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sur 195 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
A quarante-trois ans, l'âge de Romy Schneider à sa mort, Sarah Biasini s'adresse à sa toute petite fille, encore en bas-âge, lui exprimant toute sa joie, mais aussi ses angoisses de jeune maman, elle dont la vie s'est construite sur l'absence et le manque.


C'est en quelque sorte d'un « vol » aggravé qu'est victime l'auteur, au plus profond de son être. Car non seulement la vie lui a ravi sa mère à l'âge le plus tendre, mais c'est une seconde dépossession qu'elle lui fait régulièrement subir, lorsqu'au vide laissé chez elle par la perte, répond un trop-plein médiatique destiné à abreuver des inconnus. Alors, lorsque lui naît une fille, dans cette vie où elle s'évertue à jeter une passerelle sur la béance de l'absence, une tempête se déchaîne dans la tête de la nouvelle maman. Saura-t-elle être la mère de sa fille, elle la fille qui a dû grandir sans mère ? Cessera-t-elle un jour de redouter des répliques au séisme qui lui a déjà tant pris ?


Nommée une fois seulement, l'ombre de la mère absente hante chaque page d'un récit par ailleurs placé sous l'égide des femmes et d'un amour maternel unissant indéfectiblement quatre générations féminines. Au désarroi et au manque de l'orpheline répond l'émouvante affection d'une grand-mère qui reste le principal point d'ancrage de la femme d'aujourd'hui.


Sarah Biasini s'exprime avec une sincérité simple et touchante. Et c'est avec émotion et sympathie que l'on accompagne son cheminement de jeune mère, saisie de l'urgence d'écrire à sa fille pour contrecarrer l'éphémérité et la fragilité de la vie.
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Profanation, procréation, promesse

Sarah Biasini a choisi d'écrire à sa fille pour lui raconter cette grand-mère qu'elle ne connaîtra jamais, pour lui parler de sa famille, et pour mettre fin à quelques rumeurs persistantes.

«Ce qui m'intéressait, c'était de raconter comment une famille se débrouille avec ses morts, comment on en parle à l'intérieur d'une famille. Quand je suis devenue mère, et c'est aussi valable pour les pères, on se pose la question de savoir quel enfant on a été, et comment on va assurer la stabilité et la sensibilité de son enfant. C'était le point de départ du livre». C'est ainsi que Sarah Biasini a expliqué dans l'émission «C à vous» les raisons qui l'ont poussée à écrire La Beauté du ciel. Une entreprise très difficile car, «quand la mort empêche de connaître quelqu'un, on ne cherche pas pour autant ce qu'on ignore. On le laisse en blanc. On tourne autour du sujet, de ce que l'on sait. Si peu soit-il.»
Sarah avait quatre ans quand sa mère est morte. La fillette va grandir auprès de son père, mais aussi et surtout auprès de ses grands-parents paternels. Sans oublier une nourrice à laquelle elle rend un bel hommage. Une famille qui va lui permettre de se construire malgré l'absence d'une mère qu'elle ne peut appeler autrement que «maman». S'il n'est pas occulté, le sujet n'est pas au centre de sa vie.
Et ce n'est qu'en 2017, alors qu'elle est devenue une femme et que sa carrière de comédienne est bien lancée, qu'elle a trouvé l'homme de sa vie, que deux événements vont la pousser aux confidences.
C'est à ce moment que la gendarmerie lui annonce que la tombe de Romy Schneider a été profanée. En se rendant au cimetière de Boissy-sans-Avoir, Sarah va en quelque sorte enterrer sa mère, elle qui n'avait pas assisté pas aux obsèques. À ce choc va suivre une bonne nouvelle, l'annonce de sa grossesse. Deux événements qu'elle va lier en se décidant à écrire.
Les amateurs de spiritisme trouverons déterminante la rencontre, lors d'une tournée à Marseille, où elle jouait une pièce de théâtre, avec une dame censée parler aux morts et qui entreprendra de déchiffrer tous ces signes qui se présentent à elle. «Je marche constamment sur ce fil qui nous lie, tendu mais incassable. La vie que tu m'as donnée, qui me reste. Une vie interrompue il y a trente-huit ans. Une autre qui commence aujourd'hui.» Et c'est à cette vie qu'elle va s'adresser pour lui expliquer dans quelle famille elle va grandir et qui est cette grand-mère qu'elle ne connaîtra jamais, mais dont elle va beaucoup entendre parler, notamment de personnes qui ne l'ont pas connue, mais qui voudront partager leur vérité. Et même si la plupart auront des intentions louables, ils fausseront l'image – la vraie – de cette femme exceptionnelle partie trop vite. Aux témoignages de son entourage, Sarah a voulu ajouter ceux des personnes qui ont fait un bout de chemin avec l'actrice. Elle a parlé à Michel Piccoli, Claude Sautet, Alain Delon, Philippe Noiret. Mais pas pour parler de cinéma. Pour parler de la femme et du souvenir, de la mort et du vide et des moyens de le combler.
Avec pudeur mais aussi avec force Sarah Biasini affiche ses convictions. Comme quand elle affirme haut et fort que rien ne permet d'affirmer que sa mère s'est suicidée. Ou quand elle explique combien elle déteste le film censé raconter sa mère en la filmant lors de son séjour à Quiberon. Il est vrai que ce portrait d'une femme triste et dépressive fausse complètement l'image d'une mère à la beauté du ciel. Cette même beauté du ciel transmise à sa fille. Car comme lui explique son mari, désormais Sarah ne sera plus la fille de sa mère, mais la mère de sa fille. Pour ma part, c'est cet héritage, cette image que je conserve en refermant le livre.


Lien : https://collectiondelivres.w..
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Pas besoin d'en dire beaucoup sur ce premier livre de Sarah Biasini "La beauté du ciel". Juste qu'il est tout simplement beau, émouvant, drôle parfois. Sorte de longue lettre d'une mère à sa fille, mère qui elle a très peu connu la sienne, icône du cinéma français admirée, vénérée de tous.

Livre sur la mort, l'amour, la filiation, tout simplement la vie qui continue envers et contre tout. Ecrit tout en douceur, avec retenue mais tout en franchise.

Sarah Biasini nous emporte tout simplement avec elle et nous nous glissons sur la pointe des pieds dans son histoire. Revivons avec elle sa mère qui manque tant au cinéma, et à nous, à moi si fan de Romy.

Un livre à lire tout simplement.
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Les rares fois où l'a on vu jouer la comédienne Sarah Biasini. au théâtre, notamment dans sa première pièce, une adaptation d'une pièce de Neil Simon, Pieds nus dans le parc , on n'a pu s' empâcher de penser à sa mère, la mythique Romy Schneider dont elle a le même visage et les yeux l

Une mère décédée alors que Sarah n'avait que quatre ans et dont on pressentait les effets importants que sa présence/absence avait pu avoir sur sa vie.

Cet impact, que l'on subodorait seulement, elle nous le dévoile dans son premier livre, récit autobiographique qui parait en ce début 2021 chez Stock,

À l'heure de devenir mère, à près de 40 ans, Sarah Biasani qui affirme porter depuis longtemps en elle l'envie d'écrire , s'adresse à sa fille qui va naitre pour lui raconter ce que c'est que devenir mère lorsque l'on n'a plus la sienne depuis si longtemps et que son frère, David est décédé tragiquement quelques mois avant sa mère.


Comment envisager la vie quand l'amour familial semble phagocyté par le spectre de la mort et qu'il faut taire ses angoisses qu'on a à la crainte de mourir trop tôt pour son enfant ? Comment trouver sa place à l'ombre d'une icône planétaire adulée pour sa beauté et son talent éclatant notamment dans les films de Claude Sautet?

La beauté du ciel;, qui démarre le 1er mai 2017 lorsque des policiers lui informe que la tombe de sa mère est profanée, est ainsi l'occasion d'aborder différentes thématiques liées à la transmission et de présenter une vision plus intime de l'icone qu'était Romy Schneider.

Parfois gardienne du temple, Sarah Biasini confie avoir beaucoup de mal à supporter que d'autres s'approprient l'histoire de sa mère.

Elle critique ouvertement dans un chapitre en entier le film Trois jours à Quiberon d'Emily Atef qu'on a pourtant trouvé très beau de notre coté , mais on peut comprendre que l'image de femme dévastée, torturée par ces démons que lui renvoie ce film ainsi que d'autres séquences très connues de Romy- on pense à la scène d'introduction de l'Important c'est d'aimer que Sarah dit aussi détester- ne corresponde pas aux souvenirs qu'elle veut conserver de sa mère, partie bien trop tôt.

Dans ce récit sincère et pudique, sans un mot de trop. qui fait un peu penser dans sa forme et construction au Big Bang d'Irène Jacob, Sarah Biasani creuse son rapport à sa mère et à sa vie dans son ensemble.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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La beauté du ciel.
C'est pour sa fille que Sarah a écrit ce livre.
C'est son histoire.
Une histoire de femmes.
Une histoire de mères.
La sienne, qu'elle a malheureusement peu connue.
Sa grand-mère, devenue sa mère d'adoption.
Sa nourrice, parce qu'elle a, elle aussi rempli ce rôle.
Et puis, elle, Sarah.
Future maman, puis maman en cours d'écriture.
Avec des mots simples, une émotion retenue, une tendresse sans pathos, une certaine pudeur aussi, la jeune femme se livre.
La fille de... Parce qu'elle n'y échappe pas.
Parce qu'elle lui ressemble un peu, parce qu'on la reconnaît et que parfois elle aimerait rester anonyme.
Elle sait qui elle est.
Sa mère, dont elle prononce à peine le prénom, on lui en a parlé bien sûr, dans le cercle familial ou ceux qui l'ont côtoyé professionnellement, il y a les photos et les films de famille, cette vie qu'elle voudrait privée, mais qui échappe à peine au public, au point d'insister sur le présent et sur la mère qu'elle veut être.
Tout a commencé par un coup de téléphone.
Un acte odieux, inqualifiable.
Un élément déclencheur qui va peut-être transformer la future maman, libérer sa parole, lui  offrir un nouveau regard sur ces femmes qui l'ont construite et lui donner envie de le partager avec sa propre fille.
J'ai aimé son écriture et après cette lecture, je porte un regard différent sur l'autrice que j'ai eu la chance de rencontrer et avec qui j'ai eu un échange magnifique. Je sais qu'aujourd'hui, je l'aborderais différemment si je devais la rencontrer à nouveau.
Je sais qui vous êtes.
Vous êtes Sarah Biasini, une femme ivre du bonheur d'être maman...
Et, puisque vous me l'avez confié, vous avez envie d'écrire encore, j'attends avec impatience votre prochain bébé littéraire.
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C'est le genre épistolaire que choisit Sarah Biasini, pour s'adresser à sa petite Anna à naître. Une fille à laquelle elle se raconte, à travers ses peurs, ses doutes, ses douleurs, ses espoirs, en effleurant forcément le fait d'être la fille d'une mère, mais aussi celle de Romy Schneider. Quel terrible paradoxe que d'avoir si peu de souvenirs personnels de sa maman car cette dernière s'est éteinte trop tôt, laissant une enfant bien trop jeune et dans le même temps de vivre dans une société où tant de personnes ont un souvenir si précis de cette maman, mais dans son rôle d'actrice. Comment ne pas travestir le souvenir d'une mère en calant dessus les images de la comédienne ? Grandir avec l'absence mais grandir surtout en ne troquant pas des souvenirs réels avec des images tirées d'une fiction.
Sarah Biasini nous conte ses rencontres nécessaires avec ceux qui, côtoyant l'actrice, ont eu accès à une part d'intimité.

Mais si elle nous raconte comment elle a pu, malgré cette absence, se construire, entourée d'amour, l'épine de douleur ressurgit au moment d'être mère à son tour. Et je ne pense pas que ce soit l'absence de modèle qui la blesse, car sa grand mère courage, merveilleuse, a su pallier ce manque. Si n'importe quelle mère au monde a peur pour ses enfants, que peut-il en être pour celles qui ont déjà été frappées par le drame ? Comment ne pas trembler de façon irraisonnée pour son enfant quand on sait la fragilité d'une vie. Celle d'une mère et d'un frère emportés si jeunes. Si de n'avoir jamais été éprouvé par la vie procure une légèreté, voire un sentiment de toute puissance, ceux qui ont déjà été frappés par le chagrin savent bien, que l'on n'est pas à l'abri, qu'il faut si peu de temps pour perdre tant...

Si j'ai été dans un premier temps assez agacée par l'écriture, chétive et factuelle, j'ai tout pardonné à Sarah Biasini une fois lu ce passage :
"Ce matin, tu tombe de la table à langer. [...]
Le bruit sourd, mat, résonne dans mes oreilles. Je voudrais t'arracher à ses bras, dans lesquels tu as l'air si bien, persuadée, dans ma démesure, d'être la seule à pouvoir te soulager. Je me retiens heureusement mais je pars me frapper le visage dans le couloir. Me donner des claques pour que tu ne sois pas la seule à avoir mal, avoir plus mal que toi, t'enlever immédiatement la douleur, alors que tu ne pleures déjà plus. Parce que je m'en veux de n'avoir pas su t'éviter cette chute. Ton père est déjà malheureux. Il y aura tellement d'autres bosses, mais je vais jusque là.
À travers ta douleur, c'est la mienne que j'entends. J'ai l'impression que tu souffres plus que moi. Il n'en n'est rien. Je hurle, pas toi. Toi, tu découvres le monde. Moi, je le vis une deuxième fois. J'ai peur pour la deuxième fois."

Parce qu'elle nous livre sa douleur, crue, violente et ravageuse de n'avoir pas su protéger sa fille et de comprendre que, comme nous toutes, et malgré des trésors de prévoyance et de "balisage de terrain", elle en sera réduite elle aussi, à faire de son mieux...

Et si Sarah Biasini réprouve le choix de sa mère de s'être laissée filmer dans un documentaire, où elle livre sa profonde fatigue, donnant d'elle une image de femme abîmée et dévolue au désespoir, je ne peux m'empêcher en relisant ce passage ci-dessus, puissant de douleur, de penser à cette scène terrible ouvrant "L'important, c'est d'aimer".
Si l'écriture n'est pas vraiment au rendez-vous, il n'en reste pas moins que ce premier roman est très émouvant et rend hommage à celles qui restent filles de leur mère mais deviennent mères de leur fille, pour reprendre la très jolie formule de l'auteure elle-même.
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Sarah écrit à sa fille qui vient se naître. C'est pour elle l'occasion d'évoquer sa mère. Cette mère trop vite disparue. Il est donc question de mort mais surtout d'amour. Comment enfant puis adulte elle s'est construite auprès d'une famille aimante qui a toujours parlé de ceux trop tôt partit.

Dans un va et vient entre ses souvenirs d'enfant et de son amour débordant et de ses peurs pour sa fille.

Cette longue lettre lui permet de se réapproprier le souvenir de sa mère tout en le devenant elle-même.
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« Beauté du ciel », Sarah Biasini surnomme ainsi sa fille car sa mère, Romy Schneider, est au ciel, nous dit-elle, et Anna vient de là…

L'envie d'écrire vient le jour où on lui annonce la profanation de la tombe de sa mère alors qu'elle avait besoin de temps pour accepter d'être bientôt mère. Car elle se découvre être en capacité d'être mère sans pouvoir s'inspirer de la sienne.

Son histoire est connue : orpheline à quatre ans, Sarah Biasini à réussir à se construire dans une famille aimante et attentive. Mais, malgré tout, le manque est insurmontable.

Alors, l'absence est au coeur de son histoire, et donc évidemment, de celle aussi de sa petite fille. Sarah Biasini décrit parfaitement cette inquiétude qui voit la mort partout : sa propre peur de mourir mais aussi la peur de voir mourir son enfant, à tous moments ou à chaque instant. Alors ses sentiments, Sarah Biasiani raconte au fil de son récit comment elle les apprivoise, comment elle les rationalise pour arriver à s'en éloigner.

Ce récit est aussi l'occasion de connaître la partie intime de l'immense actrice que sa mère était. Mais aussi d'aborder la détresse de cette femme pourchassée par les photographes en mal de sensation au moment où le deuil de son fils l'a frappée. Ce récit est un cri d'amour pour sa mère.

L'écriture est sensible, quelque fois « drue », sans fioriture. Son quotidien est décrit avec sincérité, loin du sensationnel du quotidien de Romy Schneider. Et s'il devient trop lourd, alors la pirouette de l'humour renverse le drame vers le supportable. le lecteur est à la place de cette petite fille, Anna, devenue adulte capable d'écouter sa mère lui raconter comment elle fait pour l'être.

Beaucoup de tendresse dans ce récit où la comédienne détaille son amour pour sa fille et évidemment aussi pour son absente. A la fin, comme le dit justement son mari, l'impression que cette jeune maman « n'est plus la fille de sa mère mais la mère de sa fille ». Un beau changement qui se crée justement par l'écriture de ce récit si sensible !
https://vagabondageautourdesoi.com/2021/02/15/sarah-biasini-la-beaute-du-ciel/
Lien : https://vagabondageautourdes..
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"La mère ne m'a jamais manqué, petite. C'est la femme qui m'a manqué, une fois adulte."

Le récit débute le 1er mai 2017 lorsque Sarah Biasini apprend que la tombe de sa mère Romy Schneider a été profanée. Fortement secouée par cet évènement elle apprend trois semaines plus tard qu'elle est enceinte alors qu'à quarante ans, elle essayait vainement depuis un certain temps de démarrer une grossesse. Dans sa tête un lien se fait entre la profanation et la procréation. C'est le point de départ pour ce livre qu'elle souhaitait écrire depuis longtemps, elle va y creuser la question de l'amour maternel qu'elle va donner et qu'elle a reçu. Il lui apparait essentiel d'écrire à cette étape essentielle de sa vie où comme lui dit son conjoint "Tu ne seras plus la fille de ta mère, tu seras la mère de ta fille".

Elle, qui a perdu sa mère à quatre ans, évoque ses deux mères de substitution, sa grand-mère paternelle et sa nourrice Nadou. Aucune n'a voulu prendre la place de sa mère, elles ont juste été là et l'ont aimée tout simplement en lui donnant un tel amour qu'elle déclare ne pas avoir manqué d'amour maternel.

Dans ce récit Sarah Biasini s'adresse à sa fille Anna âgée maintenant de deux ans et demi (sa beauté du ciel) et ne nomme jamais sa mère par son prénom, pour elle c'est juste sa mère loin de l'actrice célèbre. Elle décrit bien l'enfance qui resurgit quand on devient soi-même parent et évoque les questions que beaucoup se posent en devenant parents.

Son écriture est d'une grande simplicité, dans de courts chapitres elle se plonge dans ses souvenirs sans ordre chronologique. Son récit révèle une personne très sympathique, qui m'est apparue sincère dans l'évocation de son recours à la psychanalyse lors d'épisodes dépressifs, de son rapport à la mort, de l'absence de sa mère et de son frère, de ses angoisses irraisonnées de mort, la sienne ou celle de sa fille "Comment ne pas paniquer, comment se convaincre que ça ne se reproduira plus ?... Je n'ai pas peur que ma vie s'arrête. J'ai peur de t'imaginer sans moi. Pourtant j'ai survécu, tu pourrais y arriver." J'ai aimé la façon dont elle parle de ses deux mères de substitution, en particulier de sa grand-mère paternelle qui, comme le reste de sa famille, a tenu à lui parler de leurs morts, à lui raconter la vie d'avant leurs morts avec des anecdotes qui sont devenus ses propres souvenirs elle dont la mémoire se résume à des flashs, à lui parler de sa mère comme d'une femme et non comme une star, des personnes qui aimaient sa mère d'un amour simple, sans l'aduler. "J'ai été réconfortée"
J'ai aimé la façon dont elle défend la mémoire de sa mère en s'insurgeant contre la façon dont elle a été présentée dans un film sur une partie de sa vie ("Trois jours à Quiberon").
Il y a beaucoup d'amour dans ce récit très touchant, c'est un livre tourné vers la vie même s'il est hanté par le manque. Il est écrit par une personne positive à qui son entourage a appris comment on peut vivre avec ses morts.
Lien : https://leslivresdejoelle.bl..
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Qui ne connait pas Romy Schneider, indéboulonnable Sissi Impératrice..? Sarah Biasini, sa fille qu'elle n'a connu que jusqu'à l'âge de 4 ans et demi s'apprête à devenir maman à son tour et cherche à expliquer à sa fille ce que c'est que d'être privée de sa mère aussi tôt et surtout son ressenti elle-même aujourd'hui qu'elle tient ce rôle, face à cette absence, cette mort (car il y a aussi l'absence de son frère mort tragiquement juste avant sa mère) qui suit sa famille partout et elle en particulier, ses angoisses face à ça et son parcours finalement pour être à ses côtés avec ses armes et ses faiblesses.
C'est touchant, parfois drôle par son excès, elle nous raconte en même temps du coup son histoire, son vécu, ses émotions et les conséquences sur sa vie. Elle nous dépeint SA mère et non Romy, nous parle de sa grand-mère qui fut sa mère de substitution et de sa Nadou, sa nounou adorée. C'est tendre, c'est joliment écrit et on sent toute la sincérité de livrer ces mots à sa fille pour qu'elle sache et qu'elle comprenne que la vie avance, même avec des bagages un peu lourds...
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