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Critique de KRYSALINE555


La couverture, très esthétique, a tout de suite titillé ma curiosité ; en effet, la maison sous la neige sur fond noir semble tellement mystérieuse, voire inquiétante même – presque du Stephen King ! … Quant à la 4ème de couve, elle est dithyrambique et pleine de promesses: « thriller vorace tendu de bout en bout et riches en rebondissements de situation » cela ne pouvait que me plaire, moi qui suis une grande amatrice de polars et de thrillers en tout genre. J'étais donc plutôt bien disposée et même impatiente de plonger dans le vif du sujet.

Mais voilà, je redoutais ce moment où j'allais tomber sur LE roman de la sélection Babelio pour l'opération Masse Critique qui me décevrait vraiment et sur lequel je devrais émettre un avis assez négatif. Ce « grand moment de solitude » est hélas arrivé pour moi ….

J'avoue en effet, que là, je suis un peu décontenancée par cette histoire qui s'annonce haut et fort comme un thriller haletant mais qui est tout juste un polar un peu trop poussif à mon goût. En effet l'intrigue se met en place tellement lentement que l'on arriverait presque à s'ennuyer ; pourtant ça partait très fort avec la découverte par Nora d'une Rachel assassinée de manière particulièrement violente ainsi que le chien de cette dernière pendu au bout de sa laisse ; en effet sa soeur venait la voir comme tous les weekends depuis Londres. Et, que Rachel ne vienne pas l'accueillir à la descente du train ne l'a pas inquiété outre mesure, mais de là à découvrir elle-même ce tableau terrifiant, il y a une marge !!

Pour autant, Nora semble assez insensible et même distante par rapport à ce drame. On peut cependant lui accorder le bénéfice du doute en attribuant cette attitude au choc traumatique que cette découverte a dû induire. Très vite, pourtant, celle-ci se dirige vers une quête toute personnelle dans la recherche de la vérité sur cet assassinat.

L'enquête officielle menée par l'inspecteur Moretti, en fin de carrière, piétine rapidement devant l'absence de preuves évidentes pouvant amener à la découverte d'un coupable potentiel. Moretti décide donc de partager ses informations avec Nora qui continue quant à elle ses investigations de son côté.

L'impression qui se dégage au fil de la narration peut prêter à confusion : en effet, malgré les circonstances atténuantes évoquées plus haut, Nora devient rapidement bizarre, voire paranoïaque de par ses actions et son cheminement de pensées – et donc suspecte aux yeux de la Police à un moment donné – et même antipathique, ce qui ne favorise par l'empathie que peut ressentir le lecteur à la lecture du roman ainsi que son identification à l'héroïne.

En fait, il apparait, plus loin dans l'histoire, qu'elle trimballe une vieille culpabilité vis-à-vis de Rachel par rapport à l'agression que celle-ci avait subie à l'adolescence. Il en ressort que Rachel était complètement traumatisée et Nora assez empêtrée dans ses remords, pour l'entrainer à la recherche du coupable en épluchant infatigablement tous les faits divers dans les journaux afin d'y trouver des actes similaires, aux alentours de Snaith – leur lieu de résidence d'enfance et lieu de l'agression – et de le débusquer à des fins de vengeance personnelle allant même jusqu'à rendre visite en prison à un détenu pour vérifier sa ressemblance avec l'agresseur.

Alors même que Rachel avait déclaré à Nora avoir abandonné sa quête, il s'avèrera qu'elle n'y avait pas renoncé du tout ; Se sentant même tellement en danger parce qu'elle aurait finalement dépisté son agresseur, ou du moins s'était approchée trop près de la vérité, qu'elle avait acquis un chien de défense et s'apprêtait même à un déménagement éminent vers d'autres horizons. Elle aurait aussi eu un amant marié dans le village qui l'aurait peut-être suivi dans sa fuite. Autant de découvertes pour Nora qui reste perplexe devant cette face que Rachel lui avait cachée et se sent même trahie et démunie devant ces vérités-là en même temps que remontent lentement tous ses souvenirs d'enfance enfouis au plus profond d'elle-même jusqu'à la fameuse journée fatidique…

Les chapitres courts alternant passé et présent peinent à tenir le lecteur en haleine ; les descriptions des différents personnages me sont apparus superficiels et assez peu fouillés. Je pense que ce roman aurait mérité un approfondissement plus précis ce qui lui aurait apporté un peu plus de matière.

Pour autant les intrigues lentes, qui prennent le temps de s'installer, ne sont habituellement pas pour me déplaire au contraire – j'adore les Indridasson ou Peter May par exemple, pour ne citer qu'eux ! – de ces histoires permettent au lecteur de bien assimiler les faits et de savourer le cheminement psychologique des personnages, de s'y attacher, de vibrer et d'avoir peur pour eux éventuellement si la situation s'y prête, ou de les détester tout autant au contraire ; tous ces ingrédients m'ont cruellement manqués dans ce roman malheureusement et j'en suis toute dépitée autant par la forme donnée à l'ouvrage que par le fond lui-même et aussi et surtout par la fin qui surgie d'un coup sans cohérence avec tout le reste. Pour le coup, je ne l'ai pas vu venir du tout mais ce twist final n'est pas d'une originalité sidérante et l'effet tombe un peu à plat à mon sens. C'est dommage car la fin à elle seule aurait suffi à masquer les failles du roman pour peu qu'elle eut été vraiment surprenante et inventive. le fait aussi qu'on ne sache ce qu'il advient des personnages secondaires m'a aussi un peu déçue.

Cependant, malgré cet avis plus ou moins négatif et l'impression d'être « passée à côté de quelque chose », je remercie chaleureusement les Editions des Presses de la Citée ainsi que Babelio qui m'ont fait découvrir l'auteure à l'occasion d'une opération Masse Critique privilégiée et je les rassure car je ne m'avoue jamais vaincue sur une première impression et j'ai bien l'intention de persévérer dans la découverte celle-ci lors de la sortie de son prochain roman.
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