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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Magnifique roman, une belle surprise pour moi.
Einar part à la recherche de sa soeur, jeune maman et célébrité des réseaux sociaux. Cette enquête est un prétexte pour nous raconter leur enfance, la rencontre entre les deux mères et la place de la lecture et écriture dans leur vie.
C'est beau, fort, très bien écrit. je recommande chaudement.
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Bravo !
Formidable !
L'écriture tourbillonnante de Sigridur Hagalin Björnsdottir m'a happé dans un récit peuplé d' êtres étranges, pressés de creuser leur existence dans un monde changeant.
Edda, la soeur; Einar, le frère, ont deux mères et un géniteur, pas un père, un semeur de sperme. Les jeunes femmes assurent ensemble, couveuses de deux enfants, unis comme les deux faces d'une même pièce.
Nous suivons Einar et Edda, fil rouge d'un roman allégorique, tramé de poésie et de réalisme magique. Cette élégance de style ne dispense pas de réflexions sur l'avenir digitalisé et sur la pérennité de la lecture et de l'écriture.
Le ton singulier détonne. L'auteure laboure ou bine de nombreux champs : psychologie, intimité fraternelle, autisme, neurosciences, linguistique, courage féminin, lâcheté masculine, prospective. Elle réussit le tour de force de concilier habileté narrative (construction sur trois époques) et questionnements contemporains en conservant une langue fluide et directe, à l'inverse de Siri Hustvedt, trop intellectuelle.
Ce livre de grande facture offre également une place de choix à la nature, grise ou bleue, décrite en accord majeur d'un périple mémorable et émouvant.
Dire que j'ai aimé, c' est peu dire.

P.S. Sigríður & son mari, Jón Kalman Stefánsson (dont j'ai lu le magnifique Lumière d'été, puis vient la nuit viennent de publier un livre le même jour. de belles joies en perspective pour le couple d'écrivains.
Commenter  J’apprécie          2011
Cette lectrice disparue, c'est Edda, dévoreuse de livres, mais aussi empêtrée dans tout ce qu'elle lit et ne parvient pas à oublier. Edda , qui peinant à établir des relations avec les autres, est soudain devenue une influence mettant en scène sa vie sur les réseaux sociaux avant que de s'enfuir aux États-Unis, plantant là son mari et son fils nouveau-né.
Son frère, Einar est plus habitué à pister le gibier qu'à rechercher des humains, mais il se lance à la poursuite de sa soeur, ce qui n'est pas une mince affaire pour ce dyslexique dont la soeur palliait souvent les difficultés avec l'écrit.
Un père, deux mères, deux enfants ayant chacun un rapport à la lecture très différent, tel est le schéma de ce roman à la croisée de plusieurs genres: roman familial, roman d'anticipation (qui semble juste très très proche), fable et  roman policier avec cette lectrice disparue qui donne son titre au roman.
Titre français qui résonne d'un double sens , mais cela on ne le comprendra qu'à la fin du récit, récit qui se déroule en partie  dans un pays , l'Islande ,où le livre est roi.
Ce roman est donc  aussi une réflexion sur la lecture et l'écriture et son autrice n'hésite pas comme dans L'île à susciter le malaise, confrontant ses personnages, et ses lecteur par la même occasion,à des situations extrêmement dérangeantes.
Il n'en reste pas moins que le style, la composition , les personnages et les thèmes choisis font de ce roman une lecture forte et addictive.
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Júlía et Ragneiður se retrouvent enceintes du même homme, un certain Orlygur. C'est dans le "Reykjavik d'avant le tourisme, (...) le Reykjavik d'avant les technologies de l'information" que Julia a rencontré Orlygur, dans ce "Reykjavik des poètes, des fabricants de gnôles de contrebande et des chèques en bois". Orlygur se dit réalisateur, acteur aussi, bref, un artiste, un esthète endimanché un jour de neige et verglas. Vous voyez le genre de loustique ?... Vous croyez qu'Orlygur va finir par lui sauter dessus ? Pourtant, s'ils se fréquentent, c'est Júlía prendra les devants. Mais sera humiliée. Pourtant, un revirement de situation, et Júlía, cette gamine, quitte le domicile familial pour emménager avec cet homme de dix ans son aîné dont elle finit par tomber enceinte. Elle, la fille aux rangers, la dure à cuire qui refuse d'avorter contre l'avis de tous, celle qui se gave de "mauvaise littérature" pour se venger de ce mec, se prend un upercut le jour où elle reçoit l'appel d'une certaine Ragneidur. Celle-ci lui explique qu'elle est enceinte d'Orlygur. "Putain de bordel de merde (...) espèce de salope !" Orlygur ne dément pas la chose, n'étant pas l'homme d'une seule femme. Revirement de situation de nouveau. Ragnheiður et Julia se rencontrent, se plaisent et vont faire face à la situation, emménagent ensemble. Vous pensez qu'elles ont viré lesbiennes ? Non, non !



Un couple de femmes qui n'en est pas un pour élever deux mioches : Edda et Einar. Un petite famille non conventionnelle. Edda est toujours le nez dans les livres alors qu'Einar peine à déchiffrer le moindre écrit. Une petite famille non conventionnelle, avec une gamine qui souffre d'hyperlexie et l'autre de dyslexie ! Edda peine à communiquer avec autrui. Les seuls personnes qu'elles fréquentent sont les êtres de papier qu'elle rencontre dans les livres. Jusqu'au jour où, l'adolescence passant par là, elle décide de devenir une autre. Les réseaux sociaux sont une aubaine. Elle parvient à drainer des milliers de followers à sa suite, une star du web qui ouvre largement la porte sur sa vie privée pour maintenir sa notoriété, gagner du fric. Un vrai boulot à temps plein... Hop, son mariage avec Ragnar est largement diffusé sur Internet. Pourtant, un jour, plus d'Edda ! Elle disparaît, plantant là son mari et leur nouveau né, ses folowers plein d'inquiétude. Dépression post-parthum dirons certains. Est-ce bien le cas ?



Sigríður Hagalin Björnsdóttir amène à réfléchir à notre rapport à l'écrit, de l'Antiquité à nos jours. Elle fait porter à son héroïne disparue un prénom qui aussi une oeuvre majeure de la littérature islandaise médiévale , l'Edda de Snorri. "Edda" a plusieurs significations plus ou moins mystérieuses ("livre d'Oddi", thèse généralement rejetée, mais aussi "arrière-grand mère", entres autres, en passant par "aieule de tout savoir sacré" selon Régis Boyer - voir Wikipedia) . On dit souvent que "nous assistons actuellement à l'agonie du livre (...). La lecture est en recul que ça nous plaise ou non. Nous sommes témoins de la plus importante révolution intellectuelle depuis l'invention de l'imprimerie qui a permis aux gens du commun il y a presque six siècles d'accéder à l'écrit." L'autrice remonte la source jusqu'aux Sumériens, première civilisation à avoir inventé l'écriture et Socrate qui considérait que l'écrit au détriment de l'oralité était fait pour asservir le peuple. Cependant, ne prenez pas peur : ce roman n'est pas un livre indigeste de philo ! Sigridur Hagalin Bjornsdottir amène à réfléchir à notre rapport à l'écrit, de l'Antiquité à nos jours. Elle fait porter à son héroïne disparue un prénom qui aussi une oeuvre majeure de la littérature islandaise médiévale , l'Edda de Snorri. "Edda" a plusieurs significations plus ou moins mystérieuses ("livre d'Oddi", thèse généralement rejetée, mais aussi "arrière-grand mère", entres autres, en passant par "aieule de tout savoir sacré" selon Régis Boyer - voir Wikipedia) . On dit souvent que "nous assistons actuellement à l'agonie du livre (...). La lecture est en recul que ça nous plaise ou non. Nous sommes témoins de la plus importante révolution intellectuelle depuis l'invention de l'imprimerie qui a permis aux gens du commun il y a presque six siècles d'accéder à l'écrit." L'autrice remonte la source jusqu'aux Sumériens, première civilisation à avoir inventé l'écriture et Socrate qui considérait que l'écrit au détriment de l'oralité était fait pour asservir le peuple. Cependant, ne prenez pas peur : ce roman n'est pas un livre indigeste de philo !



Sigríður Hagalin Bjornsdottir offre un roman distrayant, avec une bonne part de thriller : nous suivons Einar à la recherche de sa soeur Edda, qui emmènera à New York, à la rencontre d'un mystérieux professeur. Einar se souvient, nostalgique, de sa soeur lui contant des histoires, lui qui n'arrivait pas à lire. A son tour, il lui racontera, sur un enregistrement, le secret dont il doit soulager son coeur.



Même si l'auteure destructure l'écheveau temporel de son récit en mille brins de laine, le lecteur finit par renouer les liens qui les unit les uns aux autres.







J'ai beaucoup aimé ce roman polymorphe qu'il est vain de vouloir classer dans un genre littéraire bien défini. J'ai aimé le jeu des doubles inversés qui émaillent le roman, l'esprit de sororité qui fait la place belle aux femmes. En revanche, je n'ai pas trop su quoi faire avec Orlygur, le personnage masculin à l'origine de l'histoire et des drames. Paradoxalement. Un petit coup de griffe aux réseaux sociaux et aux "stars" nées d'un nombre de like, ce trompe-l'oeil et cet asservissement des temps modernes.



Un roman singulier où l'on ne s'ennuie pas. Une de mes lectures marquantes de l'année.




Lien : http://milleetunelecturesdem..
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J'ai commandé ce livre par hasard, parce que je ne connaissais pas cette auteure islandaise. J'en ai entamé la lecture sans en attendre grand chose, et j'ai reçu un grand coup dans l'estomac. Attention chef d'oeuvre!
La lectrice disparue est un roman riche, facile à lire, à la fois thriller, drame psychologique et essai sur l'écriture. Il analyse avec finesse et délicatesse, les relations au sein d'une famille recomposée, Julia et Ragnheidur, Edda et Einar leurs enfants majeurs, nés du même père. La psychologie des protagonistes y est particulièrement bien décrite.


Edda vient d'accoucher et soudain elle disparait, abandonnant son bébé. On apprend qu'elle a pris l'avion pour New York. Son demi frère, Einar part à sa recherche. Mais est-elle toujours vivante? Pourquoi est-elle partie à New York? Comment pourra-t-il la retrouver au milieu des 25 millions d'habitants de la grosse pomme? Alors commence un étrange jeu de piste dirigé par Edda à l'intention de son demi frère. On y découvre aussi bien Inanna - déesse sumérienne - que le Phèdre de Platon. Pourquoi ce jeu de piste autour du thème de l'écriture?


Peut être parce que l'écrit et la lecture sont au coeur des relations entre Edda et Einar. Einar est dyslexique. Jeune il a eu beaucoup de mal à apprendre à lire. Edda l'a aidé. Edda, elle, est hyperlexique, à la limite de l'autisme. Ce qui peut être un avantage - facilité de lecture et de mémorisation - peut devenir rapidement un handicap avec une difficulté d'intégration dans la vie sociale. Est ce qu'Edda en a eu assez de ce handicap? Mais que peut-elle faire? Au passage, j'ai découvert ce qu'était l'hyperlexie.


Finalement ce qui m'a le plus intéressé dans ce roman passionnant de bout en bout, c'est la réflexion sur l'impact de l'écrit dans une civilisation. Les Gaulois n'ont laissé quasiment aucun écrit. A l'opposé, les Sumériens, quatre millénaire avant les Gaulois, ont inventé la première langue écrite au monde. Mais l'écrit n'a pas toujours été une bonne chose pour les hommes, et il commence en ce moment à s'effacer au profit de la parole (enceinte connectée) ou du pictogramme (emoji). La thèse soutenue par l'un des personnages de ce roman est que l'écrit disparaitra totalement dans un demi siècle et que ce sera un bienfait, nous rendant plus près des autres et de la nature. Pourquoi pas? En tout cas c'est un thème que je n'avais encore jamais rencontré. Un thriller qui fait réfléchir. Retenez le nom de l'auteure: Sigridur Hagalin Björnsdottir.
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Sous une couverture d'une sobre beauté, mais dont l'illustration, peut-être un peu trop naïve, pourrait annoncer de la littérature pour adolescent, avec un titre évidemment accrocheur pour qui aime lire et s'intéresse aux énigmes, La Lectrice disparue se présente comme un texte au croisement de plusieurs genres – conte, roman d'initiation, récit de science-fiction, enquête policière ? On hésite souvent et c'est tant mieux ! - et ouvert à de multiples interprétations, un roman plein d' « étrange étrangeté » et qui, en particulier, interroge avec beaucoup d'habileté l'artifice de notre rapport au monde, modifié par nos capacités de lecture et d'écriture. Edda et Einar sont, respectivement, la fille de Julia et le fils de Ragnheidur, deux jeunes femmes qui se sont retrouvées enceintes à la même époque d'un seul et même homme, et qui, surmontant leur jalousie réciproque, ont décidé de vivre ensemble à Reykjavik, partageant l'éducation des deux enfants. Un jour, Edda, devenue mère à son tour, disparait, abandonnant son mari et son bébé à peine né, sans autre explication… Einar est envoyé par sa mère Julia à sa recherche. Il découvre bientôt qu'elle s'est envolée pour New York, ville qu'il rejoint à son tour pour poursuivre son enquête. Se rappelant que sa soeur, après avoir été dans l'enfance une dévoreuse impénitente de livres, prise par cette passion qui l'isolait des autres et lui conférait une attitude proche de l'autisme, est devenue, après un traumatisme sexuel, une adolescente et une blogueuse extravertie, très différente de son personnage d'enfance et n'ouvrant plus jamais un livre, guidé aussi par le mystérieux nom de Phèdre, laissé par elle comme un indice, il découvrira dans l'impressionnante bibliothèque de la ville le début d'une piste susceptible de le mener vers Einar, une piste qui, par le détour d'une lecture d'un dialogue de Platon et l'analyse scientifique de l'évolution du cerveau humain après la découverte et le développement de l'écriture et de la lecture, l'amènera, comme le lecteur, à se demander si ces deux pratiques ne nous ont pas éloignés, pour notre malheur, de la Nature, d'une présence plus harmonieuse au monde. C'est là le coeur du livre, quand on passe de « la lectrice disparue » à… « la disparition de la lecture », ouvrant un questionnement, en écho brûlant à notre actualité, sur ce que pourrait être une humanité ayant résolument décidé de se passer d'écrire et de lire. Mais au-delà de cette dimension anthropologique, au-delà du romanesque de l'aventure, ce qui fait le charme de ce texte, c'est aussi l'alternance des points de vue, les récits du passé que font chacune des deux mères, Julia la combattante et Ragnheidur l'handicapée, réduite par un accident cérébral à vivre paralysée et muette, mais toujours d'esprit très alerte, la quête d'autonomie, aussi, du frère et de la soeur, découvrant pourtant à quel point leurs destins sont intrinsèquement liés. Avec la force d'une infinie poésie, une ensorcelante musique des mots pour évoquer justement le bienfait parfois de leur absence, comme dans ce passage final : … « nous murmurions des choses sur ce monde sans paroles où jamais ne résonnaient ni histoires ni poèmes, où jamais n'affleuraient ni lettre ni signe, où les mots n'étaient pas encore nés / petite soeur, disions-nous, et nos mains se touchaient, petit frère / c'est ainsi que nous faisions pour nous endormir ». Après les merveilleux romans d'Audur Ava Olafsdottir, Sigridur Hagalin Björnsdottir est bien une nouvelle voix forte de la littérature islandaise, à écouter d'urgence !

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« Nul ne peut effacer une histoire lorsqu'elle a été dite. »
Ce roman atypique m'a énormément plu. Il est empreint d'une atmosphère très particulière reliée à la lecture et à l'écriture.
Nous commençons à Reykjavik, où Júlía, une très jeune femme, cherchant à s'échapper de sa famille, fréquente Orlygur plus âgé qu'elle, qui se dit cinéaste, artiste, réalisateur …. C'est surtout un flambeur, plus préoccupé de sa petite personne que de son amoureuse. D'ailleurs, lorsqu'elle lui annonce qu'elle est enceinte, ça ne le fait pas vraiment vibrer et il n'est pas du tout ravi qu'elle s'installe chez lui. Un jour, elle reçoit un appel d'une certaine Ragneiður qui lui dit être enceinte du même homme ! Elles choisissent de faire front ensemble et vont élever Edda et Einar, leurs enfants comme une soeur et un frère. Ils sont excessivement différents et pourtant ils semblent former une seule et même personne.
Edda lit beaucoup, retient tout et vit dans le monde des mots qui deviennent vivants pour elle. Elle s'en nourrit, elle en a besoin pour exister mais ils l'envahissent et la coupent des autres. Son « frère » est dyslexique, il souffre lorsqu'il déchiffre, les lettres dansent, s'animent, et il n'arrive pas à les poser pour savoir ce qui est écrit. Alors il écoute sa soeur qui lui conte des histoires, certaines qui font peur, d'autres plus tendres… Et il entretient, pour eux deux, des rapports avec les autres car la vraie vie, c'est également tisser des liens, n'est-ce pas ? Ils arrivent ainsi -chacun son rôle- a un équilibre.
Ils grandissent et un jour, Edda, mariée et jeune maman, disparaît. Son frère a pour mission de la retrouver à New-York, où elle semble avoir atterri. Il part à sa recherche. Il va essayer de démêler les fils d'un immense écheveau qui est là sous ses yeux mais son handicap ne le rassure pas, au contraire. Il est tellement ardu de lire, en plus dans une autre langue ! Mais il veut comprendre cette fuite alors il persévère.
Ce recueil se présente sous plusieurs aspects. Il y a « ici » avec les réflexions d'un des personnages, « jadis » avec des retours en arrière et les « jours » qui s'égrènent avec Einar à New-York, ainsi que des lettres et des histoires. J'ai trouvé très enrichissant d'avoir ses formes d'écriture variée.
A travers son récit, l'auteur aborde plusieurs thématiques : la crainte que le numérique avale l'écrit, le handicap et l'acceptation de ce qu'on est, de ce qu'on peut être, la tradition orale et l'écriture, la place des mots, leur pouvoir, les légendes, les contes, les histoires et leur influence sur ceux qui les lisent ou à qui on les lit, la complexité des relations humaines, l'amour qui étouffe ou qui fait grandir, la famille, la place des réseaux sociaux….
Cette lecture a été une agréable découverte (merci au traducteur, Éric Boury, qui a dû faire un travail remarquable pour choisir les mots afin que leur saveur reste intacte). Il est intéressant d'observer comment l'amitié entre les deux mères a évolué et comment les deux enfants se sont construits au milieu de tout ça. J'ai aimé les sujets abordés et le fait que ce soit fait de façon originale. C'est surprenant et ça permet également de se poser des questions sur la place des mots dans notre vie, notre rapport à la lecture et à l'écriture. Un roman qui se démarque et qui interpelle.

Lien : https://wcassiopee.blogspot...
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PASSIONNANT !

C'est le premier mot qui me vient à l'esprit pour vous parler de cette lectrice disparue, un livre qui tient autant de l'enquête que du roman familial, avec même un soupçon d'essai.

J'ai été totalement prise par cette lecture, à tel point qu'arrivée au dénouement j'ai fait un blocage, je ne voulais pas lire cette fin pour ne pas refermer ce livre.

Edda est une femme qui paraît épanouie, elle vient d'accoucher de son premier enfant, et voilà qu'elle disparaît laissant derrière elle nouveau-né, mari, et famille en plan.

Son frère Einar va suivre sa trace et tenter de la retrouver et de comprendre ce qui peut pousser une femme à abandonner son nouveau-né.

Mais ne te méprends pas lecteur, il ne sera pas question de dépression post-partum, que nenni.

Car la douleur d'Edda est bien plus profonde, ses origines trouvent leur sources dans l'enfance du frère et de la soeur, dans leur spécificité et leur complémentarité, tout comme le sont le jour et la nuit.

Avec leur histoire familiale en toile de fond, on se retrouve à s'interroger sur la place de l'écrit dans notre vie.

Aux côtés de Socrate et Platon, on se demande si l'écriture doit nous faire peur, si elle finira par détruire notre capacité à penser de manière indépendante, si elle ne bride pas notre capacité de nous souvenir, ou du moins si elle ne l'a biaise pas.

Se pourrait-il qu'un jour, l'écrit devienne totalement obsolète, qu'on puisse se passer de notre capacité de lecture ?

Une hérésie totale pour la lectrice acharnée que je suis, et pourtant...

"Les livres ne nous apportent rien à moins de les lire" et la lectrice disparue fut pour moi une lecture tellement enrichissante.
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Roman étrange, pudique et intime, la Lectrice Disparue séduit en nous racontant toute l'humanité de ses personnages malgré des parcours de vie souvent difficiles ou beaucoup trop étrangers à ce que souhaite notre logique.
Le genre d'histoire qui saura toujours rester dans un coin de notre tête et que l'on a envie de partager.
Un coup de coeur tout aussi doux que féroce!
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Etant donné le titre et le rapide résumé que j'ai pu lire, La lectrice disparue promettait d'être un polar ou un thriller. Edda, une passionnée de lecture disparaît et son frère se lance à sa recherche. L'ensemble laisse donc supposer que la trame de l'histoire consiste en une enquête.
En réalité, ce roman, n'est pas un polar. Deux femmes, Júlía et Ragnheiður, ont eu, chacune, un enfant avec le même homme, Ölygur. Les deux femmes emménagent ensemble avec leurs enfants, Edda et Einar. Mais voilà qu'Edda, devenue adulte et qui vient d'accoucher il y a quelques jours, abandonne mari et bébé, pour disparaître sans avertir qui que ce soit. C'est à son frère Einar qu'échoit la délicate mission de se lancer sur ses traces, dans l'immensité de New York. L'enquête qu'il mène pour retrouver sa piste, ainsi qu'un sombre réseau internet mystérieux, donnent un léger aspect thriller au roman, puisque ces éléments créent une forme de suspense.
La romancière fait des allers-retours entre la période contemporaine et le passé. Les chapitres « Jadis », narrent la rencontre de Júlía avec Örlygur, puis l'enfance et l'adolescence d'Edda et Einar. On apprend que les deux enfants vivent, chacun, un événement violent, qui marque une rupture, à un point tel que leur vie change du tout au tout. Les chapitres « Ici » sont constitués des réflexions de Ragnheiður, qui, victime d'un AVC, ne peut plus s'exprimer et est devenue dépendante. Enfin, les chapitres « Jour » sont le récit de l'enquête d'Einar à New York. L'ensemble est ponctué de lettres échangées entre les deux frère et soeur.
Le thème central du roman est celui de l'écrit et de la lecture. L'invention de l'écriture a eu comme conséquence l'asservissement de l'Homme et le contrôle de ses pensées, qui lui sont dictées par les textes. L'Homme a perdu la mémoire qu'imposait la tradition orale et, par là même, son esprit créatif et libre. Un tel bouleversement est en train d'avoir lieu avec le passage de l'écrit au numérique.
Bien que ce ne soit pas à proprement parler un polar, ce roman est passionnant et j'en conseille vivement la lecture.
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