« Vous êtes arrivés à destination », annonça le système de navigation. Ils n’étaient arrivés nulle part, si ce n’est au bout d’une impasse encerclée de conifères si hauts qu’ils grignotaient le peu de lumière filtrant à travers le couvercle de nuages.
Elle ne pourrait compter sur personne. Elle était seule. Seule à enquêter sur l’assassinat de son père.
Et c’est là, au seuil de la mort, dans son ultime examen de conscience, qu’elle sonda son cœur.
Stefen parla comme s'il récitait une leçon trop fraîchement apprise.
- Je n'ai malheureusement pas une bonne nouvelle à t'annoncer.
Sarah ne cilla pas.
Le directeur fit grincer le cuir de son fauteuil en changeant de position.
- C'est à propos de ton père, lâcha Stefen. Il nous a quittés…
La voix de Stefen se délita dans un silence aussi épais que les murs de la prison.
Sarah refusa l'information. Cette nouvelle n'avait rien à faire dans le programme qu'elle s'était fixé pour la journée.
- On a appris sa mort… cette nuit, reprit Stefen.
[…]
- Et pourquoi c'est toi qui vient me l'annoncer ?
Stefen rassembla ses mains et laissa échapper un profond soupir.
- Parce qu'il a été assassiné.