AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Psycho-pathologie du totalitarisme (16)

Le totalitarisme persécute toujours la littérature ….. cette persécution aujourd’hui n’œuvre plus sous la forme terroriste de l’autodafé, elle est plus subtile : en interdire l’accès par la réduction du vocabulaire chez les enfants (il suffit de voir à cet égard la pauvreté sémantique de nombreux livres pour enfants,) promouvoir « la culture de masse », qui est un oxymore, ainsi que l numérisations (entendre, la disparition progressive du livre papier), et diminuer la visibilité des véritables œuvre littéraires en encourageant toujours davantage d’ignorance. Un éditeur m’avait ainsi exprimé que, pour les enfants, on ne pouvait plus dépasser le format d’une double page, pour raconter des histoires, car « les enfants ne lisent plus », du fait de la promotion des écrans. La persécution risque aussi de provenir de phénomène de réécriture des œuvres, jusqu’à les rendre illisibles, sous l’influence de mouvements idéologiques tels que l’antiracisme, le wokisme, l’écriture inclusive, etc… Il n’en demeure pas moins que le résultat est identique, bien que beaucoup plus camouflé dans les méthodes pernicieuses employées, et qui répondent aussi à la logique du capitalisme sauvage auquel sert l’acculturation des masses, et qui fait le lit des dérives totalitaires en cours (P283)
Commenter  J’apprécie          80
Dans tout harcèlement, ce qui compte est de savoir tenir sur la durée face à un état de siège : il ne s’agit pas uniquement de provisions matérielles, mais de provisions émotionnelles, affectives, intellectuelles et spirituelles. Il faut sortir à tout prix des états émotionnels dans lesquels le système totalitaire nous plonge : haine, envie, angoisse, terreur, culpabilité injustifiée. Une fois l’émotion toxique identifiée, il est pertinent de regarder ce qui nous permet d’atteindre une certaine sérénité. Il serait douteux de viser une très grande joie dans une situation de souffrance extrême autour de soi, mais a minima un état d’âme équilibré et serein : la peur doit rester sur le siège arrière du véhicule ; elle est un signal adapté au danger qui se présente sur la route, mai elle ne saurait prendre le volant. Nul ne prendra jamais une décision judicieuse en étant en panique. Compenser les émotions qui nous détruisent et nous amenuisent en augmentant les émotions qui nous font du bien est un objectif ambitieux, mais nécessaire ; cela peut être d’établir une liste de ce qui élève notre âme, nous fait grandir, nous permet d’atteindre le sublime : la musique, la danse, la sculpture et les arts en général sont une voie de prédilection pour cela, de même que la relation avec la nature,, ou encore l’utilisation attentionnée de ses mains par la sculpture, le jardinage, etc… (P280)
Commenter  J’apprécie          60
Très peu d’individus ont donc la force et la structuration psychique de résister à la répétition des chocs traumatiques et à la terreur impulsés par la dérive totalitaire. J’ai déjà établi une sorte de cartographie psychologique des profils au pouvoir en période totalitaire : schématiquement, nous pourrions dire que les paranoïaques élaborent le « programme » de contrôle, les pervers tirent les ficelles dans l’ombre, et les psychopathes accomplissent les basses œuvres. C’est le bal des troubles narcissiques : C’est là qu’il nous faut bien comprendre que la mise en place d’un système totalitaire ne peut se créer avec ne simple alliance des profils pathologiques (pervers, paranoïaque et psychopathes) : il lui faut obligatoirement la complicité de la population, qui doit avoir massivement et a minima régressé dans une névrose obsessionnelle grave. Le fonctionnement en mode automatisé et robotisé rassure, car il suffit d’appliquer des protocoles à la lettre, et le système totalitaire n’est jamais avare de propositions de rituels destinés à conjurer l’angoisse. Il suffit de regarder les suggestions actuelles en matière énergétique ou sanitaire :
« Je baisse, j’éteins, je décale : chaque geste compte pour économiser l’énergie dès maintenant et durablement ! » ; « Les 5 gestes clés pour économiser de l’énergie » ; « Chaque geste compte » ; ainsi que le « plan de sobriété énergétique », dans lequel le Président français Emmanuel Macron a souligné que « l’énergie qu’on sauve, c’est la moins chère ».
Ces protocoles sont à l’action ce que le slogan est à la parole : une désincarnation de la pensée. (P166)
Commenter  J’apprécie          30
Avec le totalitarisme s’infiltre un processus pervers de déconstruction de la langue : attaque de la syntaxe et du vocabulaire, production de paradoxes et altération du sens des mots, déliaison dans le raisonnement, interdiction de certains mots (réduction du vocabulaire) et surinvestissement d’autres, prolifération des métaphores guerrières, stigmatisation des ennemis politiques par amalgames, et slogans absurdes (la fameuse « tympanisation mécanique des slogans » selon l’expression de Klemperer) sont le lot commun de la langue totalitaire et contribuent à banaliser la violence, pour justifier le crime. (P109)
Commenter  J’apprécie          30
Pour créer une masse, et qu’elle puisse devenir le premier soutien du régime totalitaire, il faut des médias de masse qui diffusent une propagande de masse afin d’entretenir la croyance en un discours fallacieux. Ce discours, c’est l’idéologie. Il s’agit d’un récit qui ne correspond ni à la vérité ni à la réalité de l’expérience qui s’appuie sur de premières hypothèses fausses, sur une novlangue et qui exige une adhésion sectaire, une croyance fanatique, sans possible contestation, doute, et encore moins remise en question : par exemple, l’idéologie raciale nazie concernant les « Aryens » qui seraient en danger d’altération et d’affaiblissement s’ils n’éliminaient pas leurs « ennemis raciaux », en particulier les Juifs.
Une fois que les masses cessent de croire, le totalitarisme s’effondre. C’est la raison pour laquelle maintenir l’idéologie en « mouvement perpétuel » est l’obsession du pouvoir totalitaire. (p38)
Commenter  J’apprécie          30
« Je n’ai rien à cacher » est l’adage du système totalitaire : non seulement il incite les êtres à l’exhibition de leur vie intime, mais il faut encore que ce soit avec leur propre « consentement ». Cette transgression permanent par le regard pervers est aussi une chute dans la barbarie, puisque, comme l’avait indiqué Hegel, c’est bien la pudeur qui est le socle de toute marche de civilisation.
Dans le totalitarisme, il n’existe aucune valorisation possible de la moindre liberté, au profit de la prédation sur tout chose et toute personne. Les liens entre les êtres sont régentés (et contaminés) par le système totalitaire ; l’individu n’est plus un être spirituel, non plus qu’un être d’amour, mais un objet mécanique (donc sans subjectivité ni conscience), en ce sens qu’il est la propriété du système totalitaire, qui légitime les confiscations matérielles, les rafles sur la propriété, la destruction de la famille et de toute activité sociale ou professionnelle. Le système totalitaire a pour but la domination permanente de chaque individu dans chaque sphère de sa vie, et pour cela, il faut qu’il pénètre dans les moindres recoins de la vie psychique par le lavage de cerveau quotidien qui doit provenir de différents étages de la société : les médias de masse, bien sûr, mais aussi le petit haut-parleur dans le parking, le rituel quotidien pour aller acheter son pain, etc. Tout, absolument tout, doit rappeler l’existence de ce pouvoir : il faut éradiquer à la racine la moindre possibilité que l’individu trouve un petit moment d’existence dans lequel il recontacterait cette part intime. (P86-87)
Commenter  J’apprécie          20
Le système totalitaire ne connaît que deux issues : la guerre et/ou l’autodestruction. Mon hypothèse est que la durée de ce régime politique dépend proportionnellement du degré de violence et de folie. La durée du système totalitaire se nourrit de l’adhésion des masses. Lorsque la réalité de l’expérience, de sa souffrance, des destructions, atteint la population dans sa chair, et de façon massive, alors l’endoctrinement des masses est susceptible de s’essouffler. C’est comparable à une sortie brutale d’hypnose. (P47)
Commenter  J’apprécie          20
Le roman Lune noire de Steinbeck, publié dans la clandestinité en France en 1942 est très évocateur de ce qu’une résistance sourde, silencieuse, entêtée, faite d’indifférence, de refus et de sabotage, peut obtenir : les nazis sont venus occuper un petit village scandinave, cerné par la neige, mais la population retourne la menace contre l’ennemi et le pousse dans ses derniers retranchements. Le héros Orden, qui représente le résistant, s’adresse ainsi à Lanser le colonel nazi :
« Vous voyez, colonel, on ne peut rien y changer. Vous serez écrasés et expulsés. Les gens n’aiment pas être conquis, colonel, et donc ils ne le seront pas. Les hommes libres ne déclenchent pas la guerre, mais lorsqu’elle est déclenchée, ils peuvent se battre jusqu’à la victoire. Les hommes en troupeau, soumis à un Führer, en sont incapables, et donc ce sont toujours les hommes en troupeau qui gagnent les batailles, et les hommes libres qui gagnent la guerre. Vous découvrirez qu’il en est ainsi, colonel. » (P 271)
Commenter  J’apprécie          10
A mouton docile, loup glouton (P235)
Commenter  J’apprécie          10
Le totalitarisme ne peut s’appuyer sue sur l’idéologie pour se maintenir au pouvoir, en d’autres termes, il a besoin de créer un délire collectif qui le soutient. Pour faire basculer les masses dans une « folie raisonnante », il procède au harcèlement violent, à partir de la multiplication de traumatismes, de paradoxes logiques et de déconstruction de la langue pour refondre en novlangue. Cette « nouvelle normalité » permet de légitimer la désignation de boucs émissaires. (P99)
Commenter  J’apprécie          10






    Lecteurs (16) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Freud et les autres...

    Combien y a-t-il de leçons sur la psychanalyse selon Freud ?

    3
    4
    5
    6

    10 questions
    436 lecteurs ont répondu
    Thèmes : psychologie , psychanalyse , sciences humainesCréer un quiz sur ce livre

    {* *}