AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,75

sur 118 notes
5
11 avis
4
18 avis
3
7 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Le titre couplé à l'illustration de la couverture m'a poussée à supposer qu'il s'agissait là d'un thriller, une enquête, avec une forme de suspens.

Ce n'est pourtant pas ainsi que débute ce roman islandais, très agréable et fluide. Deux époques vont alterner, les retours dans le passé des années 1990 permettant classiquement d'éclairer les évènements présents.

Edda, blogueuse hyper connectée, vivant à Reykjavik, mariée et visiblement heureuse en couple, s'avère être cette lectrice qui va se volatiliser, laissant sa famille à sa consternation et son inquiétude car elle laisse derrière elle un nourrisson de trois jours.
À partir de cet événement, vont se relayer deux récits, l'un contemporain narrant la recherche d'Edda par son frère Einar, suivant sa piste jusqu'au Etats-Unis; l'autre visitant le passé de cette famille atypique.

J'ai très clairement préféré la première partie de ce roman, nous rapportant la rencontre de la jeune Júlía avec un Orlygur plus âgé, "fils à papa" entretenu, irresponsable et volage, exerçant ses "talents" dans le cinéma, et accomplissant l'exploit de laisser derrière lui deux femmes enceintes, dont Júlía. La seconde, Ragneiður, désespérée, finira par trouver refuge auprès de Júlía. Portant les deux enfants d'un même homme, Edda et Einar donc, elles organisent une vie familiale autour de ce gynécée.

J'ai pris plaisir à entrer dans la vie de ces personnages, les voir trouver un équilibre au-delà d'une situation hasardeuse et inhabituelle, apprécier l'amitié se nouant entre les deux mères. Les caractères des deux mamans sont très différents et même s'il ne s'agit pas d'une histoire d'amour au sens classique, l'auteur sait retracer avec finesse la naissance d'un "couple", d'une association de deux mamans avec ses déséquilibres, ses frustrations, tissage de ressentiments parfois mais aussi de solidarité et de complicité.

C'est dans cette cellule féminine que grandiront Edda et Einar. Là aussi, j'ai suivi l'auteur qui met en exergue deux personnalités bien différentes voire antagonistes. Einar est un petit bonhomme très dépendant de sa soeur (demi-soeur si vous avez bien suivi !), complexé par sa dyslexie et donc évoluant au début sous la coupe de sa soeur, puis avec l'âge s'épanouissant dans les jeux d'extérieur et son rapport aux autres. Edda, petite fille plutôt introvertie s'entoure, elle, de livres et trouve une forme de bonheur dans la lecture compulsive, atteinte à l'inverse de son frère d'hyperlexie. Elle maintient un lien étroit avec ce dernier à travers les mots : ceux des histoires qu'elle lui invente ou lui lit, lui qui est privé de ce plaisir.
Leur chemin finiront par se séparer, du fait d'événements respectifs qui constitueront des blessures intimes et obligeront chacun à trouver des voies de résilience.

Voilà le moment de bascule du roman. Si j'ai beaucoup apprécié la narration relative aux vies de ces personnages, j'ai bien moins adhéré à la tournure que prend le récit suite à la disparition d'Edda.
Dans un premier temps, il y a quelques incohérences ou facilités qui tranchent avec le début du roman. Einar trouve avec une aisance éhontée les indices le mettant sur la piste d'Edda. Il se retrouve dans un New York survolté mais n'est nullement gêné par la pratique de l'anglais, lui, Islandais travaillant dans la nature, qui avait donc de grosses difficultés scolaires !

Si la première partie du roman est empreinte de réalisme, la seconde s'apparente à un conte naïf... Quant à la cause du départ d'Edda, sans trop en dévoiler (car on est censé là aborder le noeud de cette "enquête"), si le thème du rôle de l'écrit dans notre société, (s'opposant ici à l'oralité), est passionnant, il est traité trop légèrement. Il y avait là matière à creuser et investir un peu plus ce sujet, en s'appuyant sur des recherches solides. Citer Platon, Socrate et Lévi-Strauss ne sauvera pas un suspens écorné.

Sigríður Hagalín Björnsdóttir a, pour moi, posé les bases d'un très joli roman, empreint de délicatesse et de finesse et a décidé de changer de registre, pensant conférer du suspens à un thriller qui n'en est pas un. C'est un soufflé qui tombe à plat.
Commenter  J’apprécie          113
« Par une douce matinée lumineuse de la fin août, Edda s'enfuit de son domicile en abandonnant son petit garçon âgé de trois jours, endormi dans son berceau. »

D'emblée, Sigridur Hagalin Björnsdottir positionne son récit dans un drame familial : la disparition d'Edda, une jeune femme star des réseaux sociaux, tout juste devenue mère. Son frère Einar se lance à sa recherche, la police n'estimant pas cette disparition inquiétante.
La famille d'Edda et Eidar est plutôt atypique. Nés d'un même père, Örlygur, ils ont été élevés au sein du même foyer par leurs deux mères, Júlía et Ragnheiður. Un arrangement plutôt étrange qui interroge maintenant qu'Edda a disparu.

« Nos mères étaient le nombril du monde, elles étaient le centre de gravité de nos existences, omniscientes et omnipotentes. Nous tournions autour d'elles comme deux satellites et, quelque part à la périphérie se trouvait notre père, ce soleil radieux pesant comme un trou noir, venu d'une autre galaxie. »

Le récit va alterner les points de vue des différents membres de la famille entre passé et présent, une narration assez classique dans les romans mêlant enquête et secrets de famille.
L'autrice y ajoute une dimension supplémentaire et originale en développant son intrigue autour de la lecture et de l'écriture. Edda et Eidar ont quasiment le même âge, ils ont grandi ensemble dans une relation très fusionnelle. Mais si Edda apprend très rapidement à lire et passe ensuite son temps dans les bouquins, négligeant ses relations aux autres, Eidar lui est dyslexique et rencontre de grandes difficultés dans son apprentissage de la lecture. L'enquête d'Eidar va le mener à s'interroger, la rupture brutale de sa soeur avec la lecture quelques années auparavant peut-elle être à l'origine de sa disparition soudaine ?

« Ce sont justement les expéditions vouées à l'échec qui font les meilleurs récits. le héros doit franchir un certain nombre d'obstacles, se libérer des griffes d'un monstre, il va de Charybde en Scylla. Il apprend au fil des épreuves, mûrit pendant son voyage et guide le lecteur pas à pas derrière lui. »

Ce fil narratif autour de la lecture m'a séduit et donne au récit une impulsion intéressante, très encourageante pour la suite de l'enquête.
Malheureusement arrivée au milieu du roman, plusieurs points m'ont perturbé et m'ont fait décrocher de l'histoire.
Tout d'abord, d'improbables coïncidences et coups de chance permettent à Eidar de progresser rapidement et sans grande difficulté dans une enquête qui perd alors en crédibilité et en souffle.
De plus l'histoire part ensuite sur des thématiques un peu trop tirées par les cheveux et qui semblent quelque peu éloignées de l'objectif initial du récit. Cette complexification de l'intrigue a aussi un effet direct sur les personnages qui perdent en émotion et en intensité.
Dommage que la conclusion ne soit pas à la hauteur de l'intérêt suscité par le début prometteur du roman.
Commenter  J’apprécie          93
J'avoue ne pas complètement accrocher à ce style islandais souvent déroutant.
Deux femmes se font "courtiser" par le même homme, la compagne avec qui il vit et une conquête de passage.
Julia et Edda se retrouvent enceintes de cet homme qui est la plupart du temps sous d'autres cieux.
Si Julia en veut à sa rivale, avant de la rencontrer, elle finit par l'apprécier et toutes deux s'installeront et vivront ensemble, accoucheront pratiquement en même temps, élèveront leurs enfants.
Julia accouchera d'une fille super douée, Edda d'un fils, Einar. S'ils sont quasi jumeaux, leurs caractères sont bien différents. Edda est passionnée de lecture, d'histoires à raconter à son demi-frère, Einar. Lui est complètement opposé à apprendre à lire, veut vivre libre et sans entrave.
Edda, ayant à peine accouché, s'enfuit en abandonnant son nouveau-né, sans explication.
Les recherches amènent à croire qu'elle est à New-York. Son frère Einar part à sa recherche sans avoir aucun indice. Pas toujours crédibles ces démarches d'un dyslexique, peu lettré.
Pas mal de play-back pour essayer de cerner les personnages, pour raconter leurs antécédents.
Ce n'est pas une littérature facile, l'irlandaise.
J'ai accroché à la fin du livre (pendant 32 pages) et au récit fait par Einar de son séjour chez son père dans les Caraïbes. Un texte plus clair et limpide, plus simple à suivre.
Bref, je ne suis pas emballée du tout. C'est peu dire. Ces islandais me semblent fort torturés. le fait de vivre dans un pays où l'obscurité est tellement présente, où la vie est dure, les rend sans doute plus compliqués, torturés.
Commenter  J’apprécie          30
C'est le titre du roman qui m'a attirée avant tout. Est-ce que tous les lecteurs aiment lire des romans qui parlent de livres et de lecteurs ? En tout cas, c'est mon cas !
Cela dit les livres ici sont finalement assez peu présents. La lecture est vue plus globalement, la lectrice dont on parle est en quelque sorte une « hyper-lectrice », ce genre de personne qui ne peuvent s'empêcher de lire tout ce qui leur tomberait sous les yeux, du botin à la notice d'utilisation du sèche-cheveux.

La 4e de couverture, elle, m'avait vendu une enquête. La lectrice a disparu, son frère part à sa recherche. Je m'attendais à un thriller. Ca n'en est pas un, je classerais plutôt ce roman en littérature contemporaine, tout simplement.

La structure du roman est aussi assez déroutante. La narration est partagée entre plusieurs « époques » : le présent du frère qui recherche sa soeur ; le passé de leurs parents ; les pensées de sa mère ; et plus tard, des courriers.

Je reconnais les mérites du roman : le style est agréable ; l'ensemble est original. Les thèmes abordés sont intéressants, et nous poussent à nous questionner.
Mais voilà : je trouve que la réflexion n'est pas assez poussée, pas aboutie. le roman nous vend un secret traumatisant qui est dévoilé tellement platement qu'il en perd toute saveur. Les personnages ne sont pas particulièrement attachants, aucun d'entre eux. Et surtout (mais là c'est ma faute), ce n'est pas ce que je voulais lire.

Une petite déception, donc.
Commenter  J’apprécie          32
Jolie découverte grâce à un Babeliocompatible: beaucoup de naïveté et de magie dans ce roman , une écriture fluide et légère. Différentes temporalités qui donnent du rythme, des passages drôles et émouvants.
Le pitch vous happe de suite ; 2 femmes des années 80 en ISLANDE sont "engrossées" (c'est le terme adéquat) par le même homme. Elles décident de prendre leur destins en main … en vivant ensemble avec leur progéniture respectives, une fille et un garçon unis par le sang mais surtout par une magie ..car les 2 sont surdoués l' un dyslexique et l'autre hyperlexique , ils s'élèvent l'un l'autre fusionnelle ment...plus tard la fille , grande lectrice , va disparaitre …laissant mari et bébé. Son frère va partir à sa recherche.
Je vous laisse découvrir le reste les quêtes respectives de ces êtres, le motif de départ de la grande soeur pour moi est « étranger » dans le roman et ne vient rien ajouter au récit qui n'en demeure pas moins une belle histoire de vie, un récit choral avec des personnages attachants.
Vite le prochain pour découvrir comment l'auteur va utiliser ces atouts !
Commenter  J’apprécie          20
Mon avis est plutôt mitigé sur ce roman car j'ai vraiment adoré la première partie où l'on découvre cette cellule familiale qui se crée de manière complétement inattendue, l'auteure nous décrit l'histoire de ces 2 femmes, enceintes du même homme presque en même temps et qui vont tout faire pour s'aider et s'aimer alors que la logique voudrait le contraire. Les relations évoquées ici sont puissantes et douces à la fois. Et c'est dans ce climat que vont naitre Einar et Edda, se partageant leur maman respective dans une sorte de bulle.
Einar vit AVEC les histoires que sa soeur lui raconte, sa dyslexie l'empêchant une autonomie dans ce domaine, et Edda vit DANS les histoires qu'elle lit car l'écriture lui laisse une empreinte indélébile à l'âme. le rapport à la trace écrite est très important dans ce roman mais malgré tout je ne le trouve pas assez développé.
En revanche la seconde partie du roman m'a déroutée, je ne m'attendais pas du tout à ce que ce type d'évènements viennent s'insinuer dans l'intrigue et je suis du même avis que Nahé sur le fait qu'il devrait y avoir un TW pour prévenir les lecteurs sensibles. de plus la facilité avec laquelle Einar parvient à retrouver sa soeur dans la grande pomme est déconcertante et manque de crédibilité.
Malgré tout j'ai trouvé ce livre intéressant et fluide, j'ai beaucoup aimé les flash-back permettant de remettre les pièces du puzzle en ordre et je trouve cette histoire d'amour familiale atypique très belle.
Commenter  J’apprécie          20
Intéressée par le début du livre, je me suis trouvée désappointée quand je me suis rendue compte que je ne trouvais plus aucun attrait à sa lecture. Désintéressée en fait. Je l'ai cependant terminé.
Cette littérature est pour moi sans réel intérêt et constitue une perte de temps.
J'écris cette critique, sans réel intérêt, dans le seul but d'acter que nous ne partageons pas tous le même avis sur ce livre.
Commenter  J’apprécie          10


Lecteurs (343) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2873 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}