L'imminence de devenir mère entraîne un remaniement du traumatisme qu'à vécu
Sarah Biasini, lors du décès de sa propre mère,
Romy Schneider. La perte de son frère David, puis de sa mère alors qu'elle n'avait que 4 ans et demi, ont bien sûr créé un gouffre, où l'anxiété est tapie. Même si sa grand-mère paternelle, mère de substitution lui a donné tout l'amour et la sécurité nécessaire pour grandir, on comprend ses doutes profonds sur sa propre capacité à assurer ce rôle de mère à son tour. C'est d'autant plus complexe que ses propres souvenirs de sa mère sont ténus, alors que la célébrité de sa mère et les images cinématographiques en font un personnage familier pour nombre d'entre nous. Ce livre aborde un sujet fort à la fois viscéral et psychologique, mais il lui manque soit une analyse plus approfondie que nécessite une distanciation, soit une approche plus émotionnelle. Et pourtant on sent grandir au fil de ce récit "ses angoisses viscérales, instinctives, et réactions grégaires et violentes qui vont avec". Mais l'écriture est assez plate et comporte même parfois des maladresses qui rendent cet écrit pesant. Des fautes de syntaxe obligent parfois à relire pour comprendre. Elle s'adresse alternativement à sa fille Anna et à sa mère. Devenir mère lui permet de réparer l'enfant meurtri et la phrase qui clôt le livre est, à cet égard, lourde de sens et légère comme une libération "tu ne me dois rien et je te dois tout. A qui je parle ? à vous deux en même temps."