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EAN : 9780517566664
Harmony Books (30/11/-1)
4.75/5   2 notes
Résumé :
Book by BERRY Chuck

"If you tried to give rock'n'roll another name, you might call it Chuck Berry".
John Lennon

Now in his own words, Chuck Berry's life and times -his St. Louis boyhood, reform school, the first hit single, touring, racism on the road, the prison stints, the comebacks, the romances, the stories behind the songs, and more...
All told with the straight ahead feeling that made Chuck Berry's music so great.
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
S'il y a un livre qu'il faut lire en version originale, c'est l'autobiographie de Chuck Berry. Car cette autobiographie n'a pas été écrite par un nègre (ha ha, je sais, c'est pas drôle) mais par le maitre himself, à l'occasion du dernier de ses trois séjours en prison.

Et c'est bien la même plume, qui a écrit ces merveilles de concision que sont ses grandes chansons des 50s et 60s, et qui nous régale ici de l'histoire de sa vie parfois tumultueuse. Jusqu'en 1987, date de sa publication.

Et oui : trois séjours en prison. le premier sur une erreur de jeunesse, une virée idiote avec deux autres jeunes imbéciles, assortie de casses de petits commerces, c'est dire le niveau. Il prend dix ans, sentence maximale, après un procès de vingt et une minutes et il en fera trois. Pour le second, l'histoire est la plus connue : il est arrêté et jugé pour avoir traversé la frontière entre deux états avec une mineure dans sa voiture. Il prétend jusque dans ce livre qu'elle lui avait dit être majeure. Il prend trois ans. Et le dernier, il tombe pour fraude fiscale et fait six mois, durant lesquels il écrit donc le gros de ce livre.

Et c'était qui, ce Chuck Berry ? Un fils de pasteur, né à la ville dans une famille éduquée, ce sont les débuts d'un début de middle class noire dans le Sud. Il est donc éduqué dans une atmosphère plutôt religieuse et n'a pas eu à souffrir d'un environnement trop rude, comme il l'écrit : "J'avais entendu parler de ces problèmes raciaux pendant des années par mon père, sauf que ses histoires étaient plus graves. La différence que je pouvais mesurer entre ses histoires et mon expérience montrait que des progrès avaient eu lieu dans les rapports raciaux."

Reste qu'il gardera toute sa vie une retenue de ce point de vue, l'idée qu'un homme noir doit rester prudent. Cela commence par un épisode de jeunesse, où il faisait des petits boulots pour une femme blanche un peu inconsciente et il raconte à la fois son trouble et ses efforts pour éviter de se retrouver dans une situation potentiellement mortelle. Avec la célébrité et la vie sur les routes, il est un peu halluciné de voir les femmes et jeunes filles blanches du Nord se jeter à son cou, il en profite mais reste sur ses gardes. En tous cas, ses frasques n'ont jamais fait fuir sa propre épouse, et il a en parallèle une vie de famille et de businessman très stable.

De businessman, oui : au lieu de dilapider ses gains, il les investit, devient rapidement chef d'entreprise, ouvre un bar à St. Louis puis une centre de loisir (le Berry Park Country Club), recrute une secrétaire blanche (qui s'entendra demander par le procureur du procès de 1961 où elle est témoin : "Quelle genre de travaux de secrétariat réalisez-vous exactement ?" et "Avez-vous dit à votre famille que vous travaillez pour un négro ?").

Voilà.
Rassurez-vous, il parle aussi de musique, des musiciens, producteurs et autres promoteurs qu'il a côtoyés. Mais ce qu'on retient, c'est surtout l'image d'un homme très down to earth, les pieds sur terre et près de ses sous, qui estime au final qu'il a eu beaucoup de chance, et qui se livre sans fard.

Sans fard ?
Je lui laisse sa conclusion de vieux gredin : "Je suis certain qu'il y a beaucoup de choses dont j'ai oublié de me souvenir en écrivant ce livre, mais les principaux moments de ma vie y sont. Je suis également certain que mon autobiographie aurait été bien plus complexe si l'époque et l'attitude du public se prêtait davantage à l'exposé d'informations plus explicites concernant mes aventures personnelles. Mais ça viendra avec le temps."
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le « godfather » du rock'n'roll, chuck berry, est celui qui a révolutionné cette musique juvénile et rebelle avec des riffs énergiques « solid rock » sur les mythiques titres sweet little sixteen, maybelline( une marque de rouge à lèvres de l'époque qui est toujours un cosmétique en vogue), rock'n'roll music, you can never tell, nadine, no particular place to go, my ding-a-ling, memphis , tennesse ou encore roll over beethoven.

La chanson qui lui a toujours collé à la peau est immanquablement « johnny b. Goode ». La preuve ! Elle sera reprise par… the beatles, the rolling stones, elvis presley, bill haley, buddy holly, jerry lee lewis, jimi hendrix, et plus tard par elton john, huey lewis, ac/dc et aerosmith. Et même par peter tosh de par une cover(reprise) reggae. C'est dire de l'aura et voire la magie dégagée par johnny b.goode. « la chanson est née lors d'une tournée en 1955, à la nouvelle-orléans, en louisiane. Un endroit que j'avais toujours voulu visiter depuis que j'écoutais les paroles de muddy waters « going down to louisiana ». Cette inspiration, combinée avec des petits morceaux d'histoires de mon père et le frisson de voir mon de nom de noir figurant partout dans la ville. Dans l'une des villes qui faisait dans le commerce des esclaves. Cela s'est transformé en 'johnny b. Goode... » expliquera-t-il son texte.

C'est presqu'un lien filial que les artistes entretiennent avec lui. Mick jagger, leader des rolling stones soulignera : « ses paroles ont brillé sur les autres, émettant une étrange lumière du rêve américain. Chuck tu étais formidable, ta musique est gravée en nous, à jamais. » tout comme ringo starr, ex-beatles(survivant avec paul mccartney) : « r.i.p et paix et amour chuck berry, m. Rock'n roll musique"). Bruce springsteen, le « boss » du new jersey, saluera sa grandeur : « chuck berry était le plus grand pratiquant de rock, le plus grand auteur de rock'n'roll pur, à jamais… » ainsi que rod stewart : « tout a commencé avec chuck berry. Il nous a tous inspirés. ».

Quand on lui demande, dans le magazine rolling stone, s'il se considérait comme l'un des inventeurs du rock, il rétorque : “non. Pour ça, il y a louis jordan. Il y a count basie. Nat cole évidemment. Ou ce type, là, joe turner. Et puis muddy waters, yeux bleus [frank sinatra], tommy dorsey…j'ai juste le sentiment d'avoir puisé mon inspiration, mon apprentissage et tout le reste chez d'autres apparus avant moi. Après quoi j'ai ajouté mon… je ne sais même pas si j'ai ajouté quoi que ce soit. Je jouais ce qu'ils jouaient et ça sonnait diffèrent, j'imagine. Je sais que ça signifie beaucoup pour beaucoup de gens ; mais quoi précisément, ça, je l'ignore…donner aux gens ce qu'ils veulent, voilà la seule vérité…je recherche dans le public celui qui est attentif.

Je peux très bien jeter un oeil à la salle tout en chantant “my ding-a-ling”, puis m'arrêter aussi sec et entonner “the lord's prayer” pour peu que j'en ai repéré deux ou trois qui me donnent l'impression de débarquer de l'église. Il y a comme ça des chansons, des thèmes, qui, pour cette raison, me font monter les larmes aux yeux. Si c'est ce qu'ils veulent, je leur donne.”.

Chuck berry est déjà passé dans la postérité. En 1977, l'agence spatiale, nasa, avait envoyé dans l'espace deux sondes spatiales voyager i et ii. A bord, un disque contenant des images et de la musique, afin de témoigner de la diversité de la vie et de la culture.et devinez qui figure dans la playlist ? Chuck berry aux côtés de mozart, bach, beethoven ou encore stravinsky. On garde de chuck berry, cet entertainer et son fameux « duck walk »(marche du canard » qui fera école et dont le disciple, angus young, guitariste du groupe australien ac/dc en est l'évidence. Celui qui donne un coup de poing dans la figure de…kieth richards, guitariste des rolling stones. Car il avait osé toucher à la guitare du maître. Kieth richards dira plus tard que « c'était le plus grand « hit » de chuck berry ». Celui qui rabroue le guitar hero, eric clapton, dans le film documentaire hail, hail, rock'n'roll de taylor hackford. Chuck berry était entier.

« chuck était plus difficile que n'importe quelle autre star de cinéma avec qui j'ai travaillé. Plus compliqué, plus difficile, plus diabolique. Diabolique est un terme approprié. En même temps, je l'ai totalement aimé… il était la figure la plus importante dans le rock 'n' roll. Chaque gars du rock'n'roll commence par jouer des chansons de chuck berry…j'adore chuck berry, mais chaque jour était une négociation. Ce n'est pas une exagération de dire qu'il était l'étoile la plus difficile que j'ai jamais connue, aussi compliqué et talentueux que n'importe qui que j'ai jamais rencontré. Il m'a laissé entrer dans sa vie…». Se souviendra le réalisateur taylor hackford. Donc, chuck berry est parmi les étoiles comme dans le film back to the future( retour vers le futur). D'ailleurs, l'acteur michael j.fox y joue… « johnny b.good ».
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
"Memphis", also known as "Memphis Tennessee" and "Long Distance Telephone," was recorded in my first office buildling at 4221 West Easton Avenue in St. Louis on a $145 homemade studio in the heat of a muggy July afternoon with a $79 reel-to-reel Sears Roebuck recorder that had provisions for sound-on-sound recording. I played the guitar and the bass track, and I added the ticky-tick drums that trot along in the background which sound so good to me. I worked over a month on revising the lyrics before I took the tape up to Leonard Chess to listen to. He was again pressed for a release since my concerts (driving on the road then) kept me from the recording for long periods.

["Memphis", également connue comme "Memphis Tennessee" ou "Appel Longue Distance", a été enregistrée dans le bâtiment de mon premier bureau au 4221 West Easton Avenue à St. Louis, dans la chaleur d'un après-midi étouffant de Juillet, sur un studio fabriqué maison pour 145 dollars avec un magnétophone à bande à 79 dollars de chez Sears Roebuck qui avait une fonction pour ré-enregistrer par dessus une partie déjà enregistrée. J'ai joué la guitare puis la basse, et j'ai ajouté la batterie qui fait tic-tic tout du long dans le fond et qui sonne si bien à mes oreilles. Je travaillais plus d'un mois à revoir les paroles avant d'apporter la bande à Leonard Chess pour qu'il l'écoute. Elle fut ensuite directement gravée pour être sortie en disques parce que mes concerts (où j'allais en voiture à l'époque) m'empêchaient d'enregistrer pendant de longues périodes.]
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For one such concert I was booked in Knoxville as a single with a local backup band. I flew in, picked up a Hertz car, and proceeded to the gig. I parked the car at the rear of the building and knocked on the stage door. It was around 6 P.M. and the dance was to begin at 8 P.M. The door opened and some big guy asked what did I want? I said, "I am playing here tonight and I came early so I could rehearse with the band."
The guy broke into laughter and told me that Chuck Berry was playing there tonight and the show was sold out. I was sensing that he had a racial attitude about his air, so I cautiously proclaimed that I was Chuck and promptly produced the contract for the engagement that night. He observed it a couple of seconds and told me to wait a minute, closed the door in my face, and left me standing outside.
After fifteen minutes passed and then another man opened the door and presented himself along with three other males and four females. The bossy-looking guy spoke, telling me that he was sorry and that they had booked a hillbilly band for Chuck's backup. He went on, "It's a country dance and we had no idea that 'Maybellene' was recorded by a niggra man." They had sold out the place but couldn't permit a black person to perform as it was against a city ordinance.

[Pour un des ces concerts, j'étais engagé seul à Knoxville et on devait me fournir des accompagnateurs. Je pris l'avion, une voiture de location Hertz et je me rendis au concert. Je garais la voiture à l'arrière du bâtiment et frappai à l'entrée des artistes. Il était environ 18h et la sallje ouvrait à 20h. La porte s'ouvrit et un type costaud demanda ce que je voulais. Je dis : "je joue ici ce soir et je suis arrivé tôt pour répéter avec le groupe".
Le type éclata de rire et me dit que Chuck Berry jouait ce soir et que le spectacle était à guichet fermé. Je sentais une certaine tension raciale dans son attitude, alors je répondis précautionneusement que j'étais Chuck et lui montrai rapidement le contrat pour la prestation de cette soirée. Il l'observa quelques secondes, me dit d'attendre une minute, me ferma la porte au nez et me laissa dehors.
Après quinze minutes, un autre homme ouvrit la porte et se présenta avec trois autres hommes et quatre femmes. Celui qui avait l'air d'être le patron parla, me dit qu'il était désolé mais qu'ils avaient engagé un groupe de blancs pour accompagner Chuck. Il continua : "c'est une salle de musique country et nous n'avions pas imaginé que 'Maybellene' avait été enregistrée par un négro". Ils avaient vendu toutes les places mais ne pouvaient autoriser un noir à jouer parce que c'était interdit par arrêté municipal.]
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