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Critique de latina


Reconnaissons-le : je suis une intellectuelle. J'ai été nourrie par Saussure, Barthes, Jakobson et consorts.

Parlons-en d'ailleurs, de Jakobson : ses six fonctions du langage ont bercé mes études. Six, oui, six ! Pas sept. Mais ici, il en est question, justement, de la 7e. Et c'est à cause de ça que Barthes a été assassiné.
Enfin, dixit Laurent Binet ! Il s'en donne à coeur joie, ce Binet, et en devient iconoclaste. Les plus grands penseurs de notre temps (les années 80 et celles qui précèdent) ont été mis à rude épreuve et c'est hilarant. Voir Sollers et Kristeva hanter les couloirs de l'hôpital où gît Barthes après avoir été renversé, accompagnés de BHL avec sa fameuse chemise ouverte et ses cheveux au vent, assister aux scènes débridées dans les bains publics où le protagoniste homosexuel n'est autre que Michel Foucault, et j'en passe...tout ceci m'a bien fait rire. Ces maitres au phrasé si souvent hermétique redescendent d'un coup de leur piédestal, là, et l'ex-étudiante que je suis, qui les idolâtrait tout en planchant avec acharnement sur leur prose, jubile et se sent vengée.
Mais bon...Si Binet avait continué de cette façon, je l'aurais suivi sans hésitation !
Malheureusement (pour moi), il a fallu qu'il mêle Giscard, Poniatowski, Mitterrand et toute la clique des politiciens français et qu'il m'emmêle, par la même occasion. Un embrouillamini de dialogues peu intéressants pour moi car faisant référence à des situations purement françaises (inutile de rappeler que je suis belge et peu habituée à ces politiques surréalistes....euh....non, je retire ce que je viens de dire), un voyage à Bologne où, à part Umberto Eco, qui est déjà en lui-même très hermétique, j'ai rencontré un tas de gens inconnus et des pensées de plus en plus absconses...me voilà perdue.

Irritée, énervée, me demandant si mes circuits neuronaux s'étaient tout à coup mis à dysfonctionner ou tout bêtement à vieillir de façon accélérée, j'ai jeté l'éponge.
Oui, j'ai a-ban-donné ce livre qui au premier abord me faisait rire quasi à toutes les phrases ! Après une bonne centaine de pages, mon esprit a commencé à décrocher, tout comme ma mâchoire qui a bien failli...

Ce qui se conçoit bien s'énonce clairement, a dit Boileau. Et les mots pour le dire arrivent aisément.
Logorrhée loufoque, évènements tirés par les cheveux, querelles intestines...
Finalement, je rends grâce à mes professeurs du temps de mes études de lettres, eux qui étaient arrivés à me faire aimer la linguistique.
Je m'en vais de ce pas oublier ce Binet qui était presqu'arrivé à me la faire détester !
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