Andréa Bescond, après le succès « les chatouilles » où elle racontait son histoire intime, nous livre avec «
une simple histoire de famille » un roman complémentaire sur les violences faites aux femmes par les hommes. Un thème cher à l'autrice qu'elle exploite au travers de 3 générations d'une même famille, de 1960 à nos jours, en Bretagne et à Paris, en passant par Londres.
Trois personnages principaux, et des secrets de famille tus pendant des dizaines d'années. Louisette jeune femme libre, mère célibataire en 1965, va se réfugier chez sa soeur Suzanne et son mari. Jusqu'au drame qui va bouleverser sa vie entière. Hervé, fils de Suzanne, découvre à 50 ans passés que sa mère biologique est Louisette et qu'il a été élevé par sa tante et son oncle. Quant-à Lio, fille d'Hervé et de Magnolia décédée lorsqu'elle n'était encore qu'une toute petite fille, elle hérite à 20 ans, d'un DVD réalisé par sa mère où elle lui révèle son passé de jeune femme violée et prostituée.
Leur vie se craquelle à l'enfance, l'adolescence, ou à l'âge adulte. Les révélations faites sur le tard engendrent malaise, désamour, sentiment de trahison et idées de vengeance. Mais est-ce que la vengeance libère, soulage la colère ? Ne rien faire, n'est-ce pas se laisser consumer ?
Dans cette famille, la tragédie semble se poursuivre de génération en génération. Chacun réagit à sa façon : voyage initiatique en quête d'identité pour Lio en Inde, tomber amoureuse d'une femme pour Louisette, passer par l'hypnothérapie pour Hervé. La résilience prend le dessus, la malédiction familiale sera cassée. le bonheur n'est pas si loin.
Andréa Bescond nourrit cette histoire avec une écriture fluide, réservée mais toujours juste et émotive. Les chapitres alternent avec les années et les personnages pour mieux décrire leur fêlure, leur comportement parfois borderline, leur comportement, leur vie.
Un roman sincère qui bouscule les idées reçues et mêle force et vulnérabilité. On sent le vécu, on ressent les émotions. Une vraie réussite, qui reste dans la tête bien après avoir tourner la dernière page.