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Un petit livre de 110 pages avec écrit au dos en 4e de couverture "on voudrait que la terre entière lise ce livre" critique de Alternatives Economiques.
Et bien je corrobore cette critique ! Ce livre est une mine d'informations, et on sent un gros travail d'investigations et de nombreuses références littéraires qui permettent d'avoir des chiffres et une idée précise de l'ampleur de la production, consommation et destruction (ou recyclage) des déchets.
Je dois dire que lorsque j'ai choisi ce livre je me sentais plutôt confiante sur ma manière de (peu) consommer et de choisir mes emballages (en verre notamment) . Ce livre réveille les consciences et m'a ouvert les yeux sur beaucoup d'idées reçues et de fausses croyances (que le marketing tend à nous faire croire) : que toutes les plastiques sont recyclés, qu'une bouteille de plastique recyclée redonnera vie à une autre bouteille, que le recyclage n'a aucun coût écologique ni énergétique...
Ce livre nous refait poser les bonnes questions : a t on besoin nécessairement d'emballages (et d'autant d'emballages) à usage unique ou peut on réfléchir à l'utilisation de contenants moins éphémères ? Recycler est il jeter ? Quel coût social, environnemental et pour les collectivités le recyclage représente t-il ? le pollueur est il celui qui inonde le marché de ses emballages plastiques ou l'individu qui ne le recycle pas ? quel avenir souhaitons nous laisser aux générations futures ?


Voilà qui m'emmène vers d'autres lectures comme la pratique du zéro déchet, les limites de la croissance... Il est certain qu'il faut se défaire de nos habitudes, de notre consommation débridée qui est mortifère pour notre planète. Il faut réfléchir à d'autres rapport au monde.

J'aurais envie de citer le livre entier tellement chaque phrase du livre a son importance, mais celle qui résume bien les choses serait " il faut cesser de souhaiter " faire de nos déchets une ressource", car cela sous entend qu'ils ne sont pas problématiques, mais inverser l'injonction : "ne faisons pas de nos ressources des déchets""
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Militante de l'écologie et des communs, co-fondatrice de Ouishare, directrice de Triticum etc... Flore Berlingen a été directrice de Zero Waste France pendant plusieurs années.
En 2020, elle a publié un essai concernant la gestion des déchets et le recyclage, sous le titre "Recyclage : le grand enfumage", ou Comment l'économie circulaire est devenue l'alibi du jetable.
Elle y démontre au fil d'une centaine de pages d'une nouvelle édition petit format, très pratique (2021) que le recyclage, tel qu'il est réalisé actuellement, est loin d'être la panacée et la solution à la gestion de nos ressources en voie de disparition ; que nous sommes à mille lieue de la réalisation d'une économie circulaire avec un producteur-payeur responsable des déchets de ses produits ; que recycler perpétuellement est utopique ; que la mention même sur un produit qu'il est recyclable est très souvent mensonger et contre-productif puisque ceci pousse au contraire à la surconsommation...
L'autrice, au travers d'arguments imparables, appuyés par des données chiffrées, des liens internets qui renvoient à des articles scientifiques, politiques, télévisuels ... avec des notes de bas de pages -à chaque page- m'a involontairement démoralisée. J'ai appris très jeune à trier, avec les consignes quand j'allais au Prisunic de la ville, puis à trier le verre (le plus facile à recycler), puis le carton, le papier, l'aluminium, le plastique... je fais chaque année des séquences d'enseignement sur le tri, le Zéro déchet.. ("Maîtresse, ça se trie, les pots de yaourt ?"), et d'un coup, en quelques heures de lecture, tous mes bons sentiments s'effondrent : À quoi bon faire tout ça si les producteurs/politiques n'agissent pas en, par exemple, standardisant les emballages, investissant dans les centres de tri, etc...?
Heureusement, Flore Berlingen ouvre aussi la porte vers d'autres alternatives (et complémentaires au recyclage) : la réparation, le réemploi et également la réflexion que l'on doit avoir sur l'utilité ou non d'acheter neuf.
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"Recyclage: le grand enfumage", Flore Berlingen, 2020, Rue de l'échiquier

Le sous-titre de cet essai est "Comment l'économie circulaire est devenue l'alibi du jetable".

Flore Berlingen fait la lumière sur le rôle que l'industriel doit jouer en matière de recyclage, sans culpabiliser le consommateur, mais en l'informant.

Quelques exemples de cet enfumage:
- "emballage recyclable" sur un produit ne veut pas dire qu'il existe une filière de recyclage de ce produit. Il est souvent recyclable en théorie, mais finira enfoui ou incinéré.
- les eco-organismes qui collectent les fonds pour organiser le tri et le recyclage ont pour adhérents les industriels eux-mêmes: les malus qui leur sont imposés sont ridiculement bas, les campagnes à destination du grand public servent à faire de la publicité aux grands groupes.
- au lieu de réfléchir à une réduction des déchets et des emballages, toute la recherche s'oriente vers toujours plus d'emballages, mais "verts". Encore faut-il que les collectivités territoriales puissent suivre derrière. Les actions plus locales en faveur du compostage ou du non-emballage ne ramassent que les miettes du financement.
- les textiles sont de mauvaise qualité intentionnellement, obligeant le consommateur à le renouveler chaque mi-saison.
- les produits que nous trions feront souvent des milliers de kilomètres vers l'Asie pour être recyclés, avec des normes environnementales bien médiocres comparées à celles de l'Europe.
- un produit recyclé perd en matière et de la matière première est forcément réinjectée pour fabriquer de nouveaux produits, puisant encore plus dans les ressources naturelles de la Terre.
- la multiplicité des emballages, des couleurs, des formes, des matières… complique considérablement la tâche des centres de tri et les collectivités territoriales ne peuvent pas suivre la cadence imposée par les industriels.

Voilà 120 pages extrêmement denses et documentées, très bien écrites. J'étais déjà très concernée par le sujet choisissant mes produits en fonction de leur (non) emballage; je le suis encore plus maintenant. C'est à nos politiques de prendre le problème à bras le corps, sans se laisser "enfumer" par les lobbys de la grande distribution, du textile et de l'emballage. Une chose est sure, l'industrie du plastique n'est pas prête à lâcher l'énorme part du gâteau qu'elle possède; l'objectif étant "toujours plus de croissance".

Si vous vous sentez un tant soit peu concernés par notre planète et votre consommation, lisez cet essai et changez votre regard sur le recyclage. N'oubliez pas que ce sont nos impôts qui payent ce recyclage dont nous pourrions nous passer.
Pour ma part, je suis en route vers le zéro déchet, mais en attendant, il n'est pas question d'abandonner le tri.
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Pour qui ne connait pas l'univers du recyclage en France et plus largement en Europe ou dans le monde, ce livre pointe et apporte les clés d'une réalité peu satisfaisante. Depuis son émergence en 1975 et jusqu'à la toute récente loi de lutte contre le gaspillage pour une économie circulaire, les efforts déployés n'ont jamais permis d'endiguer ou de rattraper le flot incessant et toujours croisant de produits jetables ou de courte vie mis sur le marché. L'obsolescence programmée poussée à son extrême et les comportements d'achats et de consommations nous poussent vers une situation où le recyclage, même idéalement optimisé à son meilleur qu'il puisse être n'y suffira pas. Même en recyclant 100% des matières que nous utilisons quotidiennement, les ressources continuerons de s'épuiser et les impacts environnementaux, sociologiques et économiques d'augmenter.
Bien documentées, les critiques apportées par ce livre nous invitent à réaliser que l'on ne peut chacun(e) se satisfaire de trier, mais tout en continuant à le faire, qu'il nous faut aussi revoir dans notre manière de vivre et de consommer car ce ne sont pas les acteurs économiques qui nous y inviterons, trop enfermés dans une logique de croissance courtermisme.
Pour autant j'ai trouvé dommage de laisser entendre dans cette ouvrage qu'une économie circulaire se réduisait au recyclage, car au contraire, la définition d'une économie circulaire place le recyclage en dernier, avant l'approvisionnement durable, l'écoconception, l'écologie industrielle et territoriale, l'économie de la fonctionnalité, la consommation responsable et l'allongement de la durée d'usage, 6 étapes préalables indispensables avant de parler du recyclage.
Les propositions évoquées en fin d'ouvrage en parlent certes bien en pointant tout particulièrement la nécessité d'harmoniser beaucoup de nos emballages pour permettre l'émergence de consignes à des fins de réutilisation, traduisant concrètement des exemples d'actions de ces différentes étapes préalables au recyclable. Mais la critique supplante largement les perspectives et il nous faut des horizons accessibles pour ne pas être tenté de baisser les bras.
Une lecture instructive, mais il convient de de se garder d'y attendre toutes les réponses qu'il reste à construire, car oui, nous pouvons faire bien mieux, et chacun(e) aura un rôle à jouer.
Merci à Babelio pour ce livre découvert à l'occasion d'une opération "Masse critique".
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Saviez-vous qu'il faut plusieurs bouteilles plastiques pour en créer une nouvelle, « 100% recyclable » ? Me croiriez-vous si je vous dis que la politique en matière environnementale n'est pas la même suivant les pays pour certains fast food ? Est-ce qu'une bouteille en verre peut être entièrement utilisée afin d'en créer une autre ? Et surtout, existe-t-il déjà des alternatives au recyclage ?

Les éditions Rue de l'échiquier ressortent en écopoche sa collection consacrée à l'écologie et aux questions de société. le grand format est sorti il y a une année, déjà. Et ce qui est agréable d'entrée de jeu, c'est que les chiffres cités auparavant seront mis à jour.

Flore Berlingen a dirigé pendant sept ans l'association Zero Waste France qui lutte contre le gaspillage, et, ces déchets, qui ne cessent d'augmenter avec le temps.

Justement, cette donnée, je l'ai apprise dans ce petit livre à remettre entre toutes les mains. Sans vous mentir, j'en ai beaucoup parlé autour de moi tant ce fut une révélation. On parle souvent du pouvoir des lobbies sans vraiment l'expliquer. Ici, même si le texte peut paraître au départ obscur, à chaque fois, un exemple viendra illuminer votre caboche. du coup, on comprend ce qui peut être parfois compliqué pour le simple consommateur.

Je rejoins donc Alternatives Économiques, je voudrais que la terre entière lise ce livre, afin de donner vraiment au monde autre chose qu'une vaste fumerie, qui ne sert qu'à alléger le coeur des consommateurs, mais, pas de la planète, et encore moins de son plastique. Il est plus que temps de prendre connaissance du problème et, il faut aller vite !
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Mer I à Babelio et aux éditions de m'avoir adressé cet essai qui m'intéressait tout particulièrement.
Certains, des éléments et sujets présentés m'étaient déjà connus, mais il m'a permis d'approfondir pas mal d'informations.
Il est en effet étayé par beaucoup de chiffres et surtout par des sources précises et systématiquement réfèrencees.
Qu'il soit question des limites techniques du recyclage ( liées à la complexification des méthodes de production de contenants ultra marketes) , des failles des filières, de la quasi absence de sanction des producteurs de futurs déchets ( le principe "pollueur payeur" est bien plus, un voeu pieux qu'une réalité), l'auteur démontre et dénonce une réalité : le recyclage est aujourd'hui du domaine du greenwashing...
Un constat d'autant plus inquietant que le nombre de déchets soit disant recyclables ne fait que croître... Pourtant des solutions existent, souvent faites de bon sens, mais qui vont à l'encontre du "business as usual"!
Je sors de cette lecture avec des convictions renforcées (le meilleur des déchets est celui qu'on ne produit pas !), et cet essai devrait être mis entre les mains d'un maximum de personnes afin d'apprendre, de comprendre, et d'agir auieux ensuite !
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