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Citations sur Condé, le héros fourvoyé (3)

Il n'est pas possible de se soustraire à l'humaine condition et de défier la mort sans que s'inhibent la raison et le sentiment. Il n'est pas d'héroïsme sans folie.
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S'il fallait le caractériser d'un mot, nulle hésitation possible : il fut l'un des plus grands capitaines de guerre que le monde ait connus. Mais sa carrière présente une particularité rarissime. Elle débute très tôt et très haut, et elle se déroule, si l'on peut dire, à rebours. Elle commence par la fin. À peine sorti d'une jeunesse sévèrement encadrée par un père autoritaire, six années de campagnes victorieuses le hissent au niveau de César ou d'Alexandre. À vingt-deux ans, il entre de plain-pied, sans préavis, dans la légende. Il n'en sortira jamais. Par définition, les héros de ce genre n'ont d'autre issue que la mort. Une mort rapide, si possible. Car le temps ne peut leur apporter que dégénérescence. Or la mort, qui fut sa compagne quotidienne, n'a pas voulu de lui. Bien qu'il prît des risques énormes, il est sorti de tous les combats indemne et cette invulnérabilité a renforcé son aura. Il fait figure de surhomme, soustrait à l'humaine condition. Comment le rester au cours d'une vie qui se prolonge ? La plus rude épreuve infligée à Condé par le destin fut de survivre trente-huit ans aux six années glorieuses qui l'avaient porté au pinacle.
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L'historien est stupéfait, après coup,d'un pareil aveuglement. Comment Condé a-t-il pu sous-estimer Mazarin à ce point, comment n'a-t-il rien soupçonné de ses véritables desseins? A vrai dire, il fut loin d'être le seul. Les préjugés et le mépris de classe se sont ajoutés chez les grands à la xénophobie ambiante pour dénier tout courage et toute hauteur de vues à celui qu'on prend pour un aventurier en quête de fortune. Il faut dire à leur décharge que Mazarin, dans les premières années de la régence, a lui-même joué de cette image pour se protéger. Il affectait la modestie et l'ignorance. Il se défaussait sur sa mauvaise maîtrise du français pour excuser certaines paroles un peu vives. Feignant de ne rien connaître à nos lois et coutumes, il en profitait pour les enfreindre. Lorsqu'il n'était pas le plus fort, il n'hésitait pas à reculer, avalant les insultes sans réagir, impassible. Et nul, parmi ces grands seigneurs irascibles si prompts à dégainer, ne soupçonnait qu'une telle maîtrise de soi exigeait une force supérieure. On ne se méfiait pas de lui, donc il survivait. Et il gouvernait.
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