Et me souvenir de ta mémoire

J'envie Cécile ! Avoir tant de souvenirs de ses grands-parents, pouvoir se rappeler, encore et encore, capturer un moment avec eux, le faire durer, ça doit être merveilleux. Je n'ai pas eu la chance de connaître les miens, car ils sont partis au Paradis avant que je ne sois assez grande pour me souvenir d'eux. Enfin, il y a bien eu mon grand-père maternel, mais quand il a commencé à faire partie de ma vie et moi de la sienne, c'est trop tard, Dieu l'a appelé aussi.
Alors, en lisant ce livre, j'ai pris quelques instants, quelques souvenirs de Marcel et Cécile, sa petite fille. Pour un moment, j'ai imaginé qu'on a pu changer de place, que cette histoire a changé les acteurs. Ça aurait pu être moi et mon grand-père, qui, lui aussi a traversé une guerre, celle de 39/45.
J'ai imaginé aussi des balades, des échanges complices et des veilles tard dans la nuit, remplies des confessions.
J'ai imaginé un jour d'été, quand moi aussi, je lui ai montré la "danseuse" coquelicot.
J'ai imaginé ma main dans la sienne au détour d'une promenade...

Si j'ai pu vivre tout ça quelques instants, c'est parce que Cécile et Marcel ont bien voulu me donner un peu de leur vie, de leur rêve. Leur lien à eux, ne se raconte pas en mots, mais en émotions, en battements de coeur, en regards remplis de tendresse. Ou la fiction se mêle à la réalité, je ne le saurais pas, et je n'ai nullement besoin, car ces mots sans détour, ces confidences murmurées, c'est tout dont j'ai besoin pour m'attacher à leur histoire, en faire la mienne...
Pareil à la vie, ce livre est un mélange d'amour, de tendresse, de la pudeur, de la nostalgie, mais il y a aussi un brin de tristesse, des rêves brisés, des chemins pas toujours faciles à prendre.
La plume de Cécile m'a emporté une fois de plus, j'avais adoré son précédent roman, un roman lumineux et pétillant. Ses mots, ont le don de toucher le coeur, de réveiller les émotions et parfois même des choses qu'on pensait enfouies à jamais au plus profond de nous.
Je me suis laissée bercer par le bruit des pages qu'on tourne et par la chanson de leur vie, j'ai "volé" des instants, j'ai essuyé une larme tout en souriant, et à la fin, j'ai fermé les yeux et j'ai fait un voeu, celui de me souvenir le plus longtemps possible des instants passés avec mon grand-père, ils sont si peu, mais si précieux !

Il m'a été très agréable de remonter le temps et la mémoire de Marcel dans les lignes de Cécile B.
Une histoire qui prend racines en Algérie. En 1923, il n'est pas question de guerre mais il y a un fort héritage colonial qui va creuser la population.
Cécile est friande des histoires que son grand-père Marcel lui raconte, elle n'en a jamais assez et en demande toujours plus. Marcel peut raconter la douceur de la terre, l'odeur des épices et la caresse du soleil mais il veut taire la douleur de l'histoire et l'horreur de la guerre.
Cécile va innocemment mettre en place une correspondance avec ce grand-père fort comme un chêne et d'une extrême pudeur. Mais les confidences de Marcel reste toujours en lisière de l'indicible.
Et puis un jour quand la mémoire de Marcel flanche et que les pages se tournent, un précieux trésor s'offre à Cécile... jusqu'à la vérité tant recherchée.
C'est un livre touchant et émouvant que l'auteure nous confie, une histoire transgénérationnelle pudique et toute en respect, « son histoire vraie avec des mensonges à l'endroit, à l'envers » (Bojangles/Bourdeaut).
J'ai adoré vous lire, et je vais vous avouer Cécile que c'est peut-être en partie parce que j'ai aussi connu Sidi Bel Abbés, ses marchands et ses épices, son kiosque de la rue Carnot, dans les lettres d'une lointaine aïeule, quelques vingt vingt ans avant la naissance de Marcel .... mais c'est une autre histoire !

Dans cette fiction inspirée de sa vie, Cécile Bergerac rend un très bel hommage à son grand-père Marcel, en replongeant dans l'enfance de ce dernier à Oran. Avide de confidences, la petite-fille a poussé son grand-père à entamer avec elle une correspondance où il lui transmet avec beaucoup de pudeur et d'amour ses souvenirs de jeunesse : son éducation, l'Algérie de son enfance, sa rencontre avec Yvette, sa grand-mère, les mesures de ségrégation anti-juives à partir de 1941, puis plus tard l'exil en France. Cet exercice ravive la mémoire et les souvenirs de Marcel que la maladie grignote peu à peu. L'auteure nous montre la richesse des moments de retrouvailles tant attendus avec ses "gramps" et la force du lien qui les unit. Ce livre, c'est la mémoire de Marcel couchée sur le papier, avant que celle-ci ne s'estompe.
Je remercie Netgalley et les éditions Hugo pour le partage de cette lecture touchante qui m'a rappelé Courage au coeur et sac au dos de Nathalie Levy.
#NetGalleyFrance
#Etmesouvenirdetamémoire

{LECTURE 2022-19} Et me souvenir de ta mémoire de Cécile Bergerac est un livre émouvant qui retrace la vie de Marcel au travers de la mémoire de sa petite fille Cécile.

Par le lien privilégié qu'ils ont depuis toujours, Cécile a fait en sorte que son papy s'ouvre à elle, lui compte son vécu. Marcel, qui garde pour lui avec pudeur le pire mais lui transmets le meilleur. Plutôt transmettre les odeurs, l'amour, la douceur que la guerre, les coups...

J'ai beaucoup apprécié cette lecture qui m'a replongé dans ma propre relation avec mon Bompa. Il s'appelait Léon, on avait aussi cette complicité sans limite. On a partagé les odeurs de cuisine, les bonbons en cachette, les bêtises qui rendaient Boma folle, les découverte, l'odeur du bois de son atelier, l'amour pour la nature.

Sa mémoire est restée intacte jusqu'au bout et je sais que si cela n'avait pas été le cas j'aurai pu faire comme Cécile pour raviver sa mémoire.

J'ai également appris beaucoup sur l'histoire de l'Algérie, sur le déracinement viscéral des pieds-noirs juifs. Sur l'injustice et la violence... le texte est écrit avec beaucoup de pudeur sur ces liens intergénérationels.

Une très belle histoire empreinte d'amour et de partage. A découvrir. Je remercie les booktrotteuses de m'avoir permis de lire cette petite madeleine douce.

"A mon grand-père. Encore aujourd'hui, tu restes mon chêne. Ceci est ton histoire, réelle et inventée, celle de mes souvenirs et des tiens, avec ta pudeur et la mienne."
Voici la dédicace du roman qui constitue un bel hommage à l'homme que fut le grand père de Cécile Bergerac. Depuis sa plus jeune enfance, elle a noué des relations privilégiées avec cet homme droit, affectueux et pudique. Il a toujours répondu à ses questions mais a parfois tu ses douleurs, les horreurs pour l'enfant qu'elle était. Au moment où la mémoire lui fait défaut à cause d'Alzeihmer, elle éprouve le besoin d'en savoir plus sur son histoire et de retracer sa vie grâce à ses carnets griffonnés dont elle a hérité.
Ce récit alterne le point de vue de Cécile et celui de Marcel son grand-père, ponctué de la narration à la 3ème personne de l'histoire du pied-noir juif depuis son enfance. le personnage de Marcel est touchant et on sent toute l'affection qui les unit. On parle de transmission, de mémoire familiale, d'affection. C'est un roman émouvant et j'ai particulièrement aimé cette dernière lettre du grand-père qui exprime à Cécile toute son affection et la douleur de se voir atteint par Alzeihmer et peut-être dépassé par les mauvais souvenirs qu'il a délicatement passés sous silence par pudeur.
"Sur le chemin de Papy, il y a eu du noir, beaucoup d'ombre pour peu de lumière et, à la fin de sa vie, il a voulu retenir l'essence de ce qu'il était, ni le fils battu, ni le juif humilié,  ni le citoyen déraciné, juste l'homme, honnête, avec ses failles, mais avec ses forces, avec ce qu'il a accompli à la force de ses mains, pour ne pas tomber, et pour couver, toujours." p 225
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Et me souvenir de ta mémoire est un très beau récit sur la transmission, la passation, comme le suggère la couverture. Cécile Bergerac a construit cette fiction à partir de ses souvenirs, à la façon d'Olivier Bourdeaut dans En attendant Bojangles: "Ceci est mon histoire vraie, avec des mensonges à l'endroit, à l'envers, parce que la vie c'est souvent comme ça." Cela m'a rappelé aussi le dessin de Sergueï "L'écriture de soi".
Entre Cécile et son grand-père Marcel, existe une relation privilégiée qui remplit toute son existence. de ce papy, elle voudrait tout connaître de son enfance en Algérie à son arrivée en France. Cécile se souvient avec nostalgie de ses grands-parents qu'elle surnomme les "gramps" et commence ainsi un récit polyphonique où alternent différents "tableaux" qui émaillent leurs existences à travers les époques: l'enfance de Marcel, juif algérien, les Noëls en France, inoubliables, "les événements" d'Algérie,... Mais bientôt les rôles semblent s'inverser car Marcel perd peu à peu la mémoire. Ce n'est plus à Marcel de transmettre ses origines, c'est à Cécile de les lui raviver...
Je remercie NetGalley et Hugo Publishing pour cette belle lecture.
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Marcel a noué une relation privilégiée avec Cécile, sa cinquième petite fille. Elle veut connaître sa vie, son enfance, ses souvenirs, l'Algérie. Ils vont échanger des lettres. Il va lui écrire le meilleure, taire le pire, la guerre.
Puis Marcel va perdre la mémoire. Cécile devient la narratrice de son grand-père.
Une histoire sur la transmission, remplie d'amour et qui m'a beaucoup touchée.  Cette histoire est inspirée de la vie de Cécile Bergerac.  A travers les mots, en toute pudeur, on ressent un lien puissant, un amour fort entre son grand-père et sa petite-fille.
C'est l'histoire de l'Algérie, l'histoire d'un homme qui oublie. Pour Cécile, c'est difficile d'accepter cet oubli, de voir son grand-père changer, se fragiliser.
J'ai vraiment été touchée par cette histoire à en avoir le coeur serré.
C'est beau, c'est tendre, c'est poignant.

Roman polyphonique où Cécile, puis son grand-père nous content leur relation, l'attente d'une lettre, la difficulté pour Marcel de savoir ce qu'il peut raconter ou non de son passé à sa petite fille, l'envie de préserver son innocence de la vie qu'il a eu en Algérie. Et puis un troisième narrateur se greffe au récit, celui-ci va nous conter l'Algérie, l'enfance de Marcel, la seconde guerre mondiale puis la Guerre d'indépendance, sans édulcorer, sans omettre, comme le fait Marcel avec sa petite fille. En seconde partie du roman seule Cécile et ce troisième narrateur reste, Marcel lui trop affecté par la maladie n'a plus la pleine possession de ses souvenirs, c'est Cécile qui tentent de les faire resurgir avec ce qu'elle sait.

C'est un roman riche en émotions, qui parle de filiation, de l'importance de connaître son Histoire familiale en tant que racines de ce que l'on est. C'est un roman qui traite aussi de l'importance de la mémoire collective (devoir de mémoire). Avec la maladie de Marcel est évoqué le combat même vain, se battre contre des moulins à vent, ne pas renoncer, ne pas abandonner, même si l'on sait l'issue défavorable et ce dans le but de grapiller quelques instants d'espoir et de bonheur.

L'écriture est fluide et agréable, le roman se lit vite et je pense qu'il parlera au plus grand nombre.


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J'ai adoré découvrir cette histoire, ce lien entre cette petite fille et son grand-père qui est très fort et c'est sublime. Les chapitres sont courts, on voyage à différentes époques, on découvre en alternance l'histoire de Marcel qui raconte son enfance, son entree dans la vie d'adulte, et Cécile qui nous raconte son lien si fort avec cet homme, l'envie qu'elle a de connaître l'histoire de son papy... Et puis la maladie qui frappe l'homme qu'elle aime.... Des souvenirs heureux mais aussi des souvenirs douloureux également.
Une relation fusionelle, une très belle complicité que Cécile arrive à transcrire avec beaucoup de pudeur et de douceur, on se plonge au coeur de ce duo avec beaucoup de facilité et d'émotions.
J'ai eu le coeur serré plusieurs fois, j'ai ressenti l'émotion que l'autrice à voulu transmettre et elle le fait brillamment... La couverture est sublime. Les remerciements m'ont beaucoup touché également.

J'ai découvert la plume de l'autrice en lisant son premier roman : Ferme les yeux et fais un voeux. Elle avait su me toucher et m'émouvoir.

Nous allons suivre la vie de Marcel et de sa petite fille Cécile qui est curieuse d'en apprendre plus sur l'enfance de son héros. Petit à petit, nous découvrons l'enfance de Marcel et sa vie en Algérie. Cet homme pleins de pudeur se livre à demi-mot, une vérité plus acceptable pour sa petite fille.

Ce roman retranscris a merveille ce lien qui unit ces deux personnes, cet amour fort que l'on éprouve pour sa famille. Mais c'est aussi un témoignage sur une époque que l'on évoque rarement.

Cette histoire est belle, elle m'a touchée et émue mais j'ai aussi rigoler. Comme je vous disais plus haut, l'autrice nous livre son autofiction remplie de pudeur, de sincérité et d'émotions. Je ne peux que vous conseillez de passés quelques heures en compagnie de Marcel, Cécile et sa famille pour les aimer autant que moi.
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