En banlieue parisienne, dans les tout premiers jours de juin 1940, dans le crépuscule paisible du jardin d'une « grande vieille maison calme » où le temps est rythmé par le tic-tac de la pendule, un groupe de personnes d'origine russe épilogue sur Sedan, victime de la percée nazie.
Ces dîneurs tranquilles ne veulent pas savoir que la France commence à subir le laminage qu'a vécu la Belgique depuis le 10 mai. « Merveilleuse » insouciance dans un délicieux crépuscule de juin.
Vient une question : « Que diraient les défunts, s'ils ressuscitaient et voyaient ce qui se passe ? » Et lequel faudrait-il convoquer à cette
résurrection ? Napoléon ? Bismarck ? La reine Victoria ?
Jules César ?
Pouchkine ? Taglioni, ce beau danseur de la fin du 19ème siècle ?
Léon Tolstoï, pour le questionner sur son pacifisme ?
« Mozart, bien sûr, personne d'autre que Mozart », pense Maria sans le dire.
Le lendemain, c'est le premier bombardement de Paris. Et peu après, l'arrivée des réfugiés.
Plus tard arrive un homme. Silencieux. Musicien, dit-il. Mais aussi espion ? déserteur ?
Un jour, pour libérer le local où Maria l'a temporairement hébergé, il part « silencieusement, sans qu'on le remarque, avec une rapidité déconcertante ». Sans laisser de trace.
Est-ce Mozart qui est parti ?
Un petit livre dense qui raconte en mots très vrais cette période où un monde était en train de basculer.