Être riche est un boulot à plein-temps. Un job que, dès ma naissance, on a commencé à m’enseigner. Marcher la tête haute, avoir le regard glacé, faire deviner la marque de sa chemise à celui à qui on parle, être aux bons endroits aux bons moments... Ce n’est pas facile !
J’ai erré n’importe où. Je ne m’en souviens plus. Je m’en fous. J’ai eu honte. Honte de tout ce qui était derrière moi, honte de mes souvenirs, honte de mon passé, honte de qui j’étais. Alors j’ai menti. Menti comme on ne ment jamais. J’ai menti au monde entier et il y a cru... car lui aussi ment sur tout.
Tous les sentiments sont bons à prendre, toutes les réactions se valent. Seul l'ennui est à proscrire, il ne nous fait que disparaître plus vite.
Il fallait dire toute la vérité. Rien que la vérité. Seule l’écriture serait assez forte. Il se jura d’écrire la vérité de sa vie contre les mensonges que la mort lui avait soufflé de dire.
Les dernières pages de ce conte de fées étaient déchirées. La belle Cendrillon est partie dans le carrosse d’un plus riche, à défaut de ne pas avoir trouvé de taxi. Sa chaussure, elle la reprit. Pourquoi ? « Parce qu’on n’abandonne pas un escarpin... même s’il a été acheté en solde !
Les souvenirs s’accrochent facilement à la peau et le meilleur des savons n’arrive pas à les faire partir.
Les hommes ont construit les trains à leur image : violents dans leurs actes et stupides dans leur fonctionnement.
Le présent avait stoppé net aux portes de son avenir. Comme un enfant apeuré, il attendait sagement qu’on lui dise quoi faire. Le futur reculait, effrayé par cette nouvelle venue. Le passé avait pris la tangente. Tout était concentré sur l’être qui venait d’entrer. Les mots tombaient en lettres qui s’éparpillaient tristement sur le sol.
Les souvenirs s'accrochent facilement à la peau et le meilleur des savons n'arrive pas à les faire partir.
De toute façon, l'amour est un jardin public : on y entre, on en sort... Mais à partir d'une certaine heure, tout ferme.