches, à puiser leur énergie, leur force pour nous rendre meilleur et leur rendre en conséquence. Une lecture qui mérite d'être lu quand le moral s'amenuise pour recharger les batteries. Bref, un roman qui fait du bien et c'est déjà beaucoup.
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Une lecture dans le cadre des 68 premières fois.
Paloma qui a toujours connu une relation difficile avec sa mère, hérite à son décès d'une maison dans les Cévennes.
L'infirmière parisienne va décider de s'installer et de restaurer cette maison.
Une jolie histoire, un peu facile à mon gout, sans grande surprise.
L'écriture est belle mais le sujet un peu usé.
Une lecture détente presque feel good.
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Bénédicte BELPOIS est-elle tombée dans la guimauve ? Quelle déception que ce second roman, tout miel, tout plein de bons sentiments et de bienveillance, alors que "Suiza" avait tant d'originalité !

Les personnages sonnent creux, sont trop peu approfondis pour qu'on s'y attache (mais sur 160 pages, pouvait-il en être autrement ?), sont à la limite de la caricature (la parisienne bouleversée par les charmes d'une maison à la campagne, l'artisan un peu rustre et bougon mais au coeur tendre, la vieille paysanne toute racornie et son fils indigne, etc...c'est du déjà vu...).

Si le roman aborde les difficultés des relations mère-fille qui se reproduit de génération en génération, comme la maternité précoce des personnages féminins de cette lignée, elles me sont apparues trop peu exploitées pour dessiner correctement la personnalité de Paloma la narratrice.

C'était donc pour moi un ratage, ça ressemble plus à un "feel-good book" (d'autant qu'évidemment, tout est bien qui finit bien !).
Un ratage pour moi même si j'ai aimé les quelques passages qui parle de la nature cévenole...
Dommage !
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❝Mêmes les rencontres de hasard sont dues à des liens noués dans des vies antérieures. […] Même pour des choses insignifiantes, le hasard n'existe pas.❞
Haruki Murakami, Kafka sur le rivage

❝On ne perçoit pas consciemment comment certaines personnes vous manquent avant de les connaître, on devine juste, une fois qu'on les a rencontrées, qu'on ne pourra plus jamais vivre sans elles.❞

Qu'écrit-on après Suiza, premier roman âpre dont les phrases s'en allaient cogner au creux de l'estomac et dont l'écriture rugueuse se mettait tout entière au service de la passion animale de Tomàs pour Suiza ? Suiza m'avait sonnée, Suiza ou l'exact contraire de la complaisance à laquelle Saint Jacques se laisse aller parfois, sans s'y abandonner tout à fait.

❝Si j'avais su à ce moment-là, Jacques, que c'était toi, au fond, qui m'attendais là-haut, j'y serais montée le soir même dans cette montagne lointaine, pour gagner un peu de temps, puisque chaque minute nous était comptée. Je t'en prie, mon amour, ouvre les yeux, parle-moi, ne me laisse pas avec la pendule d'argent, celle de l'autre Jacques, qui ronronne au salon et qui nous attend.❞

Paloma, infirmière à Paris et maman d'une Pimpon adolescente, est venue à Sète pour enterrer sa mère qu'elle n'appelait jamais autrement que Camille. La relation entre les deux femmes était pire qu'épouvantable, confite dans les non-dits et recuite d'aigreurs depuis toujours. Quelle stupéfaction donc d'apprendre du notaire que sa mère lui a légué un cahier et une maison nichée au coeur des Cévennes, dont elle ignorait l'existence. La curiosité mêlée à la perspective d'enfin obtenir les réponses que Camille lui a toujours refusées quant à l'identité de son père jettent Paloma sur la route. Là-bas l'attend une typique bâtisse cévenole dont le délabrement et les lacis du lierre peinent à dissimuler la grandeur altière de la façade de schiste percée d'étroites fenêtres .

❝Énorme. Une colossale bâtisse de schiste. Un amoncellement parfaitement régulier de pierres rongées de lierre qui escaladait toutes les faces livrées à l'abandon. Des fenêtres hautes et étroites, des volets en bois gris d'hiver, de pluie et de vent, avec pour seule ouverture un losange bien taillé, qui devait laisser passer un rai de lumière à l'intérieur. Un toit de lauze qu'on percevait à peine du fait de sa faible pente.❞

Cette rencontre, Paloma le sait déjà, est sur le point de changer le cours de sa vie.

Dans la famille de Paloma, les femmes (se) parlent peu. Elles écrivent. le récit prend dès le début la forme d'une lettre que Paloma écrit à Jacques - le Saint Jacques du titre que l'on ne rencontrera qu'à la moitié du roman -, entrecoupée d'extraits du cahier de Camille. Cette mise en miroir du cahier de la fille avec celui de la mère est d'ailleurs tout à fait bien vue pour mettre en perspective l'évolution de leur relation d'une part et de leur vie respective d'autre part. Avec une louable lucidité affleurant sous la cruauté de sa franchise, cette mère manquée confie son enfance, son éphémère relation avec un homme étranger plus âgé, le déni de sa grossesse, l'incapacité à s'occuper de sa fille née d'un néant d'amour,

❝Je ne t'ai jamais aimée [...] Tu es ma peine capitale.❞

avant de mettre en garde contre la malédiction familiale, avec une fièvre shakespearienne :

❝Bien plus qu'une maison, je te lègue le lourd héritage des gènes des femmes malheureuses, abîmées, abandonnées. Crains qu'ils ne s'expriment et tremble de me ressembler.
[...]
On ne se moque pas impunément du script familial. Les femmes de notre lignée naissent pour cultiver le malheur, pour perdre les hommes qu'elles aiment.❞

Et si Camille disait vrai ?

Paloma quitte Paris et son travail pour s'installer dans cette maison ouverte à tous vents qu'il faut retaper malgré le manque d'argent, et qui devient le lieu de rencontre et le point de ralliement d'une petite société de personnages complices et pétris d'humanité que Bénédicte Belpois traite en clair-obscur pour laisser deviner leurs fêlures, pour creuser leurs silences,

❝Ce silence, c'était celui des gens de la terre où l'on sent bien mieux qu'on ne parle.❞

et - qui sait ? - fendre leurs secrets. Ainsi, Paloma fait-elle la connaissance de Jacques T. entrepreneur à Alès, de sa voisine Rose, frêle sarment courbé par les ans, de Philippe médecin au village, de Jo la Glu apprenti couvreur. Tous cachent une plaie mal cicatrisée et dans un bel élan altruiste, se mettent à restaurer la maison et leur coeur dans cette histoire dont le cheminement et la trame souterraine que je vous laisse découvrir, bien que traités avec un indiscutable souci d'authenticité, n'évitent pas les clichés. Ce roman élégant sur les vicissitudes de l'amour quel qu'il soit et des amitiés intergénérationnelles, sur la solitude du grand âge et la solidarité en territoire rural est hélas sans originalité.

Reste l'immense qualité de l'écriture de Bénédicte Belpois dont la poésie simple et sereine sublime l'instant quand elle évoque la beauté brute du paysage cévenol

❝J'aimais regarder les Cévennes rosir à peu à peu, leur écume de châtaigner mousser d'un vert encore tendre. Mon coeur dévalait jusqu'au Gardon, coulant paresseusement, serpent de vie dans un lit de rocailles blanchâtres et hostiles. […] Je remontais ensuite par les sentiers à la pente âpre qui vous coupe le souffle.❞

et la rudesse de son climat

❝Il régnait ce matin-là, comme à l'accoutumée, ce mélange délicat d'opposés climatiques qui caractérisent la région. Cette douceur maritime régulièrement assassinée d'une lame de froid montagnard, dès que les rayons du soleil disparaissent derrière le mur contre lequel vous marchez.❞

Le roman se referme sur le rai d'espoir ténu que l'on avait vu filtrer au début et qui, à défaut de surprendre, fera, on l'espère, mentir la prédiction de Camille.

Saint Jacques est un 2e roman doux-amer, fait pour ralentir ; et ce n'est pas si mal, n'est-ce pas ? Enveloppé d'une respectable bienveillance, il souffre tout de même de la comparaison - inévitable - avec Suiza, dont la rare et flamboyante densité m'a laissé un souvenir lancinant.

Lu dans le cadre de la sélection 2022 des #68premieresfois
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