non, ça ne va pas
je ne guéris pas
je ne m’aime toujours pas
j’ai toujours ce trou à la place du cœur
cette horreur douce-amère
et cette haine immense
envers moi-même
j’emprunte au chaos
juste ce qu’il me faut
de force
d’endurance
et de résilience
pour réussir à surmonter
mes déséquilibres constants
les monstres chez moi
ils n’étaient pas seulement
sous mon lit
ils étaient aussi
dans mon esprit
mais les choses changent désormais
aujourd’hui je parle, je crie, je hurle
seule chez moi, souvent
en public, rarement
ma voix me fait peur
mes silences s’époumonent
mais un mot après l’autre
je réapprends
à parler.
on prendra le temps qu’il faut
pour guérir
ajuster
recoudre
et rafistoler
on prendra le temps qu’il faut
on apprendra à se l’accorder
à s’écouter mieux
encore
et on se relèvera
une nouvelle fois
on prendra le temps qu’il faut
j’y envie d’y croire
et demain
le soleil reviendra.
J'ai le droit de souffler
maintenant
d'expirer
de respirer
j'ai trop longtemps
retenu mon souffle
et j'ai failli exploser
ou peut-être que je l'ai fait
avec le temps
mes je ne peux pas
se sont confondus
avec mes
je ne veux pas
si bien qu’aujourd’hui
je ne sais plus qui de
mon anxiété
ou ma volonté
m’empêche d’avancer
les monstres chez moi
ils n’étaient pas seulement
sous mon lit
ils étaient aussi
dans mon esprit
j’ai envie de m’adresser à toi, parfois
mais c’est difficile
de savoir comment te nommer
hypersensibilité
anxiété
dépression
ou tout cela et plus encore
à la fois
[…]
tout
absolument tout
était légitime
j’avais le droit
d’avoir mal
de vouloir tout arrêter
d’avoir besoin de temps
de douter
de pleurer
de crier
j’en avais le droit
et maintenant
j’ai le droit aussi
de lâcher prise
je me suis assez battue
pour moi
et contre moi aussi
surtout