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Critique de kielosa



Je suis ravi d'avoir reçu aujourd'hui même, 14 octobre 2022, les souvenirs d'une dame, qui a connu une carrière fabuleuse au sommet de la diplomatie française et qui comme ambassadeur de France à des endroits stratégiques, tels Pékin, Moscou et Londres a été un témoin privilégié, en première ligne d'ailleurs.

Vu son rang et ses compétences propres, elle a été une participante avisée de certains bouleversements pendant sa vie active, qui s'est étalée de 1979, lorsqu'elle avait 26 ans, jusqu'au début de l'année présente, soit pendant plus d'une quarantaine d'années.

Sylvie Bermann a été la première femme à qui la dignité de "ambassadeur de France" a été attribué, le 19 juin 2019, un an avant Catherine Colonna, l'actuel ministre de l'Europe et des affaires étrangères.

Née le 13 octobre 1953 dans le Jura, la future diplomate a été déjà comme enfant fascinée par la Chine. Comme l'a expliqué Anne Fulda dans le Figaro du 31 mars 2017 à travers "Tintin et le lotus bleu". Dans l'avant-propos de ses mémoires, l'auteure elle-même note avoir "embrassé l'histoire et la culture chinoises" avec Pearl Buck et Lao She.
Sa fascination pour la Russie lui vient de sa grand-mère russe, Pouchkine, Dostoïevski et Gogol, ainsi que Soljenitsyne, Akhmatova et Pasternak.

Après de brillantes études à la Sorbonne, l'IEP (Institut d'études politiques), l'Institut des langues et civilisations orientales, et l'année académique 1976-1977 à l'université de Pékin, Sylvie Bermann a réussi, en 1979 à l'âge de 26 ans, son concours d'entrée au Quai d'Orsay.

Premier poste diplomatique, la même année, Hong Kong. Un an et demi plus tard, elle a rejoint l'ambassade de France dans la Chine de Deng Xiaoping. En 1986, ce sera l'ambassade de France dans la Russie de la perestroīka et en 1992 pendant 4 ans conseillère à l'ONU à New York, puis des missions spécifiques à Paris et Bruxelles.

En 2011, c'est la réalisation du rêve : ambassadeur de France à Pékin, en 2014 ce sera le tour de Londres et de 2017 à 2019 ambassadeur auprès de Poutine.

Il est très tentant, une fois présenté la formation et la carrière de madame l'ambassadeur, d'aller éplucher et citer des perles dans le récit de ses expériences, observations et considerations, face justement à un Poutine par exemple, mais j'ai décidé de ne pas le faire pour ne pas gâcher votre plaisir de découverte.

Sachez, cependant, qu'il s'agit d'une autobiographie passionnante et instructive. Aimant également Pearl Buck et ayant visité Pékin il y a 8 ans, j'admets volontiers avoir énormément appris sur ce pays, somme toute mystérieux pour nous autres Occidentaux à bien des égards, tout comme les motivations et aspirations profondes de son leader Xi Jinping.

La langue de Sylvie Bermann est d'une précision exemplaire dans la simplicité d'une approche raisonnable et réfléchie. Probablement l'expérience des rapports diplomatiques à son chef, le Président de la République.

En dépit des thèmes abordés, le malaise dans la mondialisation, les conflits d'intérêts nationaux, la guerre... les 350 pages des mémoires de Sylvie Bermann se lisent dans un temps-record, tout en vous offrant de nombreuses matières à réflexion.

C'est sans la moindre hésitation que je mets 5 étoiles.
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