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sur 253 notes
La trajectoire de deux citoyens allemands Hans-Wilheim Kalterer, officier des services de renseignements SS et Ruprecht Haas un modeste commerçant de Berlin suit l'essor et la chute du nazisme dans leur pays.
Le premier quitte la police pour la SS en y voyant le moyen d'une ascension sociale et celui d'une amélioration de sa situation économique. Envoyé en Pologne, il cherche à minimiser aux yeux de sa femme Merit, une fervente catholique, son rôle dans la gestion des camps.
Sa crise de conscience mettra du temps à lui ouvrir les yeux et impuissant, il vivre la déliquescence de son couple sans la comprendre, incapable d'admettre la monstruosité du régime auquel il a contribué et participé.
"Mais aussi longtemps qu'il avait la possibilité de monter dans la hiérarchie, il se moquait éperdument de ce qui se passait autour de lui."
Ruprecht Haas lui, après avoir adhéré à l'idéologie nazie pour des raisons économiques et politiques "Crétin d'électeur sans cervelle de 1933, il avait détourné le regard, ne s'était intéressé à rien. Jusqu'à ce qu'il se trouve broyé lui-même sous les meules brunes. Et c'est à partir de là qu'il avait commencé à comprendre ce que cette lie entendait réellement par discipline, éducation et ordre."
Une écriture nerveuse, alternant les allers et retours entre passé et présent, nous montre à la fois l'évolution des deux personnages et la décadence du Reich empêtré dans ses mensonges pour cacher les défaites de ses troupes face à la progression inexorable des Alliés à l'Ouest et des Soviétiques à l'Est.
La vie à Berlin en 1944-1945 sous la menace permanente des bombardements alliés est décrite avec un réalisme qui résonne avec des romans comme Seul dans Berlin de Hans Fallada, les aventures de Bernie Gunther ou encore Berlin Alexanderplatz de Döblin.
Les deux personnages poursuivent leurs objectifs en dépit du chaos qui règne à Berlin. Evadé de Buchenwald, Haas revient pour se venger de ceux qui l'ont dénoncé et mené sa famille à la ruine. Kalterer veut se racheter une conduite aux yeux de sa femme et retourne dans les rangs de la police criminelle de Berlin, mais parviendra-t-il à oublier et à gommer son passé récent en Pologne dans la SS ?
Inévitablement, leurs routes finiront pr se croiser.
Traité comme un thriller, le récit des historiens Birkefeld et Hachmeister n'en est pas moins une somme dénonçant le régime nazi, ses illusions, ses mensonges et son cynisme.
Il y a notamment ce passage où l'un des personnages se récrie contre l'immigration en Allemagne et où l'on apprend que sous le Reich, le pays faisait appel à près de dix millions de travailleurs étrangers.
Les auteurs soulignent la tromperie des régimes extrémistes dont le succès et les victoires électorales sont toujours le fait des populations qui en seront les premières victimes.
Polar utile qui donne à réfléchir. Un polar comme on les aime !

Lien : http://desecrits.blog.lemond..
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Dans un Berlin où chacun essaie de survivre sous les raids aériens destructeurs des alliés,une chasse à l'homme sans merci s'engage.Des scènes d'une grande violence sont décrites lors des bombardements.Le régime s'effondre.Hitler a perdu son aura auprès de son peuple,mais quelques irréductibles font régner la terreur pour sauver ce qui est déjà perdu.Un roman très fort.
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Alors que l'Allemagne vit ses derniers jours de guerre, que Berlin est bombardée nuit et jour, deux hommes dans Berlin cherchent le même homme, un officier nazi du nom de Bideaux corrompu. Si Kalterer le cherche c'est pour sa participation à un trafic de marchandises ainsi que pour le meurtre d'un de ses complices. Si Haas le cherche c'est pour se venger : il a appris que ce dernier avait été l'amant de sa femme et il est persuadé que c'est lui qui l'a dénoncé aux nazis pour des propos diffamatoires contre Hitler. Dans ce décor de ruines, les deux hommes recherchent une vérité dont personne ne veut. Tout n'est que cynisme, retournement de vestes, corruption et opportunisme. Ce roman est noir, il évoque avec précision les dernières semaines du IIIème Reich, l'enquête n'est qu'un leurre, le véritable enjeu de l'intrigue est la noirceur des hommes. Je vous le recommande.

Challenge Multi-défis 2023
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Roman policier dont l'intrigue se deroule dans le cadre de l'invasion par les Russes de Berlin.Ouvrage haletant,qui ne laissa pas de repit,comme je les aime.
Bien que ce soit un roman,les descriptions sont tres réalistes;j'ai ete particulièrement choquee par les scènes de devastation suite aux raids aeriens,l'horreur pour les habitants qui ont ete obliges de se cacher dans les caves et qui ont ete obliges de mourir!
Les guerres font malheureusement beaucoup de victimes,militaires et civiles!!!
On ne se rend pas compte de ce que c'est que de vivre un bombardement;merci aux auteurs de m'avoir permis d'apprehender un ressenti,de m'avoir permis de vivre par procuration l'intensite de toutes ces horreurs
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Richard Birkefeld et Göran Hachmeister sont des historiens allemands, spécialisés dans l'Histoire culturelle et sociale du XXe siècle. Basés sur des faits rigoureux, le cadre de ce roman policier est particulièrement riche en enseignements sur les derniers jours de Berlin avant la chute. Salué par la critique allemande en 2003, lors de sa sortie, ce roman vient seulement d'être traduit en français par Georges Sturm.

Tout comme dans les récits de Kerr, Birkefeld et Hachmeister dépeignent un univers nazi corrompu, impitoyable et particulièrement minutieux dans son organisation et sa hiérarchisation, à la limite de la paranoïa. Tout le monde soupçonne tout le monde et tout le monde espionne et dénonce sans aucun état d'âme. Une manière sans doute d'appliquer la devise nazie « L'honneur dans la fidélité ».
Cette terrible période où Berlin fut pilonnée jour et nuit par les Anglais et encerclée peu à peu par les Russes voit les habitants pris au piège dans une souricière infernale. Hommes et femmes sont en proie à des doutes moraux concernant leur implication ou leur passivité pendant ces années. Certains voulaient juste croire en des jours meilleurs, d'autres se sont sentis investis d'une mission, reconnus enfin par un homme leur ayant rendu leur fierté. Ces derniers sont les pires, refusant de croire à l'inéluctable. L'absurde se mêle au pathétique, les représailles à la terreur. L'endoctrinement est terrifiant. « le führer a déclaré la guerre au peuple allemand » dira un vieil homme épuisé.

Dans ce climat hostile, cette apocalypse annoncée, une chasse à l'homme implacable s'engage. L'un cherche des réponses à ses questions et crie vengeance ; l'autre a pour mission de l'arrêter pour meurtre. Au jeu du chat et de la souris, y aura-t-il seulement un gagnant ?
La fin, finement amenée, est une bonne claque historique, instructive pour les lecteurs désireux d'en apprendre plus sur l'Histoire allemande.

Un bon polar construit autour d'une intrigue simple mais porté par un cadre historique minutieux et édifiant au sein d'une ville exsangue, aux immeubles ravagés où règne une insupportable odeur de mort et de poussière dans laquelle tentent de survivre les civils impuissants et épuisés.



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« le vent avait tourné. C'en était fini de la douceur aryenne pour les camarades du peuple. On leur présentait l'addition pour toutes les erreurs commises en leur nom. Ils ressentaient à présent dans leur propre chair ce qu'était un pays en proie à la guerre totale. »

Les Berlinois sont sous les bombes des tommies. Les alertes se succèdent. Les immeubles s'effondrent les uns après les autres. Les habitants vivent terrés dans les caves. Avec parfois la perspective d'être ensevelis sous les décombres. Des quartiers entiers de Berlin ne sont plus que squelette. Les Russes sont aux portes de la ville. Avec l'appétit de vengeance de ce que leur a fait subir le Reich allemand depuis qu'il a trahi le pacte de non-agression en lançant l'opération Barbarossa.

C'est le décor de ce roman. Et il en est un personnage tant il est omniprésent dans l'intrigue. Car autant que les luttes intestines qui se font jour en cette fin de règne du régime nazi, ce décor d'apocalypse participe au climat de terreur entretenu par les derniers soubresauts du régime et l'arrivée des troupes russes.

Pour le reste, l'intrigue en elle-même met aux prises Rupert Haas, communiste allemand évadé du camp de Buchenwald avec ceux qui l'ont dénoncé et spolié. Plus que pour son propre sort il les pourchasse pour avoir été à l'origine de la perte de sa propre famille qu'il n'a pas pu protéger. La police criminelle est à ses trousses. Mais ses membres dont la plupart ont servi dans la Gestapo et la SS, tout en continuant à servir le régime à l'agonie, pensent déjà à s'exiler afin de se prémunir des règlements de compte qui ne manqueront de les concerner.

Ce roman bénéficie d'une traduction très efficace et réussie. le titre pourtant a perdu de son évocation. La traduction littérale de son titre allemand aurait pu être : celui qui reste a raison.

On a l'habitude de dire qu'à l'issue d'un conflit, la raison appartient au vainqueur. Une des forces de ce roman est de nous faire augurer à aucun moment du vainqueur de la lutte qui oppose ses protagonistes et son épilogue est surprenant. L'autre force de cet ouvrage est de nous imprégner du climat de terreur et de désarroi qui a pu écraser le petit peuple de Berlin pris en tenaille entre le funeste régime qui le terrorisera jusqu'au dernier jour avec la hargne de la bête blessée et le rouleau compresseur des alliés qui écrase Berlin sous les bombes et les obus.

Cet ouvrage écrit par deux historiens allemands est une réussite totale à mes yeux. L'intrigue s'intègre avec le plus grand succès dans un fonds historique qu'ils dominent et relatent avec une objectivité de bon aloi. C'est avec un réalisme émouvant que ces deux auteurs nous font vivre la fin de ce régime maudit en leur pays. Ce réalisme comporte avec pertinence la grande part de perversité qui était l'apanage de tous les servants zélés de ce régime. C'est en cela que le titre allemand a toute sa force d'évocation et que les auteurs nous laissent espérer un dénouement après le dénouement. Pour qu'il y ait enfin une justice sur cette terre.
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Un roman policier et historique dans le décor apocalyptique de Berlin en ce début d'année 1945 avec un duel entre un policier et un homme assoiffé de vengeance. Dénoncé, emprisonné en camp de travail, ce commerçant a connu le pire et cette victime veut se venger de tous ceux, voisins ou proches, qui l'ont dénoncé, trahi...C'est l'occasion pour les auteurs qui sont des historiens de nous dresser un tableau de la société allemande à l'époque du IIIe Reich, une société gangrénée par la dénonciation et la corruption. le policier à participé à des massacres sur le front de l'est et cela l'obsède, il cherche à sauver sa peau, voit les rats quitter le navire, a cru à "la communauté nationale" mais ne croit plus qu'en lui-même dans ce chaos de Berlin sous les bombes.
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Excellent roman ! Les auteurs, historiens, ont reconstitué avec brio le climat des derniers mois à Berlin avant sa chute aux mains des Russes en 1945. Ils y mettent en scène un policier enrôlé dans les SS en quête d'avancement et qui revient de Pologne. Son épouse ne lui pardonne pas sa participation à ces crimes qui commencent à être connus en Allemagne; il accepte alors avec empressement un mandat qui le ramène à son ancien métier, celui de traquer le meurtrier d'un proche du régime. Dans le décor apocalyptique de Berlin qui brûle et s'effondre sous les bombes des Alliés, il croise la route d'un «dissident» évadé de Buchenwald, assoiffé de vengeance envers ceux qui ont causé sa perte. Petit commerçant, celui-ci a adhéré au nazisme au départ, mais suite à des paroles antipatriotiques, il fut dénoncé et interné dans des conditions abjectes.
Les portraits de ces deux hommes sonnent très justes, l'un, l'officier, qui réfute toute responsabilité, disant n'avoir été qu'un rouage ayant obéi aux ordres (d'ailleurs ceux qui refusaient étaient fusillés ou envoyés en camp de concentration)... L'autre, l'homme ordinaire qui (comme tant d'autres) regrette d'avoir adhéré à ce régime qu'il hait maintenant de lui avoir infligé un tel sort. Au final, ils sont tous deux, de manière différente et fort cynique, manipulés et broyés, l'un par ses dirigeants qui tirent les ficelles et se trouvent des portes de sortie, l'autre par des gens ordinaires comme lui, qui ont cherché à tirer leur épingle de ce jeu effroyable, fût-ce sur le dos de quelqu'un d'autre.
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« Berlin était une ville à l'agonie, elle se changeait en bûcher funéraire du Reich. »
Hiver 1944 : Ruprecht Haas, évadé du camp de Büchenwald, retourne à Berlin à la recherche d'une vengeance à la hauteur des humiliations subies. Hans Kalterer, officier SS (Sturmbanführer), lui aussi de retour à Berlin, se voit confier l'enquête sur l'assassinat d'Egon Karasek, un membre haut placé du parti nazi.
La trajectoire de ces deux hommes que tout oppose se croisera dans une finale au cynisme délirant, bien appropriée à la future Allemagne divisée de l'après-guerre.
Les historiens Richard Birkefeld et Göran Hachmeister ont écrit un roman policier aux images fortes dont l'intrigue, simple à priori, s'insère toutefois dans un contexte puissant de délitement du IIIe Reich. Les ravages des bombardements alliés, le moral de la population civile allemande aux abois, les désertions, la corruption à tous les niveaux du gouvernement, les délations citoyennes, véritable « (…) panier de crabes de la communauté patriotique nationale (…) », tout est décrit dans un souci de vérité historique.
Cinq étoiles pour la recherche, la construction, les personnages et cette fin à la hauteur d'un récit brillamment mené.
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On meurt beaucoup dans Berlin en cette fin de seconde guerre mondiale. Mais pas que de la guerre.
Deux hommes se poursuivent sans relâche, animés par des motifs bien différents. L'un sort de Buchenwald dont il s'est évadé, l'autre est un haut responsable nazi qui commence à s'interroger sur son avenir. Les deux hommes feront bien des victimes sur leur passage, jusqu'à l'inévitable affrontement final. Ils sont deux, mais on sent dès le début qu'il n'y aura à la fin de la place que pour un seul.
L'histoire avance vite, laissant peu de répit au lecteur. En plus des deux personnages principaux, les auteurs font apparaître de nombreux personnages secondaires. C'est cet aspect qui m'a le plus intéressée dans ce livre : Birkefeld et Hachmeister sont historiens, et ça se sent. Ils nous offrent un portrait très réaliste de Berlin à cette époque, à travers des portraits variés de ses habitants, de toutes conditions sociales, de toutes opinions politiques. On partage leur quotidien, entre les difficultés liées à la guerre, les bombardements anglais et la peur des Russes qui avancent de jour en jour.
En ce qui concerne l'aspect roman policier proprement dit, je suis restée sur ma faim. Alléchée par un début très prometteur, j'ai vraiment été déçue par une fin que j'ai trouvée bien banale et décevante par rapport à ce que j'attendais.
Une lecture intéressante, donc, mais pas exceptionnelle.
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