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Après la percée de Sedan, dans la chaleur des premiers jours de juin 1940, la famille de Vassili Souchkov - des émigrés russes - reçoit quelques amis le soir, sous les tilleuls du jardin, dans la paix préservée pour quelques heures encore d'un petit village non loin de Paris. La discussion porte sur la guerre bien sûr, mais il flotte encore un parfum d'insouciance dans l'atmosphère paisible de cette belle soirée et les amis s'interrogent : comment réagiraient les grands hommes et femmes du passé s'ils ressuscitaient ? Napoléon, la reine Victoria et Pouchkine sont évoqués. Maria Léonidovna pense à Mozart, pour elle un symbole de pureté et de joie, qu'elle opposerait à la tourmente actuelle.

Mais dans les jours qui suivent, la débâcle de l'armée française face aux allemands jette sur les routes des millions de Français qui fuient l'avancée des troupes allemandes en allant vers le Sud. C'est l'exode. Maria Léonidovna s'interroge : doit-elle fuir elle aussi avec Vassili son mari et son beau-fils ?

En quelques pages, Nina Berberova nous fait ressentir la fébrilité de l'attente inquiète des villageois, la peur qui les saisit en entendant au loin les coups de canon, la sensation impalpable d'une menace latente flottant dans l'air chaud de ces nuits de juin, le pressentiment d'une horreur absolue qui va les atteindre sans qu'ils n'y puissent rien changer et puis la décision prise à la hâte de fuir, en entassant à la va-vite leurs bagages dans la voiture.

Une petite merveille de concision à l'atmosphère admirablement rendue !

J'avais totalement oublié cette oeuvre courte de Nina Berberova, lue en 89 lors de sa parution chez Actes Sud. Heureuse de l'avoir relue !
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Pendant l'occupation, un groupe d'immigrés russes imagine la possibilité de ressusciter quelqu'un de son choix.
De Mozart, il est peu question, si ce n'est ce mystérieux personnage que la maîtresse de maison héberge quelques jours.
Un livre court, 107 pages en très gros caractères, dans lequel je ne suis pas vraiment entrée.

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Il n'est pas ici question de Mozart, ou si peu, car il ne s'agit pas de musique, pas plus qu'il ne s'agit de ressusciter qui que ce soit. Il s'agit d'une image à laquelle on s'accroche le temps d'une conversation pour tuer le temps dans cet été 1940 où la guerre étend ses tentacules au large de Paris et où des exilés russes rêvent à haute voix de ceux qu'ils ressusciteraient volontiers.

Il n'est pas question de Mozart, mais il y a là, au milieu de cette communauté sur lequel le temps s'est quasi figé parce que tous ses membres avaient jusqu'ici refusé de partir, Maria Leonidovna, alter ego de Nina Berberova. Il y a aussi là un homme surgi de nulle part, qu'elle abrite quelques jours dans l'annexe, un homme qui se dit musicien, mais dont ne saura rien, ni la nationalité, ni la situation.

Il s'agit d'un récit de 70 pages environ qui relate quelques jours dans la vie de quelques Russes au large de Paris, alors que les premiers bombardements sur la ville font se jeter sur les routes de France nombre de gens, dont ceux réunis ici.

La résurrection de Mozart est un récit d'atmosphère qui n'a pas la volonté d'être autre chose. le résultat : quelque chose de bien ficelé qui n'est pas sans rappeler Les estivants de Gorki ou Oncle Vania de Tchekhov pour l'impressionnisme qui se dégage de ces deux oeuvres.
Lien : http://lalitoutsimplement.co..
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Court récit très convaincant, justement parce qu'il est au départ décevant pour mieux se transformer, étonner, rendre confus. Cette petite société privilégiée est d'une superficialitéet d'un snobisme affligeant au début du livre, mais face aux évènements de 1940, le personnage principal, dans son étonnement, sa confusion, devient curieusement humain et attachant. La présence d'un individu mystérieux au milieu de la débâcle suspend l'esprit de cette femme, le réintègre dans le flux de la vie, le rythme du village, des gens du communs en fuite, le petit jeu ridicule du début se concrétise et la fait descendre des discussions mondaines à la réalité la plus crue et la plus simple.
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Pendant la guerre 39-45, en France, lors d'une après midi, des russes et français discutent, ils parlent de la résurrection. Qui mériterait de revenir sur terre ? Napoléon, Tolstoï, Mozart ? C'est ce dernier qui le mérite selon Maria Leonidovna. Alors que les allemands arrivent, Maria se perd dans ses pensées de solitude et d'attente.
Ce n'est pas exactement ce à quoi je m'attendais mais j'ai aimé découvrir l'univers de Berberova même s'il est celui d'un monde en guerre, sans avenir. Les descriptions sont très réalistes, on imagine que l'auteur les a vécues. Une écriture pleine de douceur sur fond de guerre.
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Récit assez insipide mais heureusement court, et heureusement s'intensifiant au fil de la lecture, sans quoi il eut été aussitôt lu, aussitôt oublié.

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En banlieue parisienne, dans les tout premiers jours de juin 1940, dans le crépuscule paisible du jardin d'une « grande vieille maison calme » où le temps est rythmé par le tic-tac de la pendule, un groupe de personnes d'origine russe épilogue sur Sedan, victime de la percée nazie.
Ces dîneurs tranquilles ne veulent pas savoir que la France commence à subir le laminage qu'a vécu la Belgique depuis le 10 mai. « Merveilleuse » insouciance dans un délicieux crépuscule de juin.
Vient une question : « Que diraient les défunts, s'ils ressuscitaient et voyaient ce qui se passe ? » Et lequel faudrait-il convoquer à cette résurrection ? Napoléon ? Bismarck ? La reine Victoria ? Jules César ? Pouchkine ? Taglioni, ce beau danseur de la fin du 19ème siècle ? Léon Tolstoï, pour le questionner sur son pacifisme ?
« Mozart, bien sûr, personne d'autre que Mozart », pense Maria sans le dire.
Le lendemain, c'est le premier bombardement de Paris. Et peu après, l'arrivée des réfugiés.
Plus tard arrive un homme. Silencieux. Musicien, dit-il. Mais aussi espion ? déserteur ?
Un jour, pour libérer le local où Maria l'a temporairement hébergé, il part « silencieusement, sans qu'on le remarque, avec une rapidité déconcertante ». Sans laisser de trace.
Est-ce Mozart qui est parti ?
Un petit livre dense qui raconte en mots très vrais cette période où un monde était en train de basculer.
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Berberova Nina
La résurrection de Mozart

Un petit livre, presque un petit fascicule à peine 40 pages. Et pourquoi Mozart ?
Car lors du dernier diner de quelques amis en juin 1940, chacun, vu la situation qui se préparait choisissait un personnage à ressusciter. C'est un peu comme un mini journal d'une ou deux semaines qui voit le début de cette guerre. le départ ou pas vers un ailleurs que l'on croit meilleur, ou pas, les bruits des canons etc…
Un petit bout de livre très court certes mais la manière dont l'auteure écrit, aux premières lignes, on les voit, on les sent, on les entend ces personnages. Une situation sans question, juste relater

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Quelques pages sur quelques jours de juin1940 pour un couple d'exilés russes et leurs amis, au moment où la guerre arrive jusqu'à eux. Quelques pages dans une écriture ciselée, et quelques lignes pour justifier le titre de la nouvelle...
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Petit livre déconcertant ! Vite lu ! Qu'en reste t'il? Un exercice de style concis en apparence anodin malgré le contexte historique du moment : une dizaine de russes exilés , " hors sol"sont obligés de rejoindre l'exode des parisiens devant la poussée des nazis au début de l'occupation de Paris en Juin 40. Depuis Sedan ils partent sur les routes fuyant le danger imminent.
L'apparition de ce musicien venu de nulle part ( probablement Mozart) n'apporte rien au roman sinon une touche surréaliste : peut-être illustre t'il l'inconscience de cette mini société de russes( blancs?) qui découvre la réalité sombre de la guerre ?
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