Alors, je m'arrêtais aux vitrines. Je choisissais une robe de glace et de sucre filé, je repérais un voile, un poudroiement de mouettes autour des cheveux, un vent de mars quand les grêlons battent les cheminées et ploient les saules, les toutes fines branches du saule comme sont les larmes de la mariée.
C'est un secret, les vieilles. On se les passe de main en main, on en cueille aux branches des pommiers ou sur l'échelle, on en ramasse aux abris d'autobus et d'autres attendent dans la cour des écoles; on en trouve aussi au fond de nos lits. Elles naissent et disparaissent, poussière et poussière, dans leur tablier bleu.