La première nouvelle proposée, signée
Ray Bradbury, date de 1947. le Cercueil nous narre les facéties d'un inventeur jouant un dernier tour à son frère qui vit à ses crochets. En guise d'amuse-gueule, ce court texte fort sympathique est tout à fait alléchant. C'est ensuite au tour de
Christian Léourier de nous offrir une histoire.
le Réveil des Hommes Blancs se déroule dans le monde qu'il a créé, Lanmeur. Je connais peu ce cycle, que j'ai découvert grâce à Bifrost et son numéro 65. L'auteur nous propose ici une belle rencontre entre un colon et un être primordial. Très joli texte à deux voix qui peut être une belle porte d'entrée pour un monde plus vaste. A suivre, donc. La
nouvelle suivante de cet opus bifrostien est de nouveau issue de la plume de Bradbury. Là encore un très court texte (six pages), mais contrairement au Cercueil, je n'ai pas du tout aimé Un Petit voyage. Cette histoire abracadabrante de voyage vers Mars pour femmes d'un certain âge sent un peu le renfermé. Ce qui n'est pas du tout le cas de la nouvelle qui vient juste après. le Pacha est signée par un
Jean-Philippe Depotte que, à ma très grande honte, je découvre ici. Il faut dire qu'il s'agit-là de sa toute première nouvelle publiée. le Pacha est un conte philosophique, à la manière de
Voltaire, où Jacob et son Maître devisent de la guerre en cours contre les Ottomans, alors que ce dernier est missionné par l'Empereur. Cette nouvelle est une merveille d'orfèvrerie littéraire, une pâtisserie fine où l'on déguste chaque mot. Bref, un régal. La dernière nouvelle, La Grande roue, est encore de
Ray Bradbury. Datant de 1948, ce récit n'a pas pris une ride. Même si je découvrais là la nouvelle, l'histoire m'était familière. En effet, elle se situe, à quelques détails près, dans l'intrigue principale du long-métrage
La Foire des ténèbres (1983), scénarisé par
Ray Bradbury himself, d'après son roman éponyme datant de 1962. Pas de surprise pour moi, mais une belle histoire quand même, un beau texte sur l'enfance.
En conclusion, voilà bien encore un très bon Bifrost. Je suis tout particulièrement fier d'avoir été, même modestement, collaborateur de ce numéro. Bien sûr, je ne touche pas le moindre pourcentage sur les exemplaires vendus (vous en doutiez ?). Je vous invite quand même très fortement à vous le procurer.
A.C. de Haenne
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