Il devait arrêter de mentir. Il devait enfin se tourner vers son vrai passé. Il ne pouvait pas revenir en arrière, il ne pouvait pas changer les choses. Mais il pouvait redevenir libre. Il pouvait se libérer définitivement du fantôme de ses souvenirs trafiqués.
Une femme qui aime est omnisciente : elle voit tout, elle sait tout, elle est tout.
Une fois le taureau tué, les toreros ne sont plus que des hommes comme les autres. Ils font un dernier tour de l’arène, la tête couverte de fleurs et le sourire aux lèvres. Mais c’est tout. On ne se souvient d’eux que s’ils sont tués par la bête. Pour être immortel, ils doivent mourir.
Comme pour beaucoup d’autres virus, il n’existe pas de remèdes mais c’est bien le seul fléau dont personne ne veut être guéri.
Je hais les fleurs. Elles ne sont bonnes qu’à couvrir le marbre des tombes.
Je suis née dans une famille où les gens n’aiment que l’argent. Chez moi, on naît riche et on le reste. Les femmes de ma vie — mère, tantes ou cousines — ne parlent que de robes oubliées dans les suites d’hôtels milanais ou genevois.
Les dernières pages de ce conte de fées étaient déchirées. La belle Cendrillon est partie dans le carrosse d’un plus riche, à défaut de ne pas avoir trouvé de taxi. Sa chaussure, elle la reprit. Pourquoi ? « Parce qu’on n’abandonne pas un escarpin... même s’il a été acheté en solde !
L’amour n’est qu’un miroir qui cache la défaite. Des mains moites, un regard plein de larmes, un sourire éclatant...
Le présent avait stoppé net aux portes de son avenir. Comme un enfant apeuré, il attendait sagement qu’on lui dise quoi faire. Le futur reculait, effrayé par cette nouvelle venue. Le passé avait pris la tangente. Tout était concentré sur l’être qui venait d’entrer. Les mots tombaient en lettres qui s’éparpillaient tristement sur le sol.
De toute façon, l’amour est un jardin public : on y entre, on en sort... Mais à partir d’une certaine heure, tout ferme.