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Critique de Lenora



Sous le Soleil de Satan est une oeuvre avant tout religieuse mais également une satire sociale accompagnée d'une parfaite représentation de l'âme humaine. Elle s'inscrit non seulement dans son temps, mais possède aussi une touche intemporelle qui permet de s'inscrire sans difficulté à notre temps présent.
Loin d'être fantastique, le surréalisme et le surnaturel qui parcourt l'oeuvre sont pour Bernanos le moyen d'utiliser au mieux son rôle d'écrivain afin de défendre et d'illustrer ses croyances religieuses : en particulier, celles de rappeler la présence omniprésente du Mal, et de ce fait, remémorer aux chrétiens de son époque qu'il ne faut pas garder que les bons côtés du christianisme.
Donissan, un des principaux protagonistes, n'est d'ailleurs pas un Saint comme les autres. Balancé entre sa foi et le désespoir, il sera un personnage fictif permettant aux lecteurs de s'identifier facilement à lui : homme simple, avec des faiblesses, il devient un modèle accessible pour tout homme et rappelle que nous sommes tous égaux sur la ligne de départ, mais que les choix de nos vies peuvent causer notre salut ou encore notre perte. C'est pourquoi la jeune Mouchette, jeune fille perdue par le néant qu l'habite, sombrera peu à peu sur le chemin de l'avilissement, alors qu'elle même porte les marques d'une Sainte. L'âme humaine n'est pas parfaite, et de par sa dualité, peut s'élever ou chuter.
D'où la critique sociale qui accompagne l'oeuvre. Bernanos, fervent anti-républicain à cette époque, souligne la présence de Satan dans une société corrompue et sans valeur, causant alors la perdition de nombreuses âmes. Les intellectuels, les arrivistes, les naturalistes et les mauvais prêtres sont alors tous dépeints comme les autres facettes du Malin. Et les propos sont durs à leur encontre. le récit devient alors de plus en plus noir au fil de la lecture, au point où même les brèves apparitions de lumières nous laissent sceptiques sur leur origine.

L'écriture du roman est assez lourde, de ce fait, il est difficile à aborder. Beaucoup de scènes sont d'une extrême violence (), il ne faut donc pas s'attendre à refermer le roman avec un grand sourire aux lèvres. Cependant, Sous le Soleil de Satan a quelque chose de fascinant. Pas seulement pour la réflexion intense à laquelle il est impossible d'échapper mais surtout parce que Bernanos compose les trois parties du récit avec une sincérité transparente et terriblement poignante.

Qu'on aime ou déteste, une chose est certaine : on ne ressort jamais indifférent d'une lecture de Sous le Soleil de Satan.
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