Cette vie, notre vie, apprenons à l'aimer. Une fois pour toutes ; pour en jouir, ensuite, au fur et à mesure. Accordons nous le temps et la liberté de trouver ce qu'il nous faut aimer, chérir, privilégier. Le choix s'imposera de lui-même si nous sommes en confiance. Rien n'est acquis : tout reste à recréer, à inventer, innover. Les instants changent, imprévisibles : nos plaisirs, nos désirs s'y adapteront. Mais ce qui dépend de nous, à nous de lui donner vie. Chantons, rions, pleurons, dansons. Vivons.
Des qu'une route nous paraît être la bonne, il est bon de s' y engager ; nous ne devons pas craindre de perdre ce qui nous aurait amenés à tout perdre si nous n'avions pas agi de la sorte. La transition est toujours douloureuse, mais au moins amène-t-elle une ouverture possible. Un présent qui nous fait souffrir ne laisse entrevoir que de nouvelles souffrances.
Si on ne parle pas de ce qui va mal, on ne peut évoquer ce qui va bien. Si le malheur n'est pas exprimé, le bonheur n'a pas de place pour être dit et vécu. Les douleurs doivent sortir des profondeurs où elles sont enfouies et se rendre visibles, même au risque de faire mal, afin de disparaître ensuite.
Ce n'est qu'après des mois et des mois de larmes, larmes de l'enfant inconsolable que nous portons en nous, que chacun peut se retrouver. Ou se trouver : certains se sont tant éloignés d'eux-mêmes qu'ils ignorent s'être perdus.
De tous les héritages, on peut faire sa force ou sa fragilité, sa force et sa fragilité. Il n'est pas de familles sans histoires compliquées, difficiles, douloureuses. De toutes ces histoires passées dramatiques et heureuses, on doit faire notre histoire.
Les épreuves que nous traversons ne sont pas visibles pour ceux qui nous côtoient. Nos états d'âme sont mêmes parfois incompréhensibles pour ceux qui s'imaginent faire, autant que possible, notre bonheur. On peut nous voir heureux là où nous ne voulons pas l'être et nous croire malheureux là où nous nous portons très bien. Il est difficile d'agir et de penser pour l'autre.
Chaque deuil a son histoire propre, son temps, sa douleur, sa trace dans notre chair. Et nous avons chacun notre façon de composer avec lui.
Il est si naturel de ressentir la brûlure du manque et d'évoquer la personne aimée....Mais ces sentiments sont le plus souvent tus pour donner lieu a un comportement civilisé.
Il est impossible, malheureusement, de s'accrocher au bonheur ; on ne peut que le vivre. Et c'est déjà merveilleux que de pouvoir le vivre.
La souffrance suite a un deuil a la vie longue.
Parler de la mort, c'est une façon de la mettre à distance.......
Les journaux spécialisés dans les drames sensationnels, photos à l'appui, et les reportages qui donnent à voir la mort en direct cesseraient d'exister s'il n'y avait pas un public assidu. Le spectacle de la mort participerait-il d'un rite conjuratoire ?