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Critique de Allily


Cinq courts récits peuplent ce premier volume consacré à l'exil.

Difficile de ne pas faire un parallèle avec la propre histoire de Nina Berberova qui quitta la Russie en 1922, à l'âge de 21 ans, pour la France puis les Etats-Unis.

Ces histoires racontent des pans de vie - plus ou moins longs - de russes émigrés en France.

Il y a du Maupassant dans ce livre, ce croquis de gens simples, souvent pessimistes.

C'est ainsi que l'accompagnatrice mêle l'amour et la haine d'une jeune femme dans l'ombre, ni belle ni talentueuse accompagnant au piano une femme à qui tout semble tout réussir. Elle l'admire tout en souhaitant être l'instrument de sa ruine.

Le second récit, Roquenval, évoque la nostalgie des terres laissées, des maisons tombant en ruine, des amours adolescentes.

La troisième histoire, revient sur le destin d'une jeune femme qui rêve d'une vie de femme entretenue. Pourtant tout devient compliqué lorsque l'on n'est pas très belle, ni plus très jeune.

La quatrième "nouvelle" est centrée sur Astachev, homme détestable, vain, égoïste et sans coeur.

Enfin, ce premier tome se conclut sur la résurrection de Mozart qui évoque un nouvel exil pour les russes, celui de la seconde guerre mondiale lors de la percée des troupes allemandes en France.

Ce qui frappe dans ce livre, à l'exception de Roquenval, c'est cette galerie de personnages. La plupart sont détestables. Pas de sympathie à prévoir pour des héros qui, pour autant, sonnent terriblement humains.

Lâcheté du quotidien, jalousie, rancoeur et envie sont là. Dressant le portrait d'exilés sous leur aspect le plus sombre.

Nina Berberova n'hésite pas à changer les points de vue, les perspectives comme pour mieux appréhender toutes les facettes des destins contés.

Si tous ces récits n'ont pas la même force, l'ensemble est une lecture assez éprouvante mais ô combien passionnante.
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