AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de chichi_zibest


C'est en écoutant la radio (l'émission Sud Radio d'André Bercoff) que je me suis décidé à acheter puis lire ce livre. Je précise être un lecteur particulièrement intéressé par ce thème de dérive totalitaire des démocraties, ayant lu Soljenitsyne, Arendt, Dostoïevski, Aron, Renan, mais aussi les auteurs faisant référence dans ce thème comme Huxley, Orwell, Camus...
Ariane Bilheran conjugue la lecture et les travaux de ces auteurs, en ajoutant ses connaissances d'ancienne élève de l'ENS d'Ulm sur le harcèlement, la manipulation et la psychologie du pouvoir, pour proposer dans cet essai comment se caractérise le totalitarisme.
L'auteur insiste notamment sur les étapes qui marquent son avènement, mais uniquement dans le domaine psychologique et sémantique, et non dans celui de la politique (comme l'ont fait Tocqueville ou permet de le faire Hobbes avec Leviathan). D'où une analyse très construite et argumentée, étayée par des faits connus de tous comme le traitement de l'information, la crise du COVID...
Quelques passages sont surprenants et déroutants (comme le rapprochement entre la vie foetale et le totalitarisme), mais je les considère comme une démarche sincère d'Ariane Bilheran pour partager ses travaux au risque de s'exposer facilement à la critique.
Ce livre permet à lui seul de nous rappeler que la démocratie n'est jamais acquise et que son inclination naturelle est le totalitarisme (de part la psychologie des hommes qui atteignent le pouvoir). Attendre que le totalitarisme (ainsi que ces précurseurs comme l'oligarchie, l'écrasement des peuples par le seul état de Droit) ne s'annonce de lui même est naïf. Ariane Bilheran permet de détecter les signes avant coureurs, mais aussi de savoir se prémunir contre cette dérive inexorable que, selon moi, on ne peut que constater la réalité de nos jours.
Commenter  J’apprécie          70



Ont apprécié cette critique (6)voir plus




{* *}