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Critique de Presence


Cette histoire a été publiée sous plusieurs formats. L'édition AvX Marvel Comics (ISBN 0785163174, 568 pages) regroupe les épisodes 0 à 12 de la série AvX, ainsi que les épisodes AvX infinite 1, 6 et 10, et les épisodes 1 à 6 de la minisérie "AvX : Vs.". L'édition AvX Panini (ISBN 1846535182, 372 pages) comprend la série mère (épisodes 0 à 12). le tome Avengers Vs. X-Men : Vs. (ISBN 0785165207, 160 pages) contient les 6 épisodes de la minisérie "Vs.".

AvX 0 à 12 - Nova (Sam Alexander, une nouvelle incarnation du personnage dont c'est la première apparition) est en route vers la Terre pour prévenir les superhéros que la force Phénix se dirige également vers la Terre. Scarlet Witch (Wanda Maximof) est de nouveau une superhéroïne active, mais les retrouvailles avec les Avengers sont peu chaleureuses. Sur Utopia, Hope refuse d'être cantonnée au rôle de futur messie à choyer, à protéger et à surentraîner. Les Avengers prennent conscience du retour de la force Phénix vers la Terre et Wolverine leur apprend que Scott Summers est persuadé que Hope est destinée à être la prochaine récipiendaire de cette force. Captain America se rend sur Utopia pour demander à Cyclops de confier Hope aux autorités pour prendre toutes les précautions nécessaires afin d'éviter la destruction qui accompagne le phénix. Scott Summers est persuadé que le retour du phénix annonce plutôt une phase de renaissance, en particulier la revivification du gène mutant. Il estime qu'Hope est le seul espoir pour que de nouveaux mutants apparaissent sur Terre, pour la survie de la race des mutants. le conflit est inévitable.

C'est le grand aboutissement de plusieurs années d'événements éditoriaux dans l'univers Marvel. Tout a commencé avec Avengers disassembled en 2004. Puis les bouleversements se sont enchaînés : House of M en 2005, X-Men: Messiah Complex en 2007, Second coming en 2010, The Children's crusade en 2011, et Schism en 2011. C'est l'apothéose du mode de rédaction en comité. Les responsables de publication de Marvel organise chaque année 1 ou plusieurs réunions de travail avec les scénaristes responsables des séries les plus importantes, pour définir les grands événements à venir dans l'univers Marvel, qu'il s'agisse de crossover ou d'une histoire ayant des répercussions dans plusieurs séries. Jusqu'alors la rédaction d'une série événementielle impactant tout l'univers partagé Marvel était confiée à 1 scénariste, et la coordination avec les séries régulières était assurée par les responsables éditoriaux. Ici, ce modèle est abandonné au profit d'une coordination plus ambitieuse. La série AvX est écrite par Brian Michael Bendis (épisodes 0, 1, 8 et 11), Jason Aaron (épisodes 0, 2, 9 et 12), Ed Brubaker (épisodes 3 et 10), Jonathan Hickman (épisodes 4 et 6), et Matt Fraction (épisodes 5 et 7), soit 5 scénaristes différents.

De la même manière, la série est illustrée par plusieurs équipes : Frank Cho (0), John Romita junior (dessins, en abrégé JRjr) et Scott Hanna (encrage) pour les épisodes 1 à 5, Olivier Coipel (dessins) et Mark Morales (encrage) pour les épisodes 6, 7 et 11, Adam Kubert (dessins) et John Delle (encrage) pour les épisodes 8 à 10 et 12).

La surprise : le récit se tient très bien et présente plusieurs épisodes qui laissent le lecteur accroché à son siège. Durant les épisodes 1 à 4, le récit peine à décoller du fait de l'ampleur de l'intrigue. Les scénaristes font de leur mieux pour mettre en branle une histoire qui met en jeu 28 Avengers, 47 X-Men, et 5 superhéros aux allégeances délicates (à commencer par Wolverine et Beast qui sont dans les 2 équipes). le temps de remettre en place les morceaux de continuité depuis "Disassembled" et de placer chaque personnage sur l'échiquier, 4 épisodes sont déjà passé. JRjr effectue un découpage de planche très clair et efficace, très aéré pour que chaque personnage ait sa place, que personne ne se marche sur les pieds. Il insère les scènes spectaculaires de destruction massive attendues. Par contre il semble dessiner très vite et les postures des personnages ressemblent à des cases qu'il a déjà dessinées de nombreuses fois.

Passé ces épisodes introductifs, une fois l'inertie vaincue, le récit offre une cohérence impressionnante, des scènes d'action remarquables, plusieurs moments intenses, et l'aboutissement satisfaisant de plusieurs évolutions. Pour n'en citer qu'un, il faut parler de Scott Summers, chef de la nation mutante depuis plus années qui voit enfin la possibilité de sauver son peuple. Si vous avez suivi (et accepté) la maturation de ce personnage depuis Manifest destiny, vous aurez le plaisir de lire la résolution de ses prises de position et de responsabilités.

Du point de vue des créateurs, il est difficile de mettre en avant l'un ou l'autre dans la mesure où chacun se retrouve avec un bout d'histoire plus ou moins facile à écrire. Certains épisodes sortent du lot malgré tout, comme ceux écrits par Hickman (qui profite de toute la mise en place réalisée par ceux d'avant). de la même manière, parmi les dessinateurs, certains sont plus percutants que d'autres (Coipel et Kubert). Une fois passé les dessins peu agréables à l'oeil de JRjr, la suite se lit toute seule, avec de très belles pages de Coipel et quelques visuels très réussis de Kubert.

Si le décollage du récit est poussif, l'atterrissage manque également un peu de surprise dans les résolutions majeures, à savoir le devenir de la force Phénix, les rôles de Scarlet Witch et Hope. Par contre, pour le reste, c'est-à-dire les changements apportés aux Avengers, aux X-Men, ils sont significatifs et crédibles, et le statu quo a vraiment changé. 4 étoiles.

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AvX : versus (dans l'édition Marvel) - Il s'agit donc de 6 épisodes consacrés uniquement aux batailles entre superhéros, rien de plus (2 par épisode, réalisées par des scénaristes et dessinateurs différents). À ma grande surprise, ces épisodes sont très agréables à lire car ils prolongent le plaisir de la lecture et les auteurs y introduisent un léger second degré qui apporte juste ce qu'il faut de recul par rapport à ces récits régressifs. le lecteur a également le plaisir de constater que ces affrontements ont été confiés à Aaron, Kathryn Immonen, Kieron Gillen, Loeb, Chris Yost, Rick Remender, Fraction, Bendis, pour les scénaristes. Coté dessinateurs, il découvre les planches d'Adam Kubert, Stuart Immonen, Steve McNiven, Salvador Larroca, Ed McGuinness, Terry Dodson, Brandon Peterson, Leinil Francis Yu, Jim Cheung, etc. Par contraste les 3 épisodes estampillés Infinity font pale figure et n'apporte pas grand-chose.

Le tome édité par Marvel se termine avec la reproduction des couvertures variantes en quart de page (43 couvertures au total), un article sur la coordination des dessinateurs avec plusieurs crayonnés et des tableaux de score pour chaque bataille entre superhéros.

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AvX constituent l'aboutissement d'années de continuité, d'évolution de personnages et de la position de la communauté des mutants dans l'univers partagé Marvel. D'un coté il peut s'agir de ce que les comics de superhéros peuvent offrir de plus hermétique : que des superhéros qui se battent entre eux (pas de supercriminels, pas de civils) pour des motifs quasi incestueux compréhensibles uniquement par des lecteurs initiés maîtrisant plusieurs années de continuité au travers de plusieurs séries. Évidement comme dans les autres "événements" de cette ampleur, une case peut parfois résumer un épisode d'une série annexe, et certaines transitions sont fort abruptes dans la mesure où les événements intermédiaires se sont déroulés dans un épisode d'une série mensuelle. Ces lecteurs ne verront dans ce crossover qu'un prétexte marketing destiné à relancer plusieurs séries avec un nouveau numéro 1 artificiel sous l'appellation "Marvel NOW !".

D'un autre coté, cette histoire profite pleinement du dispositif d'univers partagé et de la riche mythologie qui y est associée pour proposer un grand spectacle aux effets spéciaux illimités, et aux ressorts dramatiques très classiques (à commencer par le recours à la maxime de Lord Acton). En fonction de ce que le lecteur est venu chercher, il pourra être rebuté par cette guéguerre incestueuse entre gugusses déconnectés de toute réalité, ou au contraire emporté dans ce tourbillon d'énergie et de résolutions de conflit par la force pour un récit de grande ampleur s'appuyant sur une mythologie développée sur plusieurs années.
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