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Récits de l'exil - Intégrale tome 1 sur 1

Pierre Hebey (Auteur de la postface, du colophon, etc.)Lydia Chweitzer (Traducteur)Luba Jurgenson (Traducteur)
EAN : 9782868699619
368 pages
Actes Sud (23/02/1993)
3.86/5   28 notes
Résumé :
Qu'elle mette en scène (De cape et de larmes) le destin tragique de deux soeurs dont l'une voit son homme envoyé au goulag et l'autre part s'installer à Paris avec son père, qu'elle évoque (le Roseau révolté) le destin de deux amants séparés par la guerre ou qu'elle raconte (le Mal noir) l'exil vers les Etats-Unis d'un Russe émigré dont la compagne est morte pendant un bombardement en France, au paroxysme de l'étreinte, Nina Berberova n'a de cesse qu'elle ne rende d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Cinq courts récits peuplent ce premier volume consacré à l'exil.

Difficile de ne pas faire un parallèle avec la propre histoire de Nina Berberova qui quitta la Russie en 1922, à l'âge de 21 ans, pour la France puis les Etats-Unis.

Ces histoires racontent des pans de vie - plus ou moins longs - de russes émigrés en France.

Il y a du Maupassant dans ce livre, ce croquis de gens simples, souvent pessimistes.

C'est ainsi que l'accompagnatrice mêle l'amour et la haine d'une jeune femme dans l'ombre, ni belle ni talentueuse accompagnant au piano une femme à qui tout semble tout réussir. Elle l'admire tout en souhaitant être l'instrument de sa ruine.

Le second récit, Roquenval, évoque la nostalgie des terres laissées, des maisons tombant en ruine, des amours adolescentes.

La troisième histoire, revient sur le destin d'une jeune femme qui rêve d'une vie de femme entretenue. Pourtant tout devient compliqué lorsque l'on n'est pas très belle, ni plus très jeune.

La quatrième "nouvelle" est centrée sur Astachev, homme détestable, vain, égoïste et sans coeur.

Enfin, ce premier tome se conclut sur la résurrection de Mozart qui évoque un nouvel exil pour les russes, celui de la seconde guerre mondiale lors de la percée des troupes allemandes en France.

Ce qui frappe dans ce livre, à l'exception de Roquenval, c'est cette galerie de personnages. La plupart sont détestables. Pas de sympathie à prévoir pour des héros qui, pour autant, sonnent terriblement humains.

Lâcheté du quotidien, jalousie, rancoeur et envie sont là. Dressant le portrait d'exilés sous leur aspect le plus sombre.

Nina Berberova n'hésite pas à changer les points de vue, les perspectives comme pour mieux appréhender toutes les facettes des destins contés.

Si tous ces récits n'ont pas la même force, l'ensemble est une lecture assez éprouvante mais ô combien passionnante.
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Recueil de nouvelles.
J'avais déjà lu, il y a longtemps, l'accompagnatrice et j'avais aimé le style de l'auteur.
Des années plus tard, retrouvailles !
j'ai été un peu décontenancée par ce livre car je ne comprenais pas "à qui j'avais à faire". Est ce une autobiographie, que me dit on de l'auteur ? je ne comprenais pas.
Je comprenais d'autant moins qu'au début du tome, il est écrit que les livres ont été retrouvés chez un brocanteur. C'était vraiment flou pour moi.

Enfin, à la hauteur de Roquenval, j'ai compris que je lisais un recueil de nouvelles dont la trame, le fil conducteur d'une certaine façon est le chemin de vie suivi par l'auteur. Donc, l'auteur ne nous parle pas d'elle, elle nous parle de personnages de fiction mais dont le chemin est parallèle à celui de l'auteur.
La nouvelle que j'ai préféré est le laquais et la putain. C'est celle qui m'a fait le plus réagir.
Plein de questions se posaient : pourquoi cette femme ne peut elle aimer cet homme, qu'est ce qui la pousse à agir de cette façon.... La vie peut etre si simple lorsqu'on ne se la complique pas.

Mais c'est peut etre là que réside le génie de Berberova : c'est qu'aucun personnage n'est amoureux de la vie en fait ! Tous les acteurs sont un peu morbides et pourtant on lit avec passion ces nouvelles.
Le climat est lourd mais on abandonnerait le livre pour rien au monde.
Berberova ne nous peint pas un monde joyeux, gai, et coloré et pourtant on est touché par son écriture.

J'ai vraiment apprécié. je trouve qu'on ne peut pas rester insensible aux histoires de l'auteur.

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Je passais rapidement, comme une ombre, sans regarder le public, je prenais place en baissant les yeux, je posais mes mains sur le clavier.» (p. 66)

Chère lectrice, Cher lecteur,

J'ai décidé de lire L'accompagnatrice de Nina Berberova dans le cadre du mois de l'Europe de l'Est organisé par Eva, Patrice et Goran. Pourquoi ce livre? Je l'avais tout simplement dans ma bibliothèque depuis un certain temps et j'ai eu envie de découvrir la plume de l'autrice et de plonger dans cette histoire de passion, de drames et de honte.

Que raconte cette histoire?

Sonia, gentiment prénommée Sonetchka, a grandi sous le signe de la honte, car elle n'a pas de père. C'est le début du XXème siècle en Russie. Cette dernière est issue d'un milieu pauvre. Sa mère travaille comme professeure de piano pour subvenir à leurs besoins de base. Sonetchka se sent laide, sans intelligence, vide. À dix-huit ans, elle doit pour survivre jouer du piano dans des clubs à Pétersbourg. Puis, elle accepte de devenir l'accompagnatrice au piano de la cantatrice Maria Nikolaevna Travina. Elle passe d'un endroit froid, sale, marqué par la faim à un où il fait chaud et où la nourriture ne manque pas. C'est comme si la Révolution d'Octobre n'existait pas chez la cantatrice. Mais, Sonetchka en veut à la vie. Elle a des comptes à régler avec cette dernière par rapport aux injustices sociales. À cet égard, elle développe une haine pour Maria Nikolaevna Travina qui représente la beauté, la perfection, l'abondance. Elle veut se venger… de quoi? de qui? Elle ne le sait pas, mais elle fera tout pour chercher la faille chez celle qui pourtant l'aime. Un drame se profile à l'horizon et il fera basculer le destin du trio formé par Sonia, Maria et Pavel, l'époux de la cantatrice. Les trois ont dû s'exiler à Paris.

Ce que je pense de…

Après avoir terminé la lecture de L'accompagnatrice, j'ai cherché de l'information sur le net pour découvrir un peu la vie de Nina Berberova (1901-1993). Je ne la connaissais pas. Je n'avais rien lu d'elle. Puis, je suis tombée sur un documentaire réalisé par France 3 sur Nina Berberova et j'ai pu l'entendre raconter sa vie, aborder ses influences et parler de la Russie. le parcours de ces grands auteurs s'avère presque inconcevable. Il est bon d'avoir un tel témoignage, de pouvoir voir des photos, car ce qu'ils ont vécu, c'est l'Histoire. N'hésitez pas à regarder cette vidéo si le vingtième siècle vous intéresse. Nina Berberova, née d'une mère russe en 1901 à Saint-Pétersbourg et d'un père arménien, vous charmera. C'est une grande dame…

https://madamelit.ca/2021/03/05/madame-lit-laccompagnatrice-de-nina-berberova/
Lien : https://madamelit.ca/2021/03..
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
On m'avait fait faire une robe bleue, décolletée ; le coiffeur essayer de donner de la vie et de l'éclat à mes cheveux rares et secs. Maria Nikolaevna était extraordinairement belle dans sa robe blanche, avec la natte de ses cheveux noirs autour de la tête. Suivant la mode d'alors, sa robe ne se boutonnait pas, mais s'entortillait et se nouait, et cela la faisait rire. Tu imagines - disait-elle à Pavel Fédorovitch pendant que nous roulions en voiture - si ton habit s'entortillait comme ce genre d'enveloppe ? Qu'en dirais-tu ? 

Des gens portant des fleurs nous reçurent dans la loge poussiéreuse, l'imprésario, dont la barbe, ce jour-là, était teinte presque en bleu et tordue d'un côté, poussa un cri quand il vit Travina. Puis il m'aperçut.

- Comme vous êtes...jeune ! s'écria-t-il avec enthousiasme. Oui, j'étais jeune. Mais on ne pouvait dire de moi rien de plus. 
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Sans ambition il n'y a pas de talent.

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Je passais rapidement, comme une ombre, sans regarder le public, je prenais place en baissant les yeux, je posais mes mains sur le clavier.
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Videos de Nina Berberova (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Nina Berberova
Nina BERBEROVA – Documentaire ultime (France 3, 1992) Un documentaire en deux parties, intitulées "Le passeport rouge" et "Allègement du destin", réalisé par Dominique Rabourdin. Présence : Jean-José Marchand et Marie-Armelle Deguy.
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