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EAN : 9782882535139
208 pages
Luce Wilquin (18/08/2015)
2.75/5   4 notes
Résumé :
À Otrante, la vie est redevenue calme, les visiteurs sont rares hors saison dans les Pouilles. Mais en réalité, ici comme ailleurs, le monde poursuit sa course. De nouveaux clandestins viennent de débarquer, que l'on cache et ne sait comment accueillir. Des silhouettes passent, des signes semblent laissés, mais qu'indiquent-ils? Interpréter est difficile et peut-être inutile. Après avoir travaillé toute sa vie comme responsable de chantier, Aafke, originaire des Pay... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Au préalable, je remercie Babelio et les Éditions Lucie Wilquin pour l'envoi de ce roman épistolaire à une voix. Fait rare, je l'ai gardé plusieurs jours sur l'étagère avant de le commencer, vraiment à reculons. J'ai été immédiatement rebutée par la couverture du livre, une tête de poupée échevelée posée sur une plage déserte. Je crois bien que c'est la première fois que cela m'arrive car je suis d'ordinaire peu attentive aux couvertures. C'est selon moi un choix malheureux, d'autant que parvenue au bout de ma lecture, je cherche toujours le lien entre la photo et le contenu...
L'histoire est la suivante : Aafke, la narratrice dont on peut penser qu'elle est quinquagénaire et divorcée, est mosaïste. Elle se rend à Otrante, en Italie (précision pour les nuls en géo comme moi qui ai dû aller chercher sur une carte où cela se situait !), afin de poursuivre la rénovation de la mosaïque qui forme le parterre d'une église. J'ai fait une recherche sur internet car la description de l'auteur a piqué ma curiosité - "Je t'assure, on dirait que les visiteurs parcourent un immense tapis de jeu avec une consigne unique : identifiez un maximum de... Et selon les âges : un maximum d'animaux, de travaux des champs, des personnages bibliques, etc." - et en effet cela méritait amplement un petit clic.
Aafke entretient avec Peter, un de ses amis d'enfance et ex amoureux, une correspondance. Sa particularité est qu'elle est la seule à écrire puisque lui est paralysé, atteint d'une maladie qui s'attaque irréversiblement aux muscles . Elle lui conte les mille détails qui font son quotidien : l'avancée du travail minutieux, l'adoption d'un petit chat, les conversations entendues au café, son amitié silencieuse avec Anita et sa fille Coca - tout cela sur fond d'arrivées massives de migrants sur les plages d'Otrante.
Intégrée à la petite communauté du bord de mer, la mosaïste amène de la vie dans ses récits, pour combattre l'immobilité forcée de son ami mais s'interroge aussi plus largement sur leur relation et sa singularité.
J'ai aimé ses descriptions de l'Italie, Geneviève Bergé parvient à nous faire sentir la chaleur du soleil, l'odeur de la mer et des oliviers (en cette fin octobre, c'est bienvenu). J'ai aussi aimé la façon dont elle évoque son activité de mosaïste et le silence ancestral de l'église. Je comprends cependant que le livre puisse dérouter car le rythme y est lent, il n'y a pas vraiment d'action - si ce n'est le quotidien et ses menus faits. le contexte est sombre : Peter et sa maladie, les migrants, la solitude affective que l'on perçoit implicitement chez la narratrice. Il se dégage néanmoins une poésie qui rend le livre attachant et qui mérite donc d'être découvert.
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L'arrivée d'un livre de la Masse Critique de Babélio est toujours une surprise.

J'avais choisi le titre à cause d'Otrante . Il semblait entrer dans le cadre du Challenge initié par Eimelle. La présentation de l'éditeur parlait également de l'arrivée de clandestins, ce qui est tout à fait d'actualité. Dernière raison de mon choix, l'envie de découvrir Otrante que nous n'avions pas atteinte dans notre tour des Pouilles.

Je remercie donc Babélio et les Editions Luce Wilquin de ce cadeau.

La Masse Critique c'est aussi un lecture "à l'aveugle" d'un livre qui vient de paraître et qui n'a pas encore été annoncé avec les tambours et trompettes de la renommée. Sauf si on a tiré un livre d'un auteur connu, on est dans les premiers à découvrir une pépite ou un pensum. C'est le charme de l'opération.

Le choix est donc important, et le résumé de l'éditeur primordial. Finissons en avec le sujet qui fâche! Ce n'est pas un livre sur l'arrivée des clandestins. Des clandestins, nous n'en rencontrerons que deux - une mère et sa fille érythréennes - bien intégrées semble-t-il, plus une ombre furtive avec une capuche orange. Bien sûr, il y a la rumeur qui meuble les conversations du bar de Fabio, pour les conversations du café du commerce point n'est besoin d'aller au bout de la botte italienne....

La mosaïque de Pantaleone est la bonne surprise du livre. J'aurais toutefois aimé en savoir plus .Comment on s'y prend pour la restaurer.Est-ce qu'on nettoie les tesselles? Est-ce qu'on les remplace. Quelles ont été les études préalables? Qui sont les restaurateurs, des mosaïstes, des archéologues? Aafke, l'épistolière, décrit les motifs qu'elle restaure, je pressens des merveilles cachées, des symboles bibliques, des allusions à la vie au Moyen Age, des légendes locales comme celle du tireur d'épine qui m'a charmée. Il y avait sans doute plus à raconter sur cette mosaïque qui est l'une des plus étendue d'Italie. J'ai passé 3 jours pleins à Ravenne sans me lasser, je suis absolument fan de mosaïque.

Jolie évocation de la petite ville d'Otrante hors saison et des masserie dans la campagne environnante pour le challenge d'Eimelle!
Le véritable sujet des Lettres d'Otrante est beaucoup plus grave. Aafke raconte son quotidien, la mosaïque,son installation dans le studio de Simona, son chaton ... à Peter. Qui est donc ce Peter qui ne répond jamais, ou par un seul mot? Un ancien ami, un ancien amant? on ne le saura pas. Analyste ou analysant, quand elle fait allusion à Lacan. Ses réponses laconiques sont comme les petits mots par lesquels l'analyste relance le discours de l'analysant. le monologue d'Aafke y ressemble. Monologue mortifère qui commence par le massacre d'une portée de loirs, continue avec une naissance gémellaire qui s'est mal passée, arrivée de corps des migrants sur la plage....la mort est toujours présente. Et c'est plombant! J'ai failli refermer le livre avant la fin. Au fil des lettres on comprend mieux le sens de cette correspondance. (je ne veux pas spoiler). Il vaut mieux être prévenu, et je ne l'étais pas.
Lien : http://miriampanigel.blog.le..
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Aafke, restauratrice d'art hollandaise, a rejoint ses collègues occupés à restaurer la mosaïque médiévale de la cathédrale d'Otrante, dans les Pouilles. La ville est calme une fois l'été passé et les touristes rentrés chez eux ; seuls les habitants apportent un peu de relief à l'apparente monotonie du quotidien. Pourtant, Aafke trouve mille choses sur lesquelles disserter : sa propriétaire obnubilée par la chasse aux loirs, ses rencontres avec Anita et sa fille Coca, venues d'Erythrée, le petit chat qui s'est installé chez elle d'autorité, les conversations qui vont bon train au café, les réfugiés que la mer a déposés un matin...

Emotions, remarques, interrogations... Aafke confie tout à un homme éloigné au propre comme au figuré. Victime d'une maladie qui l'a progressivement privé de tout mouvement, de toute parole, il ne communique que grâce à un ordinateur commandé par ses mouvements oculaires. La conversation est lente et peu fournie, d'autant que l'homme - qui fut peut-être un amant - est du genre cynique - on le serait à moins.

Sans se décourager pourtant, la narratrice écrit, reliant ainsi à la vie celui dont l'existence ne tient plus qu'à un fil : mouvement de balancier subtil entre l'action et l'immobilisme, entre les petits riens du quotidien auquel elle donne relief et profondeur et les événements historiques qui façonnèrent la ville au fil du temps. En filigrane, toujours, la peur qu'un jour cet homme ne réponde plus parce que la vie s'est en allée.

Loin de l'agitation, du bruit, du chaos qui parfois nous entourent, lire les Lettres d'Otrante nous ramène à l'essentiel : la perception subtile de l'ici et maintenant, de ce qui nous lie, nous relie, nous rattache... A travers une palette d'émotions, l'auteure nous invite à accorder notre souffle au rythme de ses mots. le chemin est parfois exigeant, comme l'existence, mais il témoigne d'un talent réel à transformer l'apparente banalité des petits riens en source de beauté et d'émotion.
Lien : http://www.livredailleurs.bl..
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J'ai reçu ce livre dans le cadre de ma première Masse Critique mais je n'ai pas du tout accroché, j'ai même fini par survolé la lecture.
Il s'agit à la base d'un roman épistolaire ce que j'aime beaucoup mais là il n'y a pas le plaisir de l'échange, de réponse que l'on trouve habituellement dans ce genre. C'est un monologue de la narratrice avec quelques passages sympas lorsqu'elle raconte son quotidien mais devient vite lassant dès qu'elle part dans des analyses métaphysiques sur le fait que son correspondant ne lui répond pas. On n'en sait pas assez sur les personnages pour que ça nous intéresse ! de plus le style est froid et lent, c'est pourtant un roman court mais j'ai mis près d'une semaine à le lire.
Mauvaise pioche pour moi.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Aussi, malgré les mauvaises nouvelles que répètent le Nuovo Quotidiano di Puglia et les autres journaux régionaux, malgré les mots qu'ont pour la mer ceux qui boivent leur café chez Fabio et ceux qui le boivent ici, dans le bar proche de la Porta Alfonsina, malgré les diatribes et les moues de Simona, d'Aldo et même d'Anita dans son silence, je ne peux m'empêcher, moi, de penser et de repenser, dire et redire que la mer est tellement belle par ici. Etrangère. Touriste. La mer, tout en transparence et en tranquillité. Il ne faut pas aller bien loin, une embarcation légère suffit, très vite, on peut observer les poissons, les cailloux et les algues, cette limpidité soyeuse de l'eau qui ne cesse de me ravir.
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Pourquoi voulons-nous à tout prix préserver les fragments du passé alors que la mémoire des événements de notre propre vie est déjà si chancelante ? Et quand je dis nous, je ne songe pas qu'aux professionnels de la chose. La société entière est avec nous, derrière nous même, c'est elle qui nous envoie. Nous soutiendrait-elle, ce serait déjà confortable. Et sans doute suffisant. Mais non, elle veut, elle exige la restauration, elle brandit la sauvegarde du patrimoine comme un étendard, quitte à protéger tout et n'importe quoi de l'usure du temps et des conséquences de notre mode de vie.
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