Tous les sentiments sont bons à prendre, toutes les réactions se valent. Seul l’ennui est à proscrire, il ne nous fait que disparaître plus vite.
Quel doux plaisir d’être quelqu’un d’autre. Quel doux plaisir de pouvoir se réinventer.
Ne nous cachons pas derrière des noms communs. Les noms propres sont plus utiles. Surtout ceux à particule.
Être riche est un boulot à plein-temps. Un job que, dès ma naissance, on a commencé à m’enseigner. Marcher la tête haute, avoir le regard glacé, faire deviner la marque de sa chemise à celui à qui on parle, être aux bons endroits aux bons moments... Ce n’est pas facile !
Pour être riche, il faut savoir choisir la bonne coupe pour ses costumes, le bon métal (prenez le plus précieux) pour ses boutons de manchettes, les bonnes lunettes pour ne pas être aveuglé par les étoiles du restaurant où l’on se montre, les bonnes chaussures pour marcher bien droit, la bonne montre qui donne l’heure d’ailleurs, la bonne petite amie, la bonne bouteille de champagne sur la bonne table avec les bonnes personnes dans le bon club de la bonne ville d’un bon continent où vous êtes arrivé quelque temps plus tôt dans le bon avion (en première, bien sûr)...
Malgré ce que l’on croit, être riche n’est pas facile à vivre.
Les hommes ont construit les trains à leur image : violents dans leurs actes et stupides dans leur fonctionnement.
Les souvenirs s’accrochent facilement à la peau et le meilleur des savons n’arrive pas à les faire partir.