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Citations sur Le Livre du bonheur (19)

là, dans l'appartement du docteur Borman... ça piétinait, ça courait, il y avait du vacarme et des bruits de guitare, les gens s'exclamaient et chantaient, en un mot, on fêtait le Nouvel An en joyeuse compagnie. Nul besoin de regarder la pendule ni de tendre l'oreille pour entendre si minuit sonnait, il n'y eut pas de doute : d'abord tout le monde en face disparut des fenêtres, les invités des Adler passèrent dans la salle à manger (quarante couverts, six laquais de location) ; puis on déplaça quelque chose chez les Borman ; soudain il y eut une minute de silence. Les réverbères clignotaient dans la rue, les étoiles scintillaient. Il s'ensuivit aussitôt un fracas de tonnerre, un bruit de chaises. Ah-ah-ah, hurlèrent de concert une douzaine de voix.
Grand-père était couché à côté, il allait mourir.
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A mesure que leur lien devenait plus étroit, Véra voyait qu'il ne saurait y avoir d'autre accomplissement de ce qui était né en elle dès leur première rencontre, que dans l'ultime rapprochement... Lui se hâtait, elle repoussait ce moment fatal -chaque soir la rendait plus proche de lui, elle résistait, mue par le désir inconscient de ne pas précipiter le destin, jusqu'à ce que, assourdie par les battements de son coeur, à moitié évanouie, dans un long spasme, elle fût sienne.
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Il était impossible que l'homme ait été créé seul, sans son reflet...
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Où est-elle ? Pourquoi se trouve-t-elle ici ? Qu'arrive-t-il à son coeur ? Ce n'est pas lui qui bat, c'est elle tout entière qui est en ébullition, à l'intérieur, sans que les autres le voient, à cause de cette sensation merveilleuse et sauvage de vie. Le complot de l'amitié.
(...)
Qui est pris au piège de qui, Sam, elle ? Nul ne sait. Pourvu seulement que cela dure, parce que c'est ça, le bonheur.
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Un sentiment de pitié déraisonnable et passionné l'envahit, une émotion tellement proche de la joie que si, tout à coup, un jeune homme fort, débordant de santé, avait surgi, lui baisant les lèvres et les seins, courant avec elle au milieu du dégel, elle n'aurait tout simplement pas compris ce qu'il faisait là. La pitié l'avait empoisonnée, transpercée, engloutie ; elle ne pouvait plus rien faire, ni vouloir, ni combattre, et il lui semblait que toute la peine du monde -pas de son monde à elle, rayonnant, éclatant au son de la fanfare et couleur arc-en-ciel, mais de son monde à lui -se déversait en elle comme dans un récipient. Elle assumerait tout, supporterait tout.
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Il se fit en elle un besoin si réflexe et aveugle de bonté que tous les autres sentiments, qui l'éprouvaient tant, à peine ébauchés, disparurent aussitôt. Elle comprit que ce qui l'avait brûlée ces derniers mois et peut-être toutes ces dernières années était le désir d'être bonne envers quelqu'un. Elle devinait que seule la bonté pouvait la sauver de son isolement et des passions, la rendre de nouveau heureuse comme dans son enfance, c'était là pour elle le seul amour. Tout le reste n'était que trahison et solitude.
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Il avait trente ans. Ses yeux étaient immenses et privés de vie -comme ceux d'un aveugle de naissance ; impossible d'assurer qu'ils lui permettaient de voir. Il semblait les utiliser pour écouter.
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La neige s'agite sous les réverbères, le cheval dodeline doucement sous le filet gris, la couverture est dégrafée. Boris Isaiévitch, tout parfumé et emmitouflé monte le premier, attire dans le traîneau Véra et Sam. On rajuste rapidement la couverture, un nuage de vapeur monte, la montre du cocher se couvre de buée. Véra pose ses deux pieds, pensant que c'est un petit banc sur la jambe immobile de Boris Isaiévitch. Elle est assise au milieu, ses mains sont cachées. Sam s'écroule sur elle dans les tournants, elle sent la lourdeur de son poids ; il souffle du chaud sur elle, elle plisse les yeux. Le cheval arrache la neige de ses sabots ; la grande main de fourrure de Boris Isaiévitch les serre elle et Sam par-derrière. Qui est pris au piège de qui, Sam, elle ? Nul ne sait. Pourvu seulement que cela dure, parce que c'est ça, le bonheur.
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Dans cette merveilleuse vie de joie et de labeur, Sam était bien sûr ce qu'il ya de plus merveilleux à ses yeux, mais elle savait en même temps, et ce dès le premier jour de leur rencontre ,qu'il n'était traduisible en aucune langue. Et lorsque quelqu'un insinuait que c'était elle qui le rendait ainsi, elle répondait: Et alors ! Je l'ai fait tel qu'il est. Cela signifie qu'il s'est tourné vers moi, à l'image d'un tournesol ,du côté nécessaire.
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— Je suis violoniste. Et toi, tu es qui ?
Et Véra de lui répondre machinalement :
— Moi, je suis personne.
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