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Citations sur La Résurrection de Mozart (6)

"Mozart, bien sûr, personne d'autre que Mozart, se dit-elle à nouveau. Et heureusement que je ne suis plus très jeune et qu'à mon désir ne se mêle aucune concupiscence. Il resterait avec nous jusqu'au matin. Il jouerait du piano ou il nous parlerait. Et tout le monde viendrait le voir et l'écouter , le jardinier des voisins avec sa femme, et le postier, et l'épicier avec sa famille, et le chef de gare... Quelle joie ce serait ! "
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Il y avait quelque chose de menaçant dans le ciel limpide, dans les champs silencieux, dans les chemins qui, çà et là, fuyaient vers le large, dans cet été, dans ce monde où il avait plu au destin de le faire naître. La tête lourde appuyée sur une main, il semblait vouloir se rappeler quelque chose et garder le silence parce qu'il n'y parvenait pas. D'où venait-il ? Et où pouvait-il aller ? Fallait-il qu'il poursuive son voyage ? Qu'était-ce que la vie, cette pulsation, ce souffle, cette attente, qu'était-ce que le transport, l'affliction, la guerre ? Et lui-même, si faible, mais doué d'une si puissante harmonie dans le cœur et d'une mélodie dans la tête, que faisait-il là, dans la rumeur désormais incessante des canons, au milieu des préparatifs de départ des familles villageoises, où l'on faisait sortir les chevaux, où l'on attachait les vaches, où l'on cousait de l'or dans les doublures ?
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Pourquoi l’horreur, la cruauté, l’affliction se matérialisaient-elles si facilement, s’incarnaient-elles dans une image concrète, n’en oppressant l’âme que davantage, et pourquoi le sublime, le tendre, l’imprévu, le charmant effleuraient-ils le cœur et les pensées comme une ombre, sans qu’on pût les saisir, ni les regarder, ni les palper ?
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Imperceptiblement, la conversation avait entrainé la pensée de chacun loin de cette soirée, de ce jardin, vers un passe proche ou au contraire très lointain, comme si quelqu'un avait déjà fermement promis d'accomplir, d'un geste de prestidigitateur, le caprice de chacun, et que maintenant le problème consistait dans un choix, difficile parce que tout le monde avait peur d'y perdre, les femmes en particulier.
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Au lieu de toutes ces horreurs, de tous ces meurtres et de tous ces mensonges, ne pourrait-on pas désirer ce qui, à l’instar de ces nuages, unit la beauté et la pureté éternelle ? Avant de devenir définitivement sourds, ne pourrait-on pas ‘entendre l’astre parler à l’astre’ [Lermontov, 1841] (p 37)
Elle avait peur de l’air, de cet air chaud de juin qui charriait des nuages et des coups de canon, et qui les submergeait doucement, elle, sa maison, son jardin. […] Si, en regardant le calendrier, plus personne ne doutait que cinq, dix ou quinze jours plus tard surviendrait un événement horrible, de même, à sentir jour et nuit ce petit vent sur le visage, on pouvait dire qu’il amènerait à coup sûr, dans ces lieux, le meurtre, l’occupation, la dévastation, les ténèbres. (p 45-46)
Elle n’avait cessé de penser à Mozart. […] Elle s’était posé sans cesse la même question restée sans réponse : pourquoi l’horreur, la cruauté, l’affliction se matérialisaient-elles si facilement, s’incarnaient-elles dans une image concrète, n’en oppressant l’âme que davantage, et pourquoi le sublime, le tendre, l’imprévu et le charmant effleuraient-ils le cœur et les pensées comme une ombre, sans qu’on pût les saisir, ni les regarder, ni les palper ? Seul l’amour peut-être, se dit-elle, debout devant sa fenêtre, oui, seul l’amour donne cette joie. Mais celui qui ne veut plus aimer, qui ne peut plus aimer ? (p 51-52)
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Sur la table il restait des verres. Doucement, la lumière verte du ciel crépusculaire transformait les visages des personnes assises qui se voilaient d'ombre. On parlait de la guerre, de ses présages.
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