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Luba Jurgenson (Traducteur)
EAN : 9782868696120
87 pages
Actes Sud (10/08/1993)
3.53/5   29 notes
Résumé :

En poussant la porte du château de Roquenval, c'est en quelque sorte le tombeau de la vieille Russie qu'entrouvre le narrateur. A ses propres réminiscences - cette allée de tilleuls a toujours habité sa mémoire d'enfant slave - se mêlent bientôt, en effet, les souvenirs de la vieille Praskovia Dmitrievna, qu'il rencontre là, confinée dans une chambre où la splendeur passée de Roquenval ne se devine pl... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Boris (d'origine russe) est invité par son camarade promu bachelier comme lui, à séjourner pendant l'été dans la propriété familiale de Roquenval (région parisienne).

Très vite, il s'éprend de la maison et du jardin à l'abandon.
Tout se délite, tout tombe en ruines, la beauté des lieux s'efface peu à peu comme la vie de la vieille comtesse Praskovia Dmitrievna, propriétaire du domaine et qui petit à petit va se confier à Boris et lui raconter la vie de la maison et de ses habitants.

Une ambiance nostalgique baigne ce très court roman. Tout y est délicatesse. On tourne les pages avec douceur et mélancolie, il ne faudrait pas par un geste brusque effriter ce livre, il tomberait en poussières comme Roquenval.

Et puis, il y a aussi l'étrange amour de ce visiteur pour ces lieux, confronté à l'envie de fuir des jeunes propriétaires qui ne demandent qu'à voir disparaître la maison et tous les souvenirs qui s'y attachent, pour ne pas se rappeler les conventions qui datent, la gloire passée, et un pays qui leur est inconnu.

Un petit livre très fort pour conter la splendeur et la décadence de l'élite russe, obligée à l'exil.
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Un été dans le château de Roquenval pour revivre un passé défunt. Une description des lieux qui plonge dans un univers de fastes révolus, des bribes de vies d'une famille explosée et un jeune homme, Boris, invité dans ce lieu rempli d'histoire, qui se demande s'il n'est pas né trop tard. Quel plaisir de lire Berberova. En quelques lignes, je suis submergée par des sentiments forts grâce à son écriture qui résonne. Une passion, un arbre ou un meuble prennent tout l'espace pour livrer tellement plus.
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Vingt ans après la première lecture, le charme opère encore.
Le narrateur de ce court roman se prénomme Boris. Né en Russie au début du vingtième siècle, il vient d'obtenir son bac, en France, au moment où commence cette histoire. Pour passer les mois d'été, il est invité par son ami de Lycée, Jean-Paul, dans un château qui appartient à la famille de ce dernier. le lieu se nomme Roquenval. Il n'est occupé, habituellement, que par une très vielle comtesse et son domestique. Mais cet été là, outre les deux garçons, trois autres personnes vont venir profiter de ce cadre d'un autre temps : deux cousines de Jean-Paul et une amie de l'une d'elle.
Par une écriture délicate, simple, précise, Nina Berberova nous donne à observer, au travers de ses personnages, des thèmes pourtant variés et très forts. Il y a, évidemment, la découverte du premier amour (et de la jalousie), mais Roquenval est surtout un roman sur la mémoire et les différentes attitudes que l'on peut adopter vis-à-vis d'elle : rechercher des signes pour raviver son passé ou, au contraire, tout faire pour masquer ses origines, brouiller ses souvenirs, dissimuler certaines personnes ou certains évènements gênants.
Et puis, bien sûr, en mettant en scène cette vieille dame et ces cinq adolescents, Nina Berberova nous présente ce douloureux contraste entre une vie qui s'achève, solitaire, dans un vieux château délabré, et ces autres vies qui éclosent… et ne font que passer à Roquenval.
Cela fait beaucoup pour un roman de moins de 90 pages ; mais c'est justement le talent de Nina Berberova de parvenir à révéler tellement de choses avec une telle économie de moyens.
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Dans le court roman de Nina Berberova, "Roquenval" est un lieu à l'image de la Russie tsariste perdue depuis longtemps par une noblesse exilée. Les vers rongent le château qui se trouve au sud-est de l'Ile-de-France.

Quand il arrive à Roquenval, invité par son ami Jean-Paul dont le père est propriétaire des lieux, le jeune Boris est bouleversé par l'allée de tilleuls, sa rencontre avec la Comtesse Praskovia Dmitrievna, le jardin, le silence mais aussi par la pauvreté et le faste du vieux refuge.
Il est le narrateur et décrit ses rencontres avec les différents membres de cette famille qui n'a pas réussi à rester soudée dans l'exil, entre la jeune Kira dont il est amoureux et l'oncle Robert, missionnaire, seul de sa génération à connaître le russe.

Nina Berberova sait parler des russes blancs loin de leur pays mais de façon à rendre universelle la vie des familles déracinées.
Le ton est mélancolique sans être douloureux avec de belles descriptions des lieux.


Challenge XXème siècle 2022
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C'est au travers du regard de Boris, jeune adolescent d'origine russe convié par son ami, que l'on découvre Roqenval, la maison de famille de ce dernier, jadis florissante et tombée depuis en décrépitude. Au travers de sa découverte c'est l'âme russe qu'il tente de faire revivre par procuration en convoquant les souvenirs de sa vieille propriétaire qui se meurt Praskovia Dmitrievna.
Avec ce roman court, Nina Berberova évoque avec une écriture poétique l'âme slave, évoquant un passé glorieux, une vie douce, en contraste avec les revers de fortune. Une belle découverte.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Le portail claqua une dernière fois et se tut, la clé grinça. Mon allée demeurait muette derrière moi. Elle ressemblait ce matin-là à un monument élevé pour perpétuer une réalité depuis longtemps disparue, qui n'existait plus ni ici ni dans mon pays : nulle part au monde.
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Par l'ouverture d'une lourde porte cintrée apparaissait une perspective vert bleu: un jardin peut être.
Plus bas, l'humide obscurité regorgeait d'herbes folles; on voyait de maigres orties en fleurs et, collées au mur de la douve médiévale, de grosses limaces rouges.
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Des ruisseaux d'eau coulaient déjà sur les vitres noires de la galerie ; les arbres du jardin bruissaient en ployant, se balançaient et menaçaient de tomber sur la maison : l'automne, que l'on n'arrivait pas à prendre en flagrant délit durant le jour, était là.
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Son russe ressemblait à sa coiffeuse où j'avais failli saisir le reflet d'une patrie oubliée.
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...mon mari affirmait que seuls les imbéciles se ruinaient pour plusieurs femmes. Une suffisait, et dans son cas, c'était l'épouse légitime.
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Videos de Nina Berberova (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Nina Berberova
Nina BERBEROVA – Documentaire ultime (France 3, 1992) Un documentaire en deux parties, intitulées "Le passeport rouge" et "Allègement du destin", réalisé par Dominique Rabourdin. Présence : Jean-José Marchand et Marie-Armelle Deguy.
Dans la catégorie : Littérature russeVoir plus
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