A l'issue de cette troisième rencontre avec
Bernanos, je commence à désespérer de trouver chez cet auteur un soupçon de lumière ou d'espérance...
Si je n'ai pas vraiment saisi le lien que
Bernanos établit en préface entre cette Mouchette et celle de
Sous le soleil de Satan, je retrouve dans cette
Nouvelle histoire de Mouchette cette sensation de lecture éprouvante, lourde, ces personnages écrasés au sol par une force maléfique, avec en plus ici une noirceur sans nom enfermant cette gamine abandonnée des dieux dans une nuit éternelle.
Mouchette est une Cosette à qui aucun Jean Valjean ne tendra jamais la main, affrontant en animal sauvage un environnement dans lequel tout lui est hostile : crevant de misère, son ivrogne de père et sa mère malade n'ont pas d'amour à lui donner, son institutrice lui exprime avec violence le dégoût qu'elle lui inspire, la nature même, froide et hostile, ne lui offre pas de refuge. Rien d'étonnant alors que l'outrage d'une rencontre avec un braconnier ivre ne la conduise au drame libérateur.
Difficile pour moi de discerner si l'intention de l'auteur, seul à chérir tendrement son personnage, est d'ordre social ou spirituel; je penche, vu l'homme, pour le second, et le tragique de sa vision du monde n'en est que plus désespérant.
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