Tahar Ben Jelloun est un romancier, un poète, un Marocain et un Français. Il y a un peu de tout cela dans ce recueil de contes et
nouvelles : du roman, de la poésie et un regard tendre, quoiqu'un peu distancié d'un Marocain de l'extérieur.
Je connais assez bien le Maroc pour y aller depuis plus de vingt ans, y travailler régulièrement et avoir pas mal d'amis et de connaissances localement, ce qui fait que j'entend plein de choses. Alors, je me retrouve dans ce livre, où la misère côtoie la richesse, la dureté de la vie n'empêche pas beaucoup de générosité et où le circuit petit cadeau / débrouille fait partie de la vie, et je dirais même la survie, au quotidien.
J'aimé particulièrement « la tuile », où les tribulations d'un couple de Marocains hollandais de retour
au pays, « la fiancée juive » et la nostalgie du temps où trois communautés vivaient en harmonie, « A la recherche du premier amour », une histoire nostalgique qui pourrait se dérouler n'importe où ailleurs, « un diner à Cabo » et "Casa la Movida » sur la situation de la femme et le rapport à l'amour et au sexe.
Une véritable introduction à un pays écartelé entre l'Occident et ses racines religieuses orthodoxes. Attention cependant, si le courant islamiste orthodoxe est fort, le Marocain il y a encore deux générations étaittrès religieux et tolérant.